51. Paul devant le Sanhédrin

02/05/2021 00:23
Troisième voyage missionnaire de Paul

51. Paul devant le Sanhédrin

Le lendemain de l’arrestation de Paul, le tribun Lysias voulut savoir de quoi les Juifs accusaient le prisonnier et il le fit comparaître devant le Sanhédrin. Au début de la rencontre, oublieux de sa dignité et du respect qu’il devait avoir envers l'accusé, «le grand prêtre Ananie ordonna à ses assistants de le frapper sur la bouche». (Actes 23, 2) C’était l’insulte suprême. Paul, qui avait le sang bouillant, cria à Ananie : «C’est Dieu qui te frappera, toi, muraille blanchie. Eh quoi! Tu sièges pour me juger d’après la Loi, et, au mépris de la Loi, tu ordonnes de me frapper!». (Actes 23, 3) Les pharisiens qui avaient perdu tout sens moral approuvèrent l'acte du grand-prêtre, et considérèrent la leçon de Paul comme un sacrilège. L'image de «muraille blanchie» caractérisait bien ce Grand-Prêtre, ce personnage en pleine déchéance, qui essayait de simuler la vertu, l'honnêteté et la droiture, alors qu'intérieurement il était pervers et pourri.

SanhedrinLe sanhédrin

Face au Sanhédrin composée de pharisiens et de sadducéens, dans une intuition subite, Paul utilisa l'avantage que lui offrait la situation, et souleva le problème de la résurrection. Il lança alors cette simple phrase : «Frères, c'est à cause de l'espérance en la résurrection des morts que je suis mis en jugement.» Les Sadducéens éclatèrent de rire et les Pharisiens qui croyaient à la résurrection commencèrent à se disputer avec les Sadducéens. Toute la procédure dégénéra en une dispute théologique, et les deux partis en vinrent aux mains. Certains rabbins respectables se déclarèrent même ouvertement en faveur de Paul. Lysias, le représentant de Rome, qui ne comprenait rien à ce débat théologique et avait peur pour la vie de son prisonnier, appela la garde, et le fit conduire en lieu sûr. «C'est à peine si je l'ai pu arracher de force à leurs mains», écrit-il à ce propos dans sa lettre au gouverneur Félix (manuscrit de Bèze).

arrêstation de PaulAyant perdu confiance en la justice juive, Paul décide de s'en remettre à la loi et à la puissance de Rome

La situation de Paul était très délicate. Seule, la force militaire des Romains pouvait encore le sauver. Il s'aperçut qu'en raison de la partialité du tribunal, la justice était impossible. C'est alors qu'il prit la résolution de s’en remettre à la justice romaine. Jusqu'à présent, il s'était toujours considéré comme un membre de droit de la race juive, et il s'était soumis à plusieurs reprises à la juridiction juive. Maintenant, voyant qu’il était impossible d’être jugé équitablement chez les Juifs, il va se détacher définitivement de son peuple, politiquement et juridiquement, et il va se soumettre à la loi et à la puissance de Rome.

Le lendemain de la réunion du Sanhédrin, une quarantaine de Zélotes s'engagèrent par voeu à ne plus manger ni boire avant d'avoir assassiné Paul. Ils décidèrent de lui tendre un piège et mirent le Sanhédrin au courant de leur complot en demandant sa participation. A quelle déchéance était parvenu le plus haut tribunal juif! :

«Lorsqu’il fit jour, les Juifs tinrent un conciliabule, où ils s’engagèrent par anathème (c’est-à-dire en appelant sur eux la malédiction divine s’ils manquaient à leur engagement) à ne pas manger ni boire avant d’avoir tué Paul. Ils étaient plus de quarante à avoir fait cette conjuration. Ils allèrent trouver les grands prêtres et les anciens, et leur dirent : «Nous nous sommes engagés par anathème à ne rien prendre avant d’avoir tué Paul. Vous donc maintenant, d’accord avec le Sanhédrin, expliquez au tribun qu’il doit vous l’amener, sous prétexte d’examiner plus à fond son affaire. De notre côté, nous sommes prêts à le tuer avant qu’il n’arrive.» (Actes 23, 12-15)

Heureusement, le service de renseignements des chrétiens était vigilant. Le neveu de Paul fut mis au courant du complot et sa soeur l’envoya porter la nouvelle à la forteresse. Il reçu la permission de voir Paul et lui fit part de la situation. Entendant cela, Paul pria le centurion de faire conduire son neveu immédiatement devant Lysias. C'est ainsi qu’avant de recevoir les délégués du Sanhédrin, le commandant de la forteresse fut mis au courant de l'assassinat prémédité. Le jeune homme lui dit :

«Les Juifs se sont concertés pour te prier d’amener Paul, demain au Sanhédrin, sous prétexte d’enquêter plus à fond sur son cas. Ne vas pas les croire. Plus de quarante d’entre eux le guettent, qui se sont engagés par anathème à ne pas manger ni boire avant de l’avoir tué. (Actes 23, 20)

Le tribun avait dorénavant une raison suffisante pour remettre le procès entre les mains du procureur romain à Césarée et donna l’ordre de transférer le prisonnier à la faveur de la nuit :

«Le tribun appela deux centurions et leur dit : "Tenez-vous prêts à partir pour Césarée, dès la troisième heure de la nuit, deux cents soldats, soixante-dix cavaliers et deux cents hommes d’armes. Qu’on ait aussi des chevaux pour faire monter Paul et le conduire sain et sauf au gouverneur Félix." (Actes 23, 23-24)

transfert de Paul à CésaréeEscorté d'une forte garde, Paul est conduit à Césarée.

À l'aube du jour suivant, la petite troupe était rendue à mi-chemin. On s'arrêta à Antipatris, et Paul eut l’occasion de se reposer pendant quelques heures. Tout danger ayant disparu, la majeure partie de l'escorte retourna à Jérusalem et seul le détachement de cavalerie accompagna l'apôtre jusqu'à Césarée.

Le port de Césarée, qui avait reçu son nom de son constructeur Hérode le Grand, en l’honneur de l’empereur César, servait aux Romains de base de ravitaillement et de centre militaire pour la région. La ville abritait une garnison de cinq cohortes et un escadron de cavalerie. Par leurs impôts, les Juifs payaient eux-mêmes l'entretien de ces troupes qui les tenaient en servitude. D'où la haine des Juifs envers cette taxe payée à Rome et la question posée à Jésus : «Doit-on payer le tribut à César

Le procureur vivait dans le luxe du palais royal. Les prisonniers de marque étaient conduits au poste de garde de l'état-major, situé dans le palais même. Le capitaine de l'escadron remit au procureur Antoine-Félix le rapport de Lysias, et lui présenta son prisonnier. En présence de Paul, Félix lut à haute voix la lettre de Lysias. Elle était un modèle tout à fait romain de précision, d'objectivité et de clarté se déclarant favorable au prisonnier : il ne s'agissait que d'une affaire religieuse juive. Comme Paul venait de la Cilicie, une province impériale, le tribunal du procureur impérial était compétent en la matière. Félix dit alors à Paul : «Je t'entendrai, quand tes accusateurs seront arrivés, eux aussi. Et il le fit garder dans le prétoire d’Hérode». (Actes 23, 35)

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