JOUR 20 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

01/09/2018 00:42

JOUR 20 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

MARC 11 ET 12

 

MARC 11

1 ¶  Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem, et qu’ils furent près de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne des oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples,

 

11:1-11

Ce passage, appelé traditionnellement « l’entrée triomphale de Jésus » (il s’agit plus exactement du couronnement de Jésus comme vrai roi), évoque sa dernière apparition publique importante avant sa crucifixion. Les quatre Evangiles mentionnent l’événement (cf. #Mt 21:1-11 ; #Lu 19:29-44 ; #Jn 12:12-19), et ce pour la seconde fois seulement, ce qui souligne son importance.

 

approchèrent de Jérusalem. Phrase de transition générale marquant la fin du récit du ch. #Mr 10. Elle marque aussi le début de l’ultime phase des trois ans de ministère de Christ.

 

Bethphagé. Petite ville juste à l’est de Jérusalem dont le nom signifie littéralement « maison des figues vertes »

 

Béthanie. Ville natale de Marie, Marthe et Lazare (#Jn 11:1), située sur le flanc est du mont des Oliviers, environ 3 km à l’est de Jérusalem.

 

montagne des Oliviers. Colline située entre Béthanie et Jérusalem.

 

2  en leur disant : Allez au village qui est devant vous ; dès que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s’est encore assis ; détachez-le, et amenez-le.

 

village qui est devant vous. Sans doute Bethphagé. « Devant » implique que ce village se trouvait à l’écart de la route principale.

 

ânon. Traduction conforme à l’usage du mot dans les papyri grec (documents écrits ordinaires datant de l’époque du N.T., faits à base de roseaux), et en harmonie avec ses autres emplois dans les Ecritures ;  cf. #Ge 49:11 ; #Jug 10:4 ; #Jug 12:14 ; #Za 9:9).

 

aucun homme ne s’est encore assis. Aux yeux des Juifs, les animaux qui n’avaient jamais été montés convenaient tout spécialement aux usages religieux (cf. #No 19:2 ; #De 21:3 ; #1S 6:7).

 

3  Si quelqu’un vous dit : Pourquoi faites-vous cela ? répondez: Le Seigneur en a besoin. Et à l’instant il le laissera venir ici.

 

Si quelqu’un vous dit. En raison de la nature même de l’action des disciples, Jésus anticipait l’opposition qu’ils rencontreraient (v. #Mr 11:5).

 

Le Seigneur. Même si ce n’est pas le cas dans le reste de son Evangile, Marc fait ici allusion à Jésus. Luc et Jean ont quant à eux souvent utilisé ce terme pour désigner Jésus. Les gens de la région connaissaient bien Jésus et ses disciples, et le propriétaire de l’ânon comprendrait cette allusion.

 

4  Les disciples, étant allés, trouvèrent l’ânon attaché dehors près d’une porte, au contour du chemin, et ils le détachèrent.

5  Quelques-uns de ceux qui étaient là leur dirent : Que faites-vous ? pourquoi détachez-vous cet ânon ?

6  Ils répondirent comme Jésus l’avait dit. Et on les laissa aller.

7  Ils amenèrent à Jésus l’ânon, sur lequel ils jetèrent leurs vêtements, et Jésus s’assit dessus.

8  Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d’autres des branches qu’ils coupèrent dans les champs.

 

étendirent leurs vêtements. Cette pratique était courante dans l’Antiquité pour accueillir un nouveau roi.

 

branches. Les branches de palmier symbolisaient la joie et le salut et évoquaient l’hommage royal qui allait être rendu à Christ (#Ap 7:9). La foule était très excitée et pleine de louanges pour le Messie qui enseignait avec tant d’autorité, guérissait les malades et ressuscitait les morts (Lazare; cf. #Jn 12:12-18).

 

9  Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !

 

Hosanna! A l’origine une prière hébraïque signifiant « sauve donc ». Ici, c’était probablement tout simplement une acclamation de bienvenue.

