JOUR 107 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

27/11/2018 00:43

JOUR 107 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

HÉBREUX 9 ET 10

 

HÉBREUX 9 * 1 à 28

 

1 ¶  La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre.

 

9:1-10 Dans ces versets, l’auteur donne une brève description du tabernacle, auquel quelque 50 chapitres sont consacrés dans l’A.T., dont une partie traite du culte (cf. #Ex 25:1-40:2). Cette section est caractérisée par une allusion aux « ordonnances » au début (verset #Hé 9:1) et à la fin (versets #Hé 9:10).

 

2  Un tabernacle fut, en effet, construit. Dans la partie antérieure, appelée le lieu saint, étaient le chandelier, la table, et les pains de proposition.

 

partie antérieure …  lieu saint. Il s’agit de la première partie du tabernacle (#Ex 26:33). À propos du lieu saint, voir #Ex 25:23-40 ; #Ex 40:22-25 ; #Lé 24:5-9.

 

3  Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le saint des saints,

 

saint des saints. C’est le lieu très saint où se trouvaient l’arche de l’alliance et le propitiatoire, l’endroit où se faisait l’expiation (#Ex 26:33-34).

 

4  renfermant l’autel d’or pour les parfums, et l’arche de l’alliance, entièrement recouverte d’or. Il y avait dans l’arche un vase d’or contenant la manne, la verge d’Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l’alliance.

 

l’encensoir d’or. Il s’agit probablement d’une allusion à l’autel des parfums, qui était recouvert d’or. (cf. #Ex 40:5, #Ex 40:26-27). Il se trouvait à l’extérieur, dans le lieu saint (#Ex 30:6), mais l’auteur de l’épître le dépeint comme étant à l’intérieur du lieu très saint parce que, dans son esprit, il jouait un rôle prédominant dans le rituel du jour des expiations: ce jour-là, le souverain sacrificateur apportait dans le lieu très saint du parfum pris sur cet autel (#Lé 16:12-13). L’autel des parfums délimitait le lieu très saint, tout comme le voile; le souverain sacrificateur ne le dépassait qu’une fois l’an.

 

les tables de l’alliance. (cf. #1R 8:9).

 

5  Au-dessus de l’arche étaient les chérubins de la gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Ce n’est pas le moment de parler en détail là-dessus.

 

pas le moment de parler en détail. L’auteur n’a pas envie de noyer dans des détails le point central de son exposé (cf. #Hé 8:1).

 

6  Or, ces choses étant ainsi disposées, les sacrificateurs qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle ;

7  et dans la seconde le souverain sacrificateur seul entre une fois par an, non sans y porter du sang qu’il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple.

 

non sans y porter du sang. C’est la première de nombreuses allusions au sang du sacrifice. Le terme prend une importance cruciale dans 9:1-10:8, où il y a une identification entre les victimes sacrificielles de l’A.T. et Christ (cf. versets  #Hé 9:12-14). Notons cependant que le fait de verser le sang, en soi, n’est pas un sacrifice suffisant; Christ n’a pu se contenter de cela, il lui a fallu aussi mourir. #Hé 10:10 précise qu’il a offert son corps en sacrifice. Sans sa mort, son sang n’aurait pas eu la puissance de nous sauver.

 

8 ¶  Le Saint-Esprit montrait par-là que le chemin du lieu très saint n’était pas encore ouvert, tant que le premier tabernacle subsistait.

 

Dans le système lévitique, le peuple de Dieu n’avait pas directement accès à sa présence. Il était même tenu à distance. Il fallait autre chose pour pouvoir accéder à la présence divine (verset #Hé 9:12). Telle est la première des leçons enseignées par le Saint-Esprit en rapport avec le tabernacle: Dieu est inaccessible sans la mort de Jésus-Christ.

Le Saint-Esprit. Par les instructions relatives au lieu très saint, Dieu indiquait que ce système cérémoniel ne donnait pas accès à lui. Seul Christ serait en mesure d’ouvrir la voie (cf. #Jn 14: 6).

 

9  C’est une figure pour le temps actuel, où l’on présente des offrandes et des sacrifices qui ne peuvent rendre parfait sous le rapport de la conscience celui qui rend ce culte,

 

symbole. Le mot grec est parabolê, qui a donné le français « parabole ». Le système lévitique n’était qu’une parabole, une leçon de choses annonçant ce qui allait venir en Christ.

 

pour le temps présent. « Pour » est un terme suffisamment ambigu pour qu’il soit possible d’en donner deux sens et interprétations différents:

1° « pendant » le temps de l’A.T.;

2° « jusqu’à », de sorte que l’ère chrétienne serait ainsi visée.

 

Du fait de l’explication donnée au verset 10, c’est cette dernière interprétation qu’il faut choisir: « le temps présent », c’est l’« époque de réformation ».

 

les dons et sacrifices. Voir la note en #Hé 5:1.

