7 Les sept prophétesses ( Sarah )

15/01/2019 00:41

Les sept prophétesses

-Sarah la princesse,

-Myriam la sœur de Moïse,

-Déborah du livre des Juges,

-Hannah,

-Abigayil,

-Houldah,

-Esther la reine.

 

Sarah ( Saraï )

 

Dans l'ancien testament Sarah est la femme d'Abraham et la mère d'Isaac. Elle est appelée aussi "princesse", car par le mensonge d'Abraham ,Sarah fut la compagne, pour un peu de temps, de Pharaon. Une fois "découverte", Pharaon l'indemnise en lui offrant beaucoup de biens. Le Fayoum ( oasis ) et le lac font parti de ces cadeaux

 

Genèse XII -

 

11  Comme il était près d’entrer en Egypte, il dit à Saraï, sa femme : Voici, je sais que tu es une femme belle de figure.
12  Quand les Egyptiens te verront, ils diront : C’est sa femme ! Et ils me tueront, et te laisseront la vie.
13  Dis, je te prie, que tu es ma sœur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et que mon âme vive grâce à toi.
14 ¶  Lorsque Abram fut arrivé en Egypte, les Egyptiens virent que la femme était fort belle.
15  Les grands de Pharaon la virent aussi et la vantèrent à Pharaon ; et la femme fut emmenée dans la maison de Pharaon.
11  Comme il était près d’entrer en Egypte, il dit à Saraï, sa femme : Voici, je sais que tu es une femme belle de figure.
12  Quand les Egyptiens te verront, ils diront : C’est sa femme ! Et ils me tueront, et te laisseront la vie.
13  Dis, je te prie, que tu es ma sœur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et que mon âme vive grâce à toi.
14 ¶  Lorsque Abram fut arrivé en Egypte, les Egyptiens virent que la femme était fort belle.
15  Les grands de Pharaon la virent aussi et la vantèrent à Pharaon ; et la femme fut emmenée dans la maison de Pharaon.
 

 

Tant que cela tenait, Abraham eut du bétail, des escalves,des anes et des chameaux, bref il devint riche.....grâce à sa femme.

 

 

 

  Ce que dit le rabbin Jacques Kohn:

 

 

Sara : Lorsque, après la naissance d’Isaac, Sara constata qu’Ismaël se moquait de son enfant, elle demanda à Abraham de le renvoyer avec sa mère. Pour vaincre les hésitations de celui-ci, qui répugnait à un geste aussi impitoyable, Hachem lui dit : “Tout ce que te dira Sara, écoute sa voix !” ( Berèchith 21, 12).

Pourquoi “sa voix” ? se demandent les commentateurs. N’aurait-il pas suffi de dire, tout simplement : “Ecoute-la !” ? C’est que, répondent-ils, le mot “voix” (
 qolen hébreu) comporte une connotation de prophétie comme étant synonyme deroua‘h haqodech (« esprit saint ») (Voir Rachi sous Berèchith 21, 12). Sara était donc une prophétesse. Et qu’a-t-elle prophétisé ? Elle a deviné, mieux que l’aurait fait son mari, tout le mal que pourrait causer Ismaël à Isaac si les deux frères devaient grandir ensemble.

Si nous nous interrogeons sur la nature du message prophétique transmis par Sara, force est de constater qu’il ne s’agit ni d’une prédiction, ni d’une remontrance, et encore moins d’un miracle. La vision prophétique que Sara a transmise était constituée, en réalité, d’une clairvoyance poussée à l’extrême. Comme mère de l’enfant dont elle pressentait qu’il deviendrait l’objet de la promesse de Hachem à Abraham, elle a exprimé, en le dissimulant sous les apparences superficielles d’une jalousie maternelle, l’intuition du destin exceptionnel auquel allait accéder Isaac.

.

 

 

Que la première de nos matriarches soit une prophétesse (nevia), deux versets de la Genèse l’attestent selon le Talmud :

11

Genèse 11, 29 : « Abram et Nakhor prirent femme, celle d’Abram avait nom Saraï et celle de Nakhor Milka, fille de Haran, père de Milka et père de Yiska » – avec ce commentaire de Rachi : « Yiska c’est Sarah, car « elle voyait » (sakheta) par l’Esprit Saint ». Et il ajoute que Yiskah, comme Sarah, signifie « princesse ». Rappelons qu’à ce stade du récit de la Genèse, Sarah s’appelle encore Saraï, de même qu’Abraham est encore Abram. Ces deux premiers noms restreignaient l’aire de leur influence, comme on le comprendra au chapitre 17 lors de l’Alliance liée à la circoncision : Abram signifie « père important », Abraham « père d’une multitude de nations » et Saraï, « ma princesse » devient Sarah, « la princesse ».