 

Béni soit celui qui vient. Cette expression fait partie (#Ps 118:26) du Hallel (le mot hébreu signifiant « louange »), c’est-à-dire les #Ps 113:1-118:2, qu’on chantait à l’occasion de toutes les fêtes juives, surtout à la Pâque. « Celui qui vient » n’était pas un titre messianique de l’A.T., mais avait fini par avoir de telles résonnances pour les Juifs (cf. #Mt 11:3 ; #Lu 7:19 ; #Jn 3:31 ; #Jn 6:14 ; #Jn 11:27 ; #Hé 10:37).

 

10  Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre père ! Hosanna dans les lieux très hauts !

 

le règne de David, notre père! Cette expression d’hommage, mentionnée par Marc seul, reconnaît que Jésus introduisait le royaume messianique promis au descendant de David. La foule paraphrasait la citation de #Ps 118:26 (voir le v. 9) en espérant voir Jésus accomplir la prophétie et établir le royaume.

 

11  Jésus entra à Jérusalem, dans le temple. Quand il eut tout considéré, comme il était déjà tard, il s’en alla à Béthanie avec les douze.

 

temple. Désignation non du sanctuaire intérieur seulement, mais de l’ensemble des parvis et des bâtiments.

 

Quand il eut tout considéré. Détail exclusif à Marc, sans doute fondé sur le souvenir personnel de Pierre. Christ agissait comme ayant autorité pour inspecter l’état du temple, et ses observations étaient exhaustives.

 

s’en alla à Béthanie. Située à proximité, cette ville était relativement sûre pour éviter une arrestation prématurée de Jésus par les chefs juifs.

 

12 ¶  Le lendemain, après qu’ils furent sortis de Béthanie, Jésus eut faim.

 

Le Lendemain. #Mt 21:18 précise que c’était « le matin », sans doute avant 6 heures.

 

13  Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y trouverait quelque chose ; et, s’en étant approché, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues.

 

figuier qui avait des feuilles. Les figuiers représentaient une source de nourriture courante. Il fallait trois ans après la plantation pour que l’arbre porte des fruits. Ensuite, on pouvait faire deux récoltes par an, d’habitude très fructueuses. Normalement, les figues poussaient avec les feuilles. Ce figuier-là portait bien des feuilles mais, curieusement, pas de fruits. Le fait qu’il se trouvait le long de la route (cf. #Mt 21:19) implique qu’il était propriété publique. Il était planté dans une terre fertile, puisque son feuillage était en avance par rapport à la saison et par rapport aux autres figuiers. L’abondance des feuilles laissait espérer que l’arbre était précoce aussi par ses fruits.

 

ce n’était pas la saison des figues. La prochaine saison pour la récolte normale des figues était en juin, plus d’un mois plus tard. Cette précision, unique à Marc, accentue la nature inhabituelle de ce figuier.

 

14  Prenant alors la parole, il lui dit : Que jamais personne ne mange de ton fruit ! Et ses disciples l’entendirent.

 

Que jamais personne ne mange de ton fruit ! En interpellant directement l’arbre, Jésus le personnifiait et le condamnait parce qu’il ne fournissait pas ce que son apparence promettait. Cet incident ne constituait pas l’exécution pratique de la parabole du figuier (#Lu 13:6-9), avertissement contre la stérilité spirituelle. Jésus maudit ici l’arbre pour son apparence trompeuse qui faisait espérer une grande productivité, sans l’offrir. Il aurait dû être couvert de fruits, mais il était stérile. Le figuier était souvent présenté dans l’A.T. comme un type de la nation juive (#Os 9:10 ; #Na 3:12 ; #Za 3:10), et en l’occurrence, Jésus utilisa l’arbre le long de la route pour donner une divine leçon de choses sur l’hypocrisie et la stérilité spirituelles d’Israël ;  cf. #Esa 5:1-7).