 

parfait …  conscience. Il y a un nouveau renvoi au salut. (cf. #Hé 7:25). Les sacrifices de l’A.T. étaient incapables de rendre leur bonne conscience à ceux qui offraient des holocaustes ou de leur offrir le pardon parfait de leur péché (cf. #Hé 10:1-4). Notre conscience est un système d’alarme donné par Dieu pour nous avertir que nous avons péché, car elle produit en nous accusation et culpabilité. Nous ne pouvons en être soulagés que par l’œuvre de Christ (cf. verset #Hé 9:14 ; #Hé 10:22). Dès le moment où l’on reçoit le salut, la conscience en termine avec son déchaînement culpabilisateur, mais elle reste néanmoins active; elle poursuit sa tâche en rendant le croyant attentif à son péché. Les chrétiens devraient chercher à avoir une bonne conscience.

 

10  et qui, avec les aliments, les boissons et les diverses ablutions, étaient des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu’à une époque de réformation.

 

les aliments, les boissons. (cf. #Col 2:16).

 

ordonnances charnelles. Les règles lévitiques avaient trait aux actes visibles, elles ne transformaient pas l’être intérieur (cf. #Hé 10:4).

 

réformation. Le terme grec désignait la correction de ce qui dévie. Tout devient droit en Christ. La « réformation », c’est la nouvelle alliance et son application.

 

11  Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire, qui n’est pas de cette création ;

 

les biens à venir. Allusion probable à la « rédemption éternelle » (verset #Hé 9:12). En #Hé 10:1, les « biens à venir » renvoient au salut de 9:28 (cf. #Ro 10:15). Au lieu de « à venir », certains manuscrits grecs portent « venus ». Dans le contexte, les deux leçons renvoient aux éléments de la nouvelle alliance. Ce n’est donc qu’une affaire de perspective: soit on se place du point de vue du système lévitique, et alors les réalités de la rédemption restent à venir, soit on adopte le point de vue de l’ère chrétienne, où les réalités de la rédemption sont déjà venues, puisque Christ a achevé son œuvre rédemptrice.

 

pas de cette création. Cette expression complète et explique « pas construit de main d’homme »: il s’agit d’une œuvre de Dieu exclusivement. Le sanctuaire où Christ officie, c’est le ciel lui-même (cf. verset #Hé 9:24 ; #Hé 8:2).

 

12  et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle.

 

une fois pour toutes. Un accent clé dans l’épître. L’œuvre sacrificielle de Christ n’a jamais eu besoin d’être répétée, contrairement aux sacrifices des souverains sacrificateurs. Cf. #Hé 9:12, #Hé 9:26, #Hé 9:28 ; #Hé 10:2, #Hé 10:10 ; #1Pi 3:18.

 

des boucs et des veaux. Seulement un de chaque était sacrifié le jour des expiations (cf. #Lé 16:5-10). Le pluriel représente ici le nombre total des sacrifices offerts au fil des années à cette occasion.

 

avec son propre sang. « Au travers de son propre sang » serait une meilleure traduction. On trouve la même expression en #Hé 13: 12. Rien n’est dit quant à la question de savoir si Christ a emporté avec lui dans le sanctuaire céleste le sang qui coulait dans son corps matériel. Dans son cas, le sacrifiant et la victime sacrificielle étaient une seule et même personne.

 

rédemption éternelle. Le mot grec pour « rédemption » ne se trouve qu’ici et en #Lu 1:68 ; #Lu 2:38. À l’origine, il désignait l’affranchissement des esclaves moyennant paiement d’une rançon.

 

13  Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d’une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair,

 

cendre d’une vache. On raconte que, dans toute l’histoire d’Israël, seulement six vaches rousses furent sacrifiées et leurs cendres utilisées. Les cendres d’une seule vache suffisaient pour couvrir des siècles de péchés, puisque seule une toute petite quantité de cendres était nécessaire chaque fois.

 

souillés. Littéralement « rendus communs », « profanes ». Il ne s’agit pas d’une impureté rituelle, mais de l’absence d’une sanctification, d’une mise à part pour Dieu. Dans la bouche de Jésus, le terme est employé à propos de ce qui rend un homme impur (cf. #Mt 15: 11, #Mt 15: 18, #Mt 15: 20 ; #Mr 7:15, #Mr 7:18, #Mr 7:20, #Mr 7:23); dans la bouche des Juifs, l’idée est que Paul a profané le temple en y faisant entrer des païens (#Ac 21: 28); dans l’histoire de Pierre, il désigne les viandes que l’apôtre est invité à manger (#Ac 10:15 ; #Ac 11:9). Selon le rituel mosaïque, les cendres des vaches rousses devaient être placées à l’extérieur du camp et utilisées dans des cérémonies visant à une purification symbolique du péché (#No 19: 9 ; cf. #Hé 13:11-13).

9:13-22 La mort de Christ était nécessaire pour l’accomplissement de l’ancienne alliance et l’établissement de la nouvelle.

 

14  combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant !

 

combien plus. La puissance purificatrice du sacrifice de Christ est bien supérieure à celle des cendres d’un animal.

le sang de Christ. Cette expression ne renvoie pas seulement au liquide physique, mais à toute l’œuvre expiatoire que Christ a accomplie par sa mort en sacrifice. Le mot « sang » se substitue à plusieurs reprises à celui de « mort » (cf. #Mt 23: 30, #Mt 23: 35 ; #Mt 27:6, #Mt 27:8, #Mt 27:24-25 ; #Jn 6:54-56 ; #Ac 18: 6 ; #Ac 20: 26).