12

Genèse 21, 12 : « … tout ce que Sarah te dira, écoute sa voix ! »

13

Par ces mots, Dieu appuie auprès d’Abraham la demande de Sara concernant le renvoi de Hagar et Ismaël, car elle a compris que Isaac ne devait pas subir le mauvais exemple [11][11] Cf. Rachi sur le sens de « s’amusait » dans son commentaire... de son demi-frère et qu’il serait le seul véritable héritier de la Promesse faite à Abraham concernant, en particulier, la possession du Pays de Canaan [12][12] Genèse 12, 2 ; 13, 12 ; 15, 5.. Elle « a vu » juste, elle était « inspirée » dans cette décision qui sera capitale pour l’existence du peuple d’Israël, car pour donner naissance au « peuple saint », partenaire de l’Alliance divine, il fallait des hommes répondant à l’enseignement d’Abraham : « ils garderont la voie de l’Éternel en faisant charité et justice… [13][13] Genèse 18, 19. », ce qui excluait Ismaël et Esaü.

14

Par ailleurs, R. Naftali Tsvi Berlin (le Netsiv) (1817-1893), dans son commentaire du texte biblique Haamek davar, attribue à Sarah une autre vision bien antérieure à celle-ci et tout aussi essentielle, en se fondant sur le premier verset cité. Selon l’usage antique, l’aîné épouse l’aînée – comme cela apparaît clairement dans le récit du mariage de Jacob [14][14] Genèse 29, 26. – et c’est Abram qui aurait dû prendre Milka, si Sara-Yiska n’avait « vu » qu’elle était destinée à Abraham : elle seule pouvait enfanter Isaac [15][15] Haemek Davar sur Gen 11, 29..

15

On pourrait ajouter encore au crédit de Sarah l’apport de nombreux midrachimqui l’entourent d’un halo de sainteté ou soulignent son rôle « éducatif » auprès de ses contemporains. Ainsi en est-il des miracles qui se produisaient dans sa tente : une lumière y brillait d’un Chabbat à l’autre, la bénédiction favorisait la pâte qu’elle faisait et une nuée planait constamment au-dessus de sa tente. Les commentateurs comme Rachi [16][16] Genèse 24, 67. y ont vu une allusion aux trois mitsvotspécifiquement féminines : la lumière sabbatique représente la spiritualité, l’atmosphère de paix tranquille du foyer (qui fut pendant des siècles le domaine privilégié de la femme) ; la pâte symbolise l’apport matériel de la femme à la vie, dans la famille, et les mitsvot qu’elle implique dans l’observance du prélèvement de la pâte [17][17] Nombres 15, 19-20. et des lois alimentaires ; la nuée, elle, signifie la présence de la Chekhina, de Dieu dans cette tente grâce à la pureté qui y règne dans le domaine conjugal. Dans une autre version de ce midrach (Beréchit Raba 60, 15), est mentionné un quatrième phénomène, non miraculeux : les portes de la tente de Sarah étaient largement ouvertes (comme celles de la tente d’Abraham), symbole de leur ouverture au monde et de leur hospitalité. À propos du verset (Genèse 12, 5) : « les âmes qu’ils ont faites à Haran », Rachi précise qu’il s’agit des païens qu’ils ont amenés à la connaissance du vrai Dieu, Abraham convertissant les hommes et Sarah les femmes. Sa mission prophétique avait pour cadre sa tente et son champ d’action se situait autour de sa famille. Mais son rayonnement s’étendait bien au-delà de celui des trois autres matriarches, sans doute, est-ce la raison pour laquelle elle est la seule d’entre elles à figurer parmi les prophétesses.

16

Pour conclure sur les deux versets cités dans cette page du Talmud, on remarquera que la prophétie passe par la « vue » et l’« écoute » – en donnant à ces termes une double dimension physique et intellectuelle ou spirituelle. Ainsi le prophète saisit le projet divin et le traduit en actes.

 

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