 

15  Ils arrivèrent à Jérusalem, et Jésus entra dans le temple. Il se mit à chasser ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons ;

 

11:15-19

Bien que Jésus y ait déjà fait le ménage trois ans auparavant (#Jn 2:14-16), le temple était redevenu plus corrompu et plus profane que jamais. Jésus dut donc apporter un nouveau témoignage sans ambiguïté de la sainteté de Dieu et de son jugement contre ceux qui se rendent coupables de profanation et de fausse religion. Dieu avait envoyé un grand nombre de prophètes à l’époque de l’A.T., pour avertir son peuple et l’inviter à renoncer au péché et à l’idolâtrie. Mais Jésus, sans tenir compte de ses nombreux rejets, n’eut de cesse de rappeler la volonté de Dieu pour son peuple rétif. En purifiant le temple, il montrait clairement qu’il était investi d’une mission divine en sa qualité de Fils de Dieu.

 

temple. Le vaste parvis des païens fournit le cadre des événements suivants.

 

vendaient …  achetaient. Les Juifs avaient besoin d’animaux pour leurs sacrifices dans le temple. Il était plus pratique de les acheter sur place que de les apporter de loin, en risquant de plus qu’ils ne passent pas avec succès l’inspection menée par le souverain sacrificateur. Les vendeurs étaient rattachés à l’organisation mise en place par le souverain sacrificateur, ou bien ils devaient verser aux autorités du temple une lourde taxe pour avoir le droit de commercer. Quel que soit le cas de figure, la famille du souverain sacrificateur en tirait un bénéfice financier.

 

changeurs. Installés dans le parvis, ils échangeaient les pièces grecques et romaines contre de la monnaie juive ou tyrienne, celle que les pèlerins (tous les hommes juifs de 20 ans et plus) étaient obligés d’utiliser pour verser leur contribution annuelle (un demi-sicle) aux services religieux du temple. Les changeurs prélevaient une commission de 10 à 12% pour leurs services.

 

vendeurs de pigeons. Ces oiseaux étaient si souvent utilisés pour les sacrifices que Marc réserve une mention spéciale à ceux qui les vendaient. Ils représentaient l’offrande normale des pauvres (#Lé 5:7) et servaient aussi dans d’autres cas (#Lé 12:6 ; #Lé 14:22 ; #Lé 15:14, #Lé 15:29).

 

16  et il ne laissait personne transporter aucun objet à travers le temple.

 

ne laissait personne transporter aucun objet. Jésus ne voulait pas que le parvis continue de servir de raccourci pour porter ustensiles et récipients pleins de marchandises à travers tout Jérusalem. Cette pratique dénotait un total irrespect envers le temple, et finalement envers Dieu lui-même.

 

17  Et il enseignait et disait: N’est-il pas écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations ? Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs.

 

Comme ses actions avaient provoqué un attroupement, Jésus se justifia en citant les Ecritures.

 

maison de prière pour toutes les nations. La véritable raison d’être du temple de Dieu. Marc est le seul à inclure « pour toutes les nations » dans cette citation d’#Esa 56:7, probablement du fait qu’il s’adressait surtout aux non-Juifs. Le parvis des païens constituait la seule partie du temple où ils étaient autorisés à prier et adorer Dieu, et les Juifs les avaient empêchés de prier en faisant de cet endroit un lieu consacré à un commerce cupide.

 

caverne de voleurs. En choisissant de citer l’expression de #Jér 7:11, Jésus donnait des chefs religieux l’image de brigands qui trouvaient refuge dans les cavernes remplies d’autres malfaiteurs. Le temple était devenu un endroit où le peuple de Dieu n’était plus en mesure d’adorer tranquillement, mais était plutôt victime d’extorsion, et où les coupables étaient protégés.

 

18  Les principaux sacrificateurs et les scribes, l’ayant entendu, cherchèrent les moyens de le faire périr ; car ils le craignaient, parce que toute la foule était frappée de sa doctrine.

 

Les principaux sacrificateurs et les scribes. C’est la première fois que Marc utilise cette combinaison. Ils faisaient partie des principaux dirigeants du sanhédrin.

 

cherchèrent les moyens de le faire périr. Les chefs parlaient sans cesse de la façon dont ils tueraient Jésus.