 

l’Esprit éternel. (cf. #Esa 42:1 ; #Esa 61:1 ; #Lu 4:1, #Lu 4:14). Pour certains, l’absence d’article défini dans le grec montre qu’il s’agit d’une allusion à l’esprit éternel de Christ (au sens d’une vie éternelle, cf. #Hé 7:16). Cependant, les mentions du Saint-Esprit en #Hé 2:4 et en #Hé 6:4 n’ont pas non plus d’article défini. L’emploi du mot « éternel » comme qualificatif sert à relier l’Esprit à la « rédemption éternelle » (verset #Hé 9:12) et à l’« héritage éternel » (verset #Hé 9:15) acquis par Christ au travers de sa mort sacrificielle.

 

s’est offert lui-même. Dans le système lévitique, les animaux étaient mis à mort sans qu’ils le veuillent et sans qu’ils comprennent le sens de ce qui leur arrivait. Christ est venu de sa propre volonté, en ayant bien conscience de la nécessité et des conséquences de son sacrifice. Son sacrifice n’a pas seulement consisté dans son sang, mais dans sa nature humaine tout entière (cf. #Hé 10:10).

 

sans tache. Dans la LXX, ce terme sert à décrire les sacrifices acceptables, les vaches rousses incluses (#No 19: 3 ; cf. #Ex 29:1 ; #Lé 1:3). Une mention similaire se trouve en #1Pi 1:19.

 

œuvres mortes. Les œuvres sont mortes parce que les personnes non régénérées sont « mortes par leurs offenses et leur péché » (#Ep 2:1); leurs œuvres sont sans valeur et improductives (#Ga 2:16 ; #Ga 5:19-21), et elles ne mènent qu’à la mort (#Ro 6:23).

 

serviez le Dieu vivant. Le salut n’est pas une fin en soi. Le croyant a été affranchi du péché pour servir Dieu; il a été sauvé pour servir (cf. #Ro 6:16-18 ; #1Th 1:9). Le contraste entre les œuvres mortes et le Dieu vivant (cf. #Hé 3:12 ; #Hé 10:31 ; #Hé 12:22) est élémentaire. Cf. #Ja 2:14-26.

 

15 ¶  Et c’est pour cela qu’il est le médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, la mort étant intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a été promis.

 

médiateur. Cf. #Hé 9:15. Mot qui désigne un intermédiaire ou un arbitre, en l’occurrence entre Dieu et les hommes.

 

mort. Des sacrifices intervenaient au moment de la conclusion de certaines alliances dans la Bible. Quand Dieu fit alliance avec Abraham, cinq animaux différents furent sacrifiés pendant la cérémonie (#Ge 15:9-10). L’alliance mosaïque fut consacrée par des sacrifices d’animaux (#Ex 24:5-8).

 

rachat. Le mot qui figure ici est plus utilisé que celui présent au verset 12 (cf. #Hé 11:35 ; #Lu 21: 28 ; #Ro 3:24). La mort de Jésus a racheté rétroactivement tous ceux qui avaient cru en Dieu pendant le temps de l’ancienne alliance (cf. #Ro 3:24-26). C’est cohérent avec le symbolisme du jour des expiations: chaque année, le souverain sacrificateur expiait ou couvrait les péchés que le peuple avait commis l’année précédente (#Lé 16: 16, #Lé 16: 21, #Lé 16: 30).

 

sous la première alliance. Historiquement, la première alliance fut conclue avec Noé (#Ge 6:18 ; #Ge 9:9), puis vint l’alliance avec Abraham (#Ge 15: 18). Dans le contexte, cependant, il s’agit de l’alliance qui est le thème de cette épître, c’est-à-dire l’alliance mosaïque ou l’alliance de la loi (#Ex 19:1-20:21). « Première » signifie donc, dans ce verset, l’alliance précédente, l’alliance à laquelle a trait le système lévitique.

 

ceux qui ont été appelés. Un regard rétrospectif est porté ici sur ceux qui furent appelés au salut sous l’ancienne alliance, et ce sur la base du sacrifice de Jésus, alors même qu’il allait intervenir bien après leur disparition. Il est donc fait allusion, comme toujours dans le N.T., à l’appel efficace au salut (cf. #Hé 3:1), ici offert aux croyants de l’A.T.

 

l’héritage éternel qui leur a été promis. C’est-à-dire le salut dans toute sa plénitude.

 

16  Car là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée.

 

9:16-17 Une dernière volonté testamentaire illustre le fait que la mort de Jésus était une nécessité incontournable. « Testament » traduit le même mot grec qu’« alliance », mais le terme prend un sens plus spécifique dans le contexte. Tant que l’auteur d’un testament reste en vie, les avantages et dispositions contenus dans son testament ne constituent que des promesses. C’est la mort qui transforme les promesses en réalités.

 

17  Un testament, en effet, n’est valable qu’en cas de mort, puisqu’il n’a aucune force tant que le testateur vit.

18  Voilà pourquoi c’est avec du sang que même la première alliance fut inaugurée.

 

sang. La « mort » des versets  15-16 est ici remplacée par le « sang ». Ce terme est utilisé pour souligner la violence de la mort sacrificielle de Christ.

