HABAKUK

02/01/2014 13:27
 

 

HABAKUK

 

615-605 AVANT J.C. HABAKUK

 

Le livre du prophète

Habakuk

       Ce livre prophétique tire son nom de son auteur, qui pourrait signifier « celui qui embrasse » (#Ha 1:1 ; #Ha 3:1). C’est à la fin de la prophétie que ce nom se révèle particulièrement approprié, puisque Habakuk y affirme son attachement à l’Éternel malgré la confusion que suscitent en lui les plans divins pour son peuple.

 

Auteur et date

       Comme c’est le cas pour beaucoup de petits prophètes, nous ne savons rien d’Habakuk, si ce n’est ce que l’on peut déduire du livre. Or, dans son cas, ces renseignements sont quasi inexistants. Toute conclusion à propos de son identité ou de sa vie est incertaine. Puisqu’il se présente simplement comme « Habakuk, le prophète », tout semble indiquer qu’il était reconnu en tant que tel à son époque. Ce qui est certain, c’est qu’il fut contemporain de Jérémie, Ézéchiel, Daniel et Sophonie.

       La mention des Chaldéens (#Ha 1:6, c’est-à-dire les Babyloniens) permet de situer cette prophétie à la fin du VIIe siècle av. J.-C., peu de temps avant que Nébucadnetsar ne lance sa campagne militaire contre Ninive (612 av. J.-C.), Charan (609 av. J.-C.) et Carkemisch (605 av. J.-C.), campagne qui devait le conduire jusqu’à Jérusalem (605 av. J.-C.). Les amères lamentations d’Habakuk (#Ha 1:2-4) semblent correspondre à une période de peu postérieure à la mort de Josias (609 av. J.-C.), dont les réformes religieuses (cf. #2R 23) furent rapidement abandonnées par son successeur Jojakim (#Jér 22:13-19).

 

Contexte et arrière-plan

Habakuk prophétisa dans les derniers jours de l’Empire assyrien, qui étaient aussi les premiers de la domination babylonienne, sous l’autorité de Nabopolassar et de son fils Nébucadnetsar. Lorsque Nabopolassar monta sur le trône en 626 av. J.-C., il étendit immédiatement son influence au nord et à l’ouest. Sous le commandement de son fils, l’armée babylonienne détruisit Ninive en 612 av. J.-C., obligeant la noblesse assyrienne à se réfugier d’abord à Charan, puis à Carkemisch. Nébucadnetsar la poursuivit jusque dans ces villes, s’emparant de la première en 609 av. J.-C. et de la seconde en 605 av. J.-C

       Le roi d’Égypte Neco, traversant Juda en 609 av. J.-C. pour porter assistance au roi d’Assyrie dans sa fuite, dut affronter le roi Josias à Meguiddo (#2Ch 35:20-24). Celui-ci fut tué lors de la bataille, laissant le trône vacant. Trois de ses fils et un de ses petit-fils lui succéderaient. Auparavant, la découverte du livre de la loi dans le temple (622 av. J.-C.) avait poussé Josias à instituer des réformes significatives en Juda (#2R 22: 1-23: 2). Il supprima notamment un grand nombre de pratiques idolâtriques introduites par son père Amon (#2R 21:20-22) et par son grand-père Manassé (#2R 21:11-13). À sa mort, cependant, Juda retourna bien vite à sa mauvaise conduite (#Jér 22:13-19), ce qui amena Habakuk à s’interroger sur le silence de Dieu et sur l’apparente absence d’une punition (#Ha 1:2-4) apte à purifier le peuple.

 

Thèmes historiques et théologiques

       Les versets introductifs révèlent une situation historique similaire à celle de l’époque d’Amos et de Michée: la justice avait pratiquement disparu du pays; la violence et la méchanceté se développaient en toute impunité. Au milieu des ténèbres qui l’environnaient, le prophète pria Dieu d’intervenir (#Ha 1:2-4). Dieu répondit qu’il enverrait les Chaldéens pour châtier Juda (#Ha 1:5-11), mais cette réponse provoqua un dilemme théologique bien plus grand chez Habakuk: pourquoi Dieu ne purifiait-il pas son peuple en restaurant sa justice? Comment Dieu pouvait-il se servir des Chaldéens pour juger un peuple plus vertueux qu’eux (#Ha 1:12-2:1)? Dieu répondit alors qu’il jugerait aussi les Chaldéens (#Ha 2:2-20), réponse qui ne mit pas fin au dilemme du prophète mais ne fit, au contraire, qu’augmenter son embarras. Ce qui posait problème à Habakuk, ce n’était plus la justesse de la réaction (ou de l’absence de réaction) de Dieu face au mal, mais la justification de ses attributs et de son alliance avec son peuple (#Ha 1:13). Comme Job, le prophète débattit avec Dieu. Comme lui, au travers de cette expérience, il parvint à une meilleure compréhension de la souveraineté de Dieu et affermit ainsi sa foi en lui (cf. #Job 42:5-6 ; #Esa 55:8-9). Habakuk comprit finalement que l’Éternel ne devait pas être adoré seulement pour les bénédictions matérielles qu’il accordait, mais simplement parce qu’il en était digne (#Ha 3:17-19).

Questions d’interprétation

       Les interrogations du prophète correspondent à quelques-unes des questions les plus fondamentales de la vie; les réponses qu’il fournit apportent les éléments nécessaires pour une juste compréhension de la personne de Dieu et de sa souveraineté dans l’histoire. Le cœur du message réside dans l’appel du prophète à faire confiance à Dieu: « Le juste vivra par sa foi » (#Ha 2:4). Les auteurs du N.T. attribuent une importance théologique peu commune à Habakuk. L’auteur de l’épître aux Hébreux cite 2:4 pour souligner aux croyants la nécessité de rester fermes et confiants dans les souffrances et les épreuves (#Hé 10:38). L’apôtre Paul, quant à lui, utilise deux fois ce même verset (#Ro 1:17 ; #Ga 3:11) pour appuyer la doctrine de la justification par la foi. Il ne faut pas y voir un conflit d’interprétation, car Habakuk et les auteurs du N.T. dépassent la notion du simple acte de foi pour inclure la continuité de la foi dans le temps. La foi n’est pas un acte ponctuel, mais un mode de vie. Le vrai croyant, déclaré juste devant Dieu, doit normalement persévérer dans la foi tout au long de sa vie (cf. #Col 1:22-23 ; #Hé 3:12-14). Il aura confiance dans le Dieu souverain qui, seul, fait ce qui est juste.

 

Plan

I. Titre (1:1)

II. Perplexité du prophète (1:2-2:20)

 

A. Première plainte du prophète (1:2-4)

B. Première réponse de Dieu (1:5-11)

C. Deuxième plainte du prophète (1:12-2:1)

D. Deuxième réponse de Dieu (2:2-20)

III. Prière du prophète (3:1-19)

 

A. Appel à la compassion de Dieu (3:1-2)

B. Louange à Dieu pour sa puissance (3:3-15)

 

C. Promesse de la toute-suffisance de Dieu (3:16-19)

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