 

19  Quand le soir fut venu, Jésus sortit de la ville.

 

sortit de la ville. Les trois premiers jours de la semaine de la Passion, Jésus attendit le coucher du soleil pour sortir de Jérusalem. C’était l’heure où les portes de la ville étaient sur le point d’être fermées et où la foule se dispersait.

 

20  Le matin, en passant, les disciples virent le figuier séché jusqu’aux racines.

 

séché jusqu’aux racines. La maladie de l’arbre qui l’empêchait de porter du fruit (v. #Mr 11:14) s’était étendue à tout l’arbre et l’avait tué. Matthieu décrit l’événement d’une manière plus concise, mais son récit s’inscrit dans la même séquence temporelle que celui de Marc

 

21  Pierre, se rappelant ce qui s’était passé, dit à Jésus : Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit a séché.

22  Jésus prit la parole, et leur dit : Ayez foi en Dieu.

 

Ayez foi en Dieu. Doux reproche pour le manque de foi des disciples dans le pouvoir de sa parole. Cette sorte de foi croit en la vérité révélée de Dieu, en son pouvoir, et s’applique à faire sa volonté (cf. #1Jn 5:14

 

23  Je vous le dis en vérité, si quelqu’un dit à cette montagne: Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, et s’il ne doute point en son cœur, mais croit que ce qu’il dit arrive, il le verra s’accomplir.

 

cette montagne …  dans la mer. Cette expression rappelait une métaphore courante à l’époque, celle des déracineurs de montagne, qui, dans la littérature juive, renvoyait aux grands rabbins et aux chefs spirituels capables de résoudre de difficiles problèmes et qui semblaient en mesure de réaliser l’impossible. Evidemment, Jésus ne déracina pas de montagne au sens littéral. De fait, il refusait d’accomplir des miracles spectaculaires devant les chefs juifs incrédules. Jésus voulait dire que, si les croyants mettent sincèrement leur confiance en Dieu et prennent vraiment conscience de la puissance illimitée qui est disponible à travers la foi en lui, ils verront ses pouvoirs extraordinaires à l’œuvre (cf. #Jn 14:13-14).

 

24  C’est pourquoi je vous dis : Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir.

 

Tout ce que vous demanderez en priant. Cela implique une absence de restrictions à la prière du croyant dans la mesure où elle est faite en accord avec la volonté et l’intention de Dieu. Cela signifie que la foi et la prière de l’homme ne sont pas en contradiction avec la souveraineté de Dieu. En outre, il n’appartient pas au croyant de comprendre comment cela est possible, mais d’accorder foi et obéissance aux enseignements sans ambiguïté au sujet de la prière, tels que Jésus les livre dans ce passage. La volonté de Dieu se révèle tout au long de l’histoire de la rédemption, au moyen des prières de son peuple, au fur et à mesure que son but s’accomplit à travers la foi de ceux qui entendent l’Evangile et se repentent. Cf. #Ja 5:16.

 

25  Et, lorsque vous êtes debout faisant votre prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos offenses.

 

debout faisant votre prière. Posture de prière traditionnelle des Juifs (cf. #1S 1:26 ; #1R 8:4, #1R 8:22 ; #Né 9:4 ; #Mt 6:5 ; #Lu 18:11, #Lu 18:13). En des circonstances exceptionnelles ou pour des besoins urgents, on priait à genoux ou face contre terre (cf. #1R 8:54 ; #Esd 9:5 ; #Da 6:10 ; #Mt 26:39 ; #Ac 7:60).

 

quelque chose contre quelqu’un. Cette déclaration exhaustive inclut aussi bien les péchés que les simples aversions, à cause desquels le croyant garde un grief contre quelqu’un. « Quelqu’un » comprend aussi bien les incroyants que les croyants.

 

pardonnez. Jésus insiste sur le devoir permanent du croyant d’adopter une attitude de pardon. L’exaucement d’une prière exige le pardon autant que la foi.

 

26  Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non plus vos offenses.

 

C’est la seule fois que Marc emploie le mot « offenses », terme dénotant une chute de côté ou l’abandon du chemin de la vérité et de la droiture.