9:18-20 Le sang versé à l’occasion de la conclusion de l’alliance mosaïque au Sinaï (#Ex 24:1-8) illustre lui aussi la nécessité de la mort de Christ.

 

19  Moïse, après avoir prononcé devant tout le peuple tous les commandements de la loi, prit le sang des veaux et des boucs, avec de l’eau, de la laine écarlate, et de l’hysope ; et il fit l’aspersion sur le livre lui-même et sur tout le peuple,

 

de l’eau, de la laine écarlate, et de l’hysope. Ces éléments furent utilisés lors de l’instauration de la Pâque en Égypte pour l’aspersion du sang (#Ex 12:22), dans le rituel de purification des lépreux (#Lé 14: 4) ainsi que dans la cérémonie des vaches rousses (#No 19: 6). Mais d’autres circonstances encore sont en vue ici: ces éléments faisaient aussi partie de la cérémonie de conclusion de l’alliance décrite en #Ex 24:1-8, bien qu’ils n’y soient pas mentionnés. Soit l’auteur eut une révélation directe, de la part de Dieu, de ces détails supplémentaires, soit il avait (ainsi que ses lecteurs) connaissance d’écrits et traditions les rapportant.

 

le livre …  le peuple. La consécration d’Aaron et de ses fils au sacerdoce est la seule autre occasion, dans l’A.T., où une personne put recevoir l’aspersion du sang (#Ex 29:21 ; #Lé 8:30 ; cf. #1Pi 1:2). Le détail relatif au livre aspergé de sang ne figure pas dans le récit d’#Ex 24.

 

20  (9-19) en disant : (9-20) Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a ordonnée pour vous.

 

Ceci est le sang. Cf. #Ex 24: 8 avec #Mt 26:28. La même formule a été utilisée au cours de la cérémonie inaugurale de l’alliance mosaïque et de la nouvelle alliance.

 

21  Il fit pareillement l’aspersion avec le sang sur le tabernacle et sur tous les ustensiles du culte.

 

pareillement. La consécration du tabernacle et de ses ustensiles fut accompagnée de l’aspersion de sang, selon un rituel similaire à celui de l’inauguration de l’alliance mosaïque (cf. #Ex 29:10-15, #Ex 29:21, #Ex 29:36-37).

 

22  Et presque tout, d’après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon.

 

presque tout. Il existait quelques exceptions: l’eau, les parfums et le feu servaient aussi à la purification (cf. #Ex 19: 10 ; #Lé 15: 5 ; #No 16:46-47 ; #No 31:21-24). Il était permis à ceux qui étaient trop pauvres pour apporter ne serait-ce qu’un petit animal en holocauste d’offrir de la fleur de farine à la place (#Lé 5:11).

 

effusion de sang …  pardon. « C’est par la vie que le sang fait l’expiation » (#Lé 17: 11). Cette terminologie rappelle celle de Christ (#Mt 26:28). L’« effusion de sang » évoque la mort.  Le « pardon » est le dernier mot de cette section (versets #Hé 9:18-22) en grec, et il fait la transition avec la section suivante (versets #Hé 9:23-28).

 

23 ¶  Il était donc nécessaire, puisque les images des choses qui sont dans les cieux devaient être purifiées de cette manière, que les choses célestes elles-mêmes le fussent par des sacrifices plus excellents que ceux-là.

 

images. Le tabernacle terrestre et ses ustensiles n’étaient que des répliques symboliques du vrai tabernacle céleste (#Hé 8:2), et ils étaient eux-mêmes rendus impurs par les transgressions du peuple (#Lé 16: 16).

 

les choses célestes. Comme l’indique le contexte, il était nécessaire que l’inauguration de l’alliance mosaïque donne lieu à des sacrifices (versets  #Hé 9:18-21). Ce concept est maintenant appliqué au sanctuaire céleste, qui est consacré, ou inauguré, comme sanctuaire central de la nouvelle alliance par le sacrifice de Christ. Une meilleure alliance nécessitait un meilleur sacrifice.

 

sacrifices plus excellents. La supériorité du sacrifice de Christ constitue un thème majeur en #Hé 9:13-10:18. Les nombreux sacrifices induits par le système lévitique devaient être remplacés par de meilleurs sacrifices, eux-mêmes représentés par le sacrifice unique, parfait, qui incluait tout, de Christ (cf. #Hé 10:12).

9:23-28 Le ministère de souverain sacrificateur de Christ se situe dans le tabernacle parfait, au ciel. Le véritable souverain sacrificateur qui a offert le véritable sacrifice pour le péché officie dans le véritable tabernacle. Il constitue l’accomplissement de ce qui n’était qu’images et ombres dans le système lévitique.

 

24  Car Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu.

 

imitation. C’est à dessein qu’est employé ici un mot différent des « images » du verset 23 et de 8:5. Littéralement il est question ici d’un « antitype », mot qui ne figure que deux fois dans le N.T. L’antitype préfigure le type (comme ici) ou en constitue une illustration (comme en #1Pi 3:21). Dans les deux cas, l’antitype n’est pas la réalité, il n’en constitue qu’une image. Les lieux saints du tabernacle terrestre n’étaient que des copies de la demeure céleste de Dieu.

