67 – Rome brûle

29/08/2021 00:39

67 – Rome brûle

Le grand incendie de Rome en 64, par Hubert Robert, Musée du Havre

Paul, libéré de son emprisonnement en «garde-à-vue», avait quitté Rome peu avant le 13 juillet 64, date où la Capitale a connu l’incendie le plus meurtrier et le plus dévastateur de son histoire. Le feu a commencé près des monts Palatin et Coelius, au milieu de boutiques remplies de marchandises inflammables. Aussitôt allumées, les flammes attisées par un vent violent, se sont propagées avec une rapidité incontrôlable. Elles enveloppèrent d’abord les constructions du Circus Maximus et la partie basse de la ville. Elles dévorèrent ensuite, sur les hauteurs, les nombreuses maisons, appuyées les unes sur les autres le long des rues étroites et tortueuses. Les matériaux en bois : plafonds, balcons, planchers, etc., provoquèrent une flambée meurtrière qui prit des milliers de victimes par surprise.

incendie de Rome

L'incendie devient vite incontrôlable. La rumeur que Néron en soit coupable n'est peut-être pas fondée mais de forts soupçons pèsent sur lui. Pour les détourner, Néron accuse la secte des chrétiens.

Pendant une semaine entière, le feu dévasta tout sur son passage. Les quartiers populaires furent rasés et dans les quartiers huppés, les palaces, les temples des dieux, les portiques destinés au public, les nombreux monuments et les palais impériaux furent la proie des flammes.

Au moment de l’incendie, Rome comptait environ un million d’habitants. C’était la plus grande ville de l’Empire. Selon Tacite, des quatorze quartiers, trois furent complètement rasés et sept ne conservèrent que quelques bâtiments. Il était difficile pour les cohortes de protection civile (vigiles urbani), sorte de pompiers du temps, de manoeuvrer dans les espaces restreints et les rues étroites. Ils ne pouvaient acheminer l’eau nécessaire pour combattre les flammes, à cause du grand nombre d’habitants en fuite.

Néron, qui se trouvait à Antium, revint dans la capitale mais il ne pu rien faire pour sauver sa résidence. L’historien Suétone, dans son oeuvre sur les empereurs De vita Caesarum, plus connue sous le titre Vie des douze Césars, donne de l’incendie un bref compte rendu très hostile envers Néron. Il accuse l’empereur d’avoir brûlé la ville, parce qu’il était dégoûté par la laideur des constructions antiques et l’étroitesse des routes.

Ce désastre historique a d’abord été attribué au hasard, mais ensuite, plusieurs commencèrent à y voir le dessein criminel de l’empereur qui avait planifié de reconstruire la ville qu’il voulait appeler Neropolis. Pour se défendre, l’empereur trouva des boucs émissaires : il désigna comme véritables incendiaires les membres de la secte des chrétiens.

Le martyre des premiers chrétiens, par Gérôme, 1883

Chrétiens en prière au cirque Maximus pendant que les animaux sortent pour les dévorer.

Dès lors, il ordonna des centaines de mises à mort spectaculaires. En dehors des jeux du cirque où de nombreux chrétiens étaient jetés vivants aux lions, aux tigres et aux chiens affamés, Néron a innové en faisant couvrir de cire et de matières combustibles, les pauvres condamnés pour les faire brûler vifs afin d’éclairer les spectacles du cirque. Il ne s'était écoulé qu'une trentaine d'années depuis la mort du Christ et déjà, à Rome, la capitale de l'Empire, des hommes et des femmes étaient sauvagement assassinés à cause de leur foi en Jésus Christ.

Paul a vite été mis au courant de toutes ces horreurs car les centaines de chrétiens terrifiés s'étaient réfugiés dans les villes, les villages et les campagnes.

Très rapidement, la cruelle persécution de Néron s’étendit à tout le territoire de l’Empire. Un missionnaire de la valeur de Paul, connu dans de nombreuses villes et qui s’était fait des ennemis aussi bien chez les Juifs que chez les non-Juifs, était dans la mire du pouvoir politique qui recherchait les chrétiens pour les condamner à mort. Le peuple romain, toujours prêt à profiter des jeux cruels du cirque et peu enclin à se poser des questions sur la justice de l’Empire, applaudit à ces accusations cruelles et non fondées et à ces mises à mort atroces. Néron qui avait ordonné la mort de son demi-frère Britannicus, de sa mère Agrippine, de Sénèque, de Burrhus et de plusieurs de ses sujets les plus modérés, n’avait plus d’entraves à son sadisme et à sa férocité.

Sur la période précédant l’arrestation de Paul par la police de l’Empereur, les Épîtres pastorales nous indiquent les déplacements de l’Apôtre pendant les derniers mois de sa vie : l'île de Crète, Milet, Éphèse, Troas, la Macédoine, Nicopolis. Il sera fait prisonnier à Nicopolis et transféré à Rome pour y être condamné à mort.

 

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