AGGÉE

02/01/2014 13:31
 

 

AGGÉE

 

ENVIRON 520 AVANT J.C. AGGÉE

 

Le livre du prophète

 

Aggée

       Le livre porte le nom de son auteur. Comme il signifie « en fête », peut-être ce prophète était-il né un jour de fête. Le texte est le plus court de l’A.T. après Abdias, et il n’est cité qu’une seule fois dans le N.T. (cf. #Hé 12:26).

 

Auteur et date

       En dehors de cette brève prophétie, nous n’avons que peu d’informations sur l’auteur. Aggée est brièvement mentionné en #Esd 5:1 ; #Esd 6:14, conjointement avec le prophète Zacharie. Les listes de captifs du livre d’Esdras ne le mentionnent pas, et aucune indication n’est donnée sur sa parenté ni sur sa tribu d’origine. L’histoire n’a pas non plus retenu son activité professionnelle. C’est le seul personnage de l’A.T. portant ce nom, même s’il existe des patronymes similaires (cf. #Ge 46:16 ; #No 26:15 ; #2S 3:4 ; #1Ch 6:30). Enfin, la formulation de 2:3 pourrait indiquer qu’il a vu la gloire du temple de Salomon avant sa destruction, ce qui ferait de lui un septuagénaire au moment de son ministère.

       Il n’existe aucune ambiguïté ni controverse quant à la date de rédaction de cette prophétie. Les circonstances de chacun des oracles sont en effet clairement indiquées (#Ag 1:1 ; #Ag 2:1, #Ag 2:10, #Ag 2:20). Ils furent prononcés dans un intervalle de quatre mois, la deuxième année du règne de Darius Hystaspe (vers 520 av. J.-C.) sur la Perse (av. J.-C.). Aggée était probablement revenu de Babylone à Jérusalem 18 ans plus tôt, en 538 av. J.-C.

 

Contexte et arrière-plan

En 538 av. J.-C., grâce au décret de Cyrus, roi de Perse (cf. #Esd 1:1-4), Israël avait pu rentrer de Babylone dans son pays, sous l’autorité (du point de vue civil) de Zorobabel et sous la conduite spirituelle du souverain sacrificateur Josué (cf. #Esd 3:2). Près de 50 000 Juifs avaient ainsi pris le chemin du retour. En 536 av. J.-C., ils débutèrent les travaux de reconstruction du temple (cf. #Esd 3:1-4:5), mais l’opposition de leurs voisins et leur propre négligence eurent raison de cet élan (cf. #Esd 4:1-24). Seize ans plus tard, Dieu confia à Aggée et à Zacharie la mission d’inciter le peuple à reconstruire le temple, mais aussi à reconsidérer ses priorités spirituelles (cf. #Esd 5:1-6:22). Quatre ans plus tard, les travaux étaient achevés (vers 516 av. J.-C.; cf. #Esd 6:15).

 

Thèmes historiques et théologiques

       Le thème principal du livre est la reconstruction du temple de l’Éternel, détruit par Nébucadnetsar en 586 av. J.-C. À travers cinq messages, Aggée exhorta le peuple à renouveler ses efforts pour rebâtir la maison du Seigneur, lui faisant remarquer que la sécheresse et la maigreur de la moisson étaient dues à son mauvais agencement des priorités spirituelles (#Ag 1:9-11).

       Pour Aggée, la reconstruction du temple n’était pas une fin en soi. Le temple représentait la demeure de Dieu, sa présence visible auprès du peuple élu. La destruction du temple par Nébucadnetsar était survenue après le départ de la gloire divine (cf. #Ez 8:1-11:2). Dans l’esprit du prophète, le reconstruire, c’était inviter l’Éternel à revenir au milieu de son peuple. Utilisant cette situation historique comme un tremplin, Aggée révéla la gloire suprême du temple messianique à venir (#Ag 2:7), encourageant ses lecteurs par la promesse d’une paix (#Ag 2:9), d’une prospérité (#Ag 2:19), d’une direction divine (#Ag 2:21-22) et d’une bénédiction nationale (#Ag 2:23) encore plus grandes pendant le millénium.

 

Questions d’interprétation

 

   La principale difficulté d’interprétation concerne la phrase: « Les trésors de toutes les nations viendront » (#Ag 2:7), qui peut être traduite: « Elles viendront vers le désir de toutes les nations. » D’autres traductions sont possibles, mais deux interprétations principales l’emportent. La première associe 2:8 (« L’argent est à moi, et l’or est à moi ») à #Esa 60:5 et #Za 14: 14 pour dire que les richesses des autres nations seront amenées à Jérusalem pendant le millénium (cf. #Esa 60:11 ; #Esa 61:6). La seconde semble cependant préférable: il s’agit d’une allusion au Messie, le libérateur attendu par toutes les nations. Cette interprétation est soutenue par les rabbins anciens comme par l’Église ancienne. La mention de la « gloire » à la fin du verset évoque la personne même du Messie (cf. #Esa 40:5 ; #Esa 60:1 ; #Lu 2:32).

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