 

afin de comparaître maintenant. Le jour des expiations, le souverain sacrificateur entrait dans le lieu très saint où Dieu lui apparaissait (#Lé 16: 2). Cependant, le souverain sacrificateur était caché de la présence de Dieu par la fumée de parfums qu’on brûlait à cet effet (#Lé 16:12-13). Considérons aussi « a paru » (verset #Hé 9:26) et « apparaîtra » (verset #Hé 9:28). Chacun de ces verbes correspond en grec à des termes distincts. Celui qui désigne la présence actuelle de Christ au ciel (versets #Hé 9:24) fait allusion à sa comparution officielle devant le Père pour lui rendre compte de sa mission. Le concept de révélation est lié à l’apparition particulière que constitue l’incarnation, acceptée dans le but de mourir pour les péchés (verset #Hé 9:26). L’apparition de Christ lors de sa seconde venue (versets #Hé 9:28) est décrite par un terme qui souligne la nature visible de ce phénomène (littéralement « sera vu », cf. 28; 12:14). Les trois temps du ministère sotériologique de Jésus sont aussi couverts:

1° son premier avènement a servi à nous sauver du châtiment du péché;

2° son ministère actuel d’intercession dans les cieux sert à nous sauver de l’emprise du péché;

3° sa seconde venue nous délivrera de la présence même du péché.

 

pour nous. Christ est notre représentant, et c’est lui qui nous accorde les bénédictions spirituelles dont nous sommes les bénéficiaires (cf. #Hé 2:9 ; #Hé 6:20 ; #Hé 7:25 ; #Jn 14:12-14 ; #Ep 1:3).

 

25  Et ce n’est pas pour s’offrir lui-même plusieurs fois qu’il y est entré, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire avec du sang étranger ;

 

 

26  autrement, il aurait fallu qu’il eût souffert plusieurs fois depuis la création du monde, tandis que maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seule fois pour abolir le péché par son sacrifice.

 

la création du monde. Littéralement « la fondation de l’univers », qui renvoie à la création.

 

à la fin des siècles. Tous les âges et toutes les ères sont rassemblés et ont été consommés avec la venue du Messie. L’ère eschatologique a alors été inaugurée;  cf. #Ga 4:4).

 

27  Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement,

 

mourir une seule fois. C’est la règle pour l’humanité tout entière, à quelques rares exceptions près (par exemple, Lazare, cf. #Jn 11:43-44). Ceux qui, comme Lazare, furent ressuscités des morts ne reçurent pas un corps glorieux pour vivre éternellement, ils furent simplement ramenés à la vie. Autre exception: ceux qui ne connaîtront pas du tout la mort mais seront « enlevés …  à la rencontre du Seigneur dans les airs » (#1Th 4:17 ; cf. Hénoc, #Ge 5:24 ; Elie, #2R 2:11).

 

le jugement. Terme général qui comprend le jugement de tous, croyants et non-croyants.

 

28  de même Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l’attendent pour leur salut.

 

pour porter les péchés de beaucoup. (cf. #2Co 5:21 ; #1Pi 2:24).

 

sans péché. Cette expression atteste de l’achèvement de l’œuvre de Christ: il a enlevé les péchés par son sacrifice lors de sa première venue, et lorsqu’il reviendra, il n’aura pas à se charger d’un tel fardeau.

 

une seconde fois. Le jour des expiations, le peuple attendait avec impatience que le souverain sacrificateur ressorte du lieu très saint. Quand il leur apparaissait, ils savaient que le sacrifice fait en leur nom avait été accepté par Dieu. De la même façon, lorsque Christ réapparaîtra lors de sa seconde venue, tous auront la confirmation que le Père a été parfaitement satisfait du sacrifice de son Fils en faveur des croyants. Alors le salut sera totalement consommé (cf. #1Pi 1:3-5).

 



HÉBREUX 10 * 1 à 39

 

1 ¶  En effet, la loi, qui possède une ombre des biens à venir, et non l’exacte représentation des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu’on offre perpétuellement chaque année, amener les assistants à la perfection.

 

ombre. Le grec traduit par « ombre » évoque un pâle reflet, par opposition avec un tracé bien net et distinct. Le terme grec traduit « l’exacte représentation des choses » indique au contraire qu’il s’agit d’une réplique parfaite (cf. #Col 2:17).

 

la perfection. Terme souvent utilisé dans l’épître en rapport avec le salut. Ceux qui vivaient au temps de la loi désiraient certes ardemment rencontrer Dieu, mais le système lévitique ne leur fournissait pas, pour autant, le moyen d’entrer dans sa sainte présence (cf. #Ps 15:1 ; #Ps 16:11 ; #Ps 24:3-4).

10:1-18 Le sacrifice de Christ a servi une fois pour toutes, et il est donc supérieur à tous ceux offerts sous le système lévitique.