 

27 ¶  Ils se rendirent de nouveau à Jérusalem, et, pendant que Jésus se promenait dans le temple, les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens, vinrent à lui,

 

temple. Il s’agit de nouveau du parvis des païens ; plus spécifiquement cette fois-ci du portique de Salomon ou du portique royal sur le côté sud du parvis (cf. v. #Mr 11:11 ; #Jn 10:23 ; #Ac 5:12).

 

principaux sacrificateurs. Le groupe qui rencontra Jésus comprenait sans doute Caïphe et Anne, qui officièrent ensemble pendant quelques années (#Lu 3:2). Du fait de l’importance d’une telle confrontation, le capitaine du temple, le second des responsables les plus importants, était sans doute lui aussi présent.

 

28  et lui dirent : Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné l’autorité de les faire ?

 

Par quelle autorité. Les chefs voulaient connaître les références dont pouvait se prévaloir Jésus rabbin sans formation académique, non reconnu officiellement et apparemment autoproclamé - pour se croire autorisé à agir comme il le faisait. Ils se relevaient à peine du choc initial provoqué par les événements de la veille et étaient devenus agressifs dans leur exigence d’explications ;  cf. #Jn 2:18).

 

ces choses. En premier lieu, allusion à son acte de purification au temple. Mais la nature vague et indéfinie de cette expression permet d’y inclure tout ce qu’il avait fait et enseigné pendant son ministère public.

 

29  Jésus leur répondit : Je vous adresserai aussi une question ; répondez-moi, et je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses.

30  Le baptême de Jean venait-il du ciel, ou des hommes ? Répondez-moi.

 

baptême de Jean Jésus les renvoya à une position défensive et fit de leur évaluation de l’autorité de Jean un test de ce qu’ils pensaient de sa propre autorité.

 

venait-il du ciel, ou des hommes? Jésus ne donna pas d’autre alternative aux chefs juifs pour se déclarer au sujet de l’autorité de Jean, et par extension de la sienne. Il forçait en fait ces hommes à tenir leur rôle de guides religieux du peuple et à déclarer officiellement leur évaluation du ministère de Jean et de Jésus.

 

Répondez-moi. Ce défi lancé par Jésus n’apparaît que chez Marc. Il implique que les Juifs n’avaient pas le courage de répondre honnêtement à ses questions.

 

31  Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux : Si nous répondons : Du ciel, il dira : Pourquoi donc n’avez-vous pas cru en lui ?

32  Et si nous répondons : Des hommes …  Ils craignaient le peuple, car tous tenaient réellement Jean pour un prophète.

33  Alors ils répondirent à Jésus: Nous ne savons. Et Jésus leur dit : Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.

 

MARC 12

1 ¶  Jésus se mit ensuite à leur parler en paraboles. Un homme planta une vigne. Il l’entoura d’une haie, creusa un pressoir, et bâtit une tour ; puis il l’afferma à des vignerons, et quitta le pays.

 

12:1-12

Jésus raconta cette parabole pour mettre les principaux sacrificateurs et les anciens au défi et révéler ainsi leur hypocrisie.

 

leur. C’est-à-dire les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens (cf. #Mr 11:27).

 

vigne. On en voit beaucoup dans cette région. Les collines étaient couvertes de vignes, car le vin constituait l’épine dorsale de l’économie. La vigne symbolise ici Israël (cf. #Ps 80:9-17 ; #Esa 5:1-7 ; #Jér 2:21). Jésus utilisa #Esa 5:1-2 comme base pour cette image.

 

une haie. Littéralement une « barrière ». C’était sans doute un mur de pierre ou une haie d’épines qui visait à former une protection.

 

pressoir. Les raisins étaient écrasés par le pressoir et le jus coulait vers le bassin inférieur par une gargouille. On pouvait alors le conserver dans des outres ou des jarres.

 

tour. Structure qui avait un triple objet :

1° elle servait de poste de surveillance ;

2° elle fournissait un abri pour les ouvriers ;

3° elle était utilisée pour stocker les graines et les outils.