 

2  Autrement, n’aurait-on pas cessé de les offrir, parce que ceux qui rendent ce culte, étant une fois purifiés, n’auraient plus eu aucune conscience de leurs péchés ?

 

conscience de leurs péchés. Le même mot est utilisé au v. 22 et en #Hé 9:9 ; #Hé 13:18. Si le péché avait été réellement vaincu par ce système sacrificiel, les croyants de l’A.T. auraient eu leur conscience purifiée de toute culpabilité et de toute condamnation (cf. v. #Hé 10:22). Or, sous l’ancienne alliance, la conscience ne pouvait jouir d’une telle liberté.

 

3  Mais le souvenir des péchés est renouvelé chaque année par ces sacrifices ;

 

souvenir. Non seulement les sacrifices de l’A.T. étaient incapables d’enlever les péchés, mais leur répétition rappelait constamment cette déficience. La promesse de la nouvelle alliance stipulait que le péché serait enlevé et que même Dieu ne s’en souviendrait plus (#Hé 8:12, citant #Jér 31:34).

 

4  car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés.

impossible. Le système lévitique n’avait été conçu par Dieu ni pour enlever ni pour pardonner les péchés. Il servait expressément à préparer la venue du Messie (#Ga 3:24) en suscitant son attente chez les hommes (cf. #1Pi 1:10). Il révélait la gravité de la condition des pécheurs, puisque même une expiation qui n’était que temporaire nécessitait le sacrifice d’un animal. Il mettait en évidence la sainteté et la justice de Dieu en signalant que le péché devait être expié. Il révélait enfin qu’un pardon total et complet était indispensable pour que Dieu prenne plaisir à la relation avec son peuple.

 

5  C’est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, Mais tu m’as formé un corps ;

 

tu m’as formé un corps. Le #Ps 40:7 porte « tu m’as ouvert les oreilles ». Cela ne constitue pas une grande différence par rapport au sens du psaume, puisque l’auteur emploie une image parlante pour les lecteurs grec. Les traducteurs grecs considéraient les mots hébreux utilisés ici comme une figure de style  la synecdoque - où l’on parle d’une partie pour désigner un tout. En l’occurrence, façonner les oreilles fait partie du tout que constitue la formation du corps humain. Si les oreilles ont été choisies et ainsi mises en évidence, c’est en tant que symboles de l’obéissance, puisqu’elles sont l’organe qui sert à entendre la Parole et la volonté de Dieu (cf. #1S 15:22). Christ avait besoin d’un corps pour s’offrir en tant que sacrifice définitif (#Hé 2:14).

10:5-6

Tu n’as voulu. Si l’on offrait des sacrifices sans y mettre un cœur sincère, Dieu n’y prenait pas plaisir (cf. #Ps 51:19 ; #Esa 1:11 ; #Jér 6:20 ; #Os 6:6 ; #Am 5:21-25). Offrir un sacrifice seulement pour accomplir un rituel, c’était se moquer de Dieu, et c’était pire que de s’abstenir d’en offrir (cf. #Esa 1:11-18).

10:5-7 Citation du #Ps 40:7-9.

 

6  Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché.

7 ¶  Alors j’ai dit : Voici, je viens Dans le rouleau du livre il est question de moi Pour faire, ô Dieu, ta volonté.

 

pour faire ta volonté. Cf. #Mt 26:39, #Mt 26:42.

 

8  Après avoir dit d’abord : Tu n’as voulu et tu n’as agréé ni sacrifices ni offrandes, Ni holocaustes ni sacrifices pour le péché ce qu’on offre selon la loi,

 

10:8-9 C’est encore le #Ps 40:7-9 qui est cité ici, mais de façon condensée cette fois.

 

9  il dit ensuite : Voici, je viens Pour faire ta volonté. Il abolit ainsi la première chose pour établir la seconde.

 

première …  seconde. L’ancien système sacrificiel, caractérisé par la répétition, a été annulé pour faire place au sacrifice nouveau et unique de Christ, qui a accompli dans une entière obéissance la volonté de Dieu (cf. #Hé 5:8 ; #Ph 2:8).

 

10  C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes.

 

sanctifiés. « Sanctifier » signifie « rendre saint », séparé du péché pour Dieu (cf. #1Th 4:3). En accomplissant pleinement la volonté de Dieu, Christ a acquis au croyant un état permanent de sainteté (#Ep 4:24 ; #1Th 3:13). C’est la sanctification de position du croyant, par opposition à la sanctification progressive qui se développe au fil de la marche quotidienne avec Dieu.

 

corps. Allusion à la mort expiatoire de Christ. Le terme « sang » était souvent utilisé de la même manière (#Hé 9:7, #Hé 9:12, #Hé 9:14, #Hé 9:18, #Hé 9:22). Mentionner le corps de Christ dans une déclaration de ce genre est inhabituel dans le N.T., mais c’est la conséquence logique de la citation du #Ps 40:7.

 

11  Et tandis que tout sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés,

 

fait …  le service. Littéralement « se tient debout …  en servant ». En #2Ch 6:10, #2Ch 6:12, Salomon est présenté comme assis sur le trône en tant que roi, mais debout près de l’autel lorsqu’il agit à la manière d’un sacrificateur (cf. #De 17:12 ; #De 18:7).

10:11-12 L’auteur établit le contraste entre l’ancien et le nouveau: des milliers de sacrificateurs contre un seul; des sacrificateurs qui se tenaient continuellement debout, alors que le nouveau est maintenant assis; des sacrifices à recommencer sans cesse alors que le nouveau suffit une fois pour toutes; des sacrifices inefficaces qui pouvaient seulement couvrir les péchés, alors que le nouveau est efficace au point d’ôter le péché.

 

12  lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu,

13  attendant désormais que ses ennemis soient devenus son marchepied.

 

marchepied. C’est une nouvelle allusion au #Ps 110:1. Cette prédiction se réalisera le jour du retour de Christ, où toute la création reconnaîtra sa seigneurie en se prosternant à ses pieds (#Ph 2:10).

 

14  Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés.

 

perfection. Cela signifie que nous pouvons nous tenir debout devant Dieu, couverts par la justice de Christ.

sanctifiés. « Sanctifier » signifie « rendre saint », séparé du péché pour Dieu (cf. #1Th 4:3). En accomplissant pleinement la volonté de Dieu, Christ a acquis au croyant un état permanent de sainteté (#Ep 4:24 ; #1Th 3:13). C’est la sanctification de position du croyant, par opposition à la sanctification progressive qui se développe au fil de la marche quotidienne avec Dieu

 

15  C’est ce que le Saint-Esprit nous atteste aussi ; car, après avoir dit:

 

10:15-17 L’auteur confirme son interprétation du #Ps 40:7-9 en reprenant les paroles de #Jér 31:31-34 pour répéter ce qu’il avait déjà cité en #Hé 8:8-12.

 

16  Voici l’alliance que je ferai avec eux, Après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leurs cœurs, Et je les écrirai dans leur esprit, il ajoute:

17  Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités.

18  Or, là où il y a pardon des péchés, il n’y a plus d’offrande pour le péché.

19 ¶  Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire

 

frères. Comme précédemment, l’auteur invite ses frères juifs à abandonner le système lévitique et à s’approprier les bénéfices de la nouvelle alliance en Christ.

 

libre entrée. Ou « confiance pour entrer », point important dans cette épître. Du fait du ministère de souverain sacrificateur de Christ et de la perfection de son sacrifice, les Hébreux pouvaient entrer avec assurance dans la présence de Dieu.

10:19-25 Pour la seconde fois (cf. #Hé 8:1-6 pour la première), l’auteur résume les arguments en faveur de la supériorité du ministère sacerdotal de Christ.

 

20  par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire, de sa chair,

 

route …  vivante. C’est la route qui mène à la vie éternelle, et pourtant elle n’a pas été ouverte par la vie sans péché de Christ: il a fallu qu’il meure. Les Hébreux étaient invités à prendre cette voie, caractérisée par la vie éternelle du Fils de Dieu qui les aimait et s’était donné lui-même en sacrifice pour eux (cf. #Jn 14:6 ; #Ga 2:20). La foi chrétienne était connue comme « la voie » parmi les Juifs de Jérusalem (#Ac 9:2, traduit « nouvelle doctrine »), mais aussi chez les païens. Les destinataires de cette épître comprenaient clairement que l’auteur les invitait à devenir chrétiens, à rejoindre ceux qui avaient été persécutés pour leur foi. Les vrais croyants parmi eux souffraient déjà de la persécution, et ceux qui ne s’étaient pas encore engagés sérieusement étaient ainsi invités à devenir la cible de ces mêmes persécutions.

 

nouvelle. Ce mot grec signifiait à l’origine « récemment tué », mais il était compris dans le sens de « récent » à l’époque de la rédaction de l’épître. Cette voie est nouvelle car l’alliance l’est aussi. Elle n’a pas été fournie dans le cadre du système lévitique.

 

voile …  chair. Quand la chair de Jésus a été déchirée le jour de sa crucifixion, il en est allé de même du voile du temple qui symbolisait la séparation entre Dieu et les hommes (#Mt 27:51). Quand le souverain sacrificateur, le jour des expiations, pénétrait dans le lieu très saint, le peuple attendait son retour à l’extérieur. Quand Christ est entré dans le temple céleste, il n’est pas revenu vers nous. Au lieu de cela, il a déchiré le voile pour ouvrir le lieu très saint et nous permettre de le suivre à l’intérieur. Ici, le mot « chair » est employé dans le même sens que « corps » au v. 10 et « sang » en #Hé 9:7, #Hé 9:12, #Hé 9:14, #Hé 9:18, #Hé 9:22: il évoque la mort sacrificielle du Seigneur Jésus.

 

21  et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu,

22  approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure.

 

approchons-nous. C’était le cœur de l’invitation adressée à ceux de l’assemblée qui n’étaient pas venus à Christ, sur la base de ce qui avait déjà été exposé. On trouve la même invitation dans le premier livre du N.T. à avoir été écrit (#Ja 4:8), où Jacques révèle le corollaire du rapprochement avec Dieu: Dieu se rapprochera de vous. Asaph enseignait qu’il est bon de se rapprocher de Dieu (#Ps 73:28). La pleine restauration d’Israël dans la bénédiction divine dépend de sa volonté à se rapprocher de lui (#Jér 30:18-22). En d’autres termes, c’est une invitation d’ordre eschatologique qui vient « dans ces derniers temps » (#Hé 1:2). Ce v. donne la liste des conditions pour entrer dans la présence de Dieu (cf. #Ps 15): sincérité, sécurité, salut et sanctification.

 

sincère. Le mot grec évoque la sincérité, l’authenticité et l’absence d’idée derrière la tête (cf. #Jér 24:7 ; #Mt 15:8). Ces Hébreux-là manquaient d’un engagement authentique envers Christ.

 

plénitude de la foi. Ce qui est indiqué ici, c’est le besoin d’une confiance totale dans les promesses de Dieu. Le résultat d’une telle confiance sera une assurance de cœur et une sécurité spirituelle qui permettront de persévérer malgré les épreuves à venir. C’est le premier volet d’un triptyque familier: la foi, l’espérance (v. #Hé 10:23) et l’amour (v. #Hé 10:24).

 

eau pure. L’image est tirée des cérémonies sacrificielles de l’ancienne alliance: on procédait à une aspersion de sang en signe de purification, et les sacrificateurs se lavaient sans cesse dans des bassins remplis d’eau pure, où ils nettoyaient aussi leurs ustensiles. Il n’y a pas ici une allusion au baptême chrétien, mais au Saint-Esprit qui purifie notre vie au moyen de la Parole de Dieu (cf. #Ep 5:25-26 ; #Tit 3:5). C’est une image typique de la nouvelle alliance (#Jér 31:33 ; #Ez 36:25-26).

 

23  Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle.

 

Retenons. La persévérance des saints, c’est la face humaine de la sécurité éternelle. Il ne s’agit pas d’un moyen de conserver le salut, mais plutôt d’une preuve de son authenticité.

 

fermement. Il ne s’agit pas de suivre n’importe quelle inclination personnelle qui nous ramènerait à l’ancienne alliance. Dans d’autres textes anciens, le même terme grec est utilisé à propos de l’endurance face à la torture. La persécution viendra (#2Ti 3:12), mais Dieu est fidèle. Les tentations vont abonder, mais Dieu est fidèle pour donner un moyen d’en sortir (cf. #1Co 10:13). Les promesses de Dieu sont fiables (#1Co 10:13 ; #1Th 5:24 ; #Jude 24-25). Fort de cette confiance, le croyant est en mesure de persévérer.

 

la profession de notre espérance. C’est l’affirmation du salut.

 

24  Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres.

 

Veillons. Le même verbe est employé à propos de Jésus en #Hé 3:1 (traduit « considérez »). Il faut répondre individuellement à l’invitation, mais la réponse a aussi une dimension collective. Certains membres de la communauté des Hébreux étaient en danger de voir s’effriter leur amour pour Christ. Cela faisait quelque temps qu’ils envisageaient de retourner au système lévitique du judaïsme pour éviter les persécutions (cf. #Jn 12:42-43). Il est crucial de nous encourager mutuellement à nous engager totalement envers Dieu.

 

exciter. Le mot français « paroxysme » dérive du terme grec utilisé ici. Dans ce contexte, il signifie stimuler ou inciter quelqu’un à faire quelque chose.

 

à l’amour et aux bonnes œuvres. L’Église de Corinthe donnait un bon exemple d’un tel effort mutuel au milieu de la persécution (cf. #2Co 8:1-7).

 

25  N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns ; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour.

 

N’abandonnons pas notre assemblée. L’adoration collective et communautaire constitue une part essentielle de la vie spirituelle. Il y a ici un avertissement à ne pas tomber dans l’apostasie dans un contexte eschatologique (cf. #2Th 2:1), avec l’allusion au « jour » qui approche (la seconde venue de Christ; cf. #Ro 13:12 ; #1Co 3:13 ; #1Th 5:4).

 

exhortons-nous. L’exhortation peut prendre la forme de l’encouragement, du réconfort, de l’avertissement ou de l’affermissement. Il existe une urgence eschatologique à l’exhortation qui nécessite une activité toujours plus grande au fur et à mesure qu’approche le retour de Jésus (cf. #Hé 3:13 ; cf. #1Th 4:18).

 

26  Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés,

27  mais une attente terrible du jugement et l’ardeur d’un feu qui dévorera les rebelles.

28  Celui qui a violé la loi de Moïse meurt sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins ;

29  de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l’alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l’Esprit de la grâce ?

30  Car nous connaissons celui qui a dit: À moi la vengeance, à moi la rétribution ! et encore : Le Seigneur jugera son peuple.

31  C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.

32  Souvenez-vous de ces premiers jours, où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand combat au milieu des souffrances,

33  d’une part, exposés comme en spectacle aux opprobres et aux tribulations, et de l’autre, vous associant à ceux dont la position était la même.

34  En effet, vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie l’enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs et qui durent toujours.

35  N’abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande rémunération.

36  Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis.

37  Encore un peu, un peu de temps : celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas.

38  Et mon juste vivra par la foi ; mais, s’il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui.

39  Nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme.

 

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