 

l’afferma à des vignerons. Jésus compléta ainsi l’image tirée d’#Esa 5:1-2. Le propriétaire passait un accord avec des hommes qu’il jugeait aptes à s’occuper de sa vigne, et qui devaient payer un pourcentage défini au préalable (le loyer) du produit de la vigne. Le reste du produit leur revenait pour avoir cultivé la vigne. Les « vignerons » représentaient les chefs juifs.

 

2  Au temps de la récolte, il envoya un serviteur vers les vignerons, pour recevoir d’eux une part du produit de la vigne.

 

temps de la récolte. Mieux traduit que par « temps des vendanges ». La récolte ne pouvait se faire que cinq ans après la plantation de la vigne (cf. #Lé 19:23-25).

 

serviteur. Tous les serviteurs de cette parabole représentent les prophètes de l’A.T.

 

3  S’étant saisis de lui, ils le battirent, et le renvoyèrent à vide.

4  Il envoya de nouveau vers eux un autre serviteur ; ils le frappèrent à la tête, et l’outragèrent.

5  Il en envoya un troisième, qu’ils tuèrent ; puis plusieurs autres, qu’ils battirent ou tuèrent.

6  Il avait encore un fils bien-aimé ; il l’envoya vers eux le dernier, en disant : Ils auront du respect pour mon fils.

 

fils bien-aimé. Le fils représente Jésus-Christ

 

7  Mais ces vignerons dirent entre eux : Voici l’héritier ; venez, tuons-le, et l’héritage sera à nous.

 

l’héritage sera à nous. Les vignerons étaient cupides ; parce qu’ils voulaient garder pour eux la vigne et toute la récolte, sans reculer devant rien, pour y parvenir, ils complotèrent de tuer le fils du propriétaire. Jésus avait rassemblé un tel nombre de partisans que les chefs juifs croyaient que la seule façon de maintenir leur position et leur puissance sur le peuple consistait à le tuer (cf. #Jn 11:48).

 

8  Et ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne.

9  Maintenant, que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et il donnera la vigne à d’autres.

 

fera périr les vignerons. L’exécution des vignerons prophétisait la destruction de Jérusalem (70 apr. J.-C.) et de la nation d’Israël. Selon Matthieu, ce verdict vint en réponse de la part des souverains sacrificateurs, des scribes et des anciens.

 

donnera la vigne à d’autres. Cela fut accompli par l’établissement de l’Eglise de Christ et de ses responsables, qui furent pour la plupart des non-Juifs.

 

10  N’avez-vous pas lu cette parole de l’Ecriture : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle ;

 

12:10-11

Cette prophétie messianique est une citation du #Ps 118:22-23 d’après la LXX. Jésus continua son enseignement sous forme parabolique, mais ici son royaume est considéré comme un bâtiment plutôt qu’une vigne. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le fils repoussé et la pierre rejetée représentent Christ.

 

La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient. Les maçons rejetaient toutes les pierres tant qu’ils n’en avaient pas trouvé une aux lignes parfaitement droites. Elle servait alors de pierre d’angle, indispensable à la symétrie et à la stabilité de l’édifice. Dans cette métaphore employée par Jésus, il est lui-même la pierre que les maçons (les chefs religieux juifs) ont rejetée (ils l’ont crucifié). Mais le Christ ressuscité est effectivement la pierre angulaire (cf. #Ac 4:10-12 ; #1Pi 2:6-7

 

11  C’est par la volonté du Seigneur qu’elle l’est devenue, Et c’est un prodige à nos yeux ?

12  Ils cherchaient à se saisir de lui, mais ils craignaient la foule. Ils avaient compris que c’était pour eux que Jésus avait dit cette parabole. Et ils le quittèrent, et s’en allèrent.

 

pour eux. Les souverains sacrificateurs, les scribes et les anciens étaient parfaitement conscients que Christ condamnait leurs actes, mais cela n’éveillait que leur haine, aucune repentance.

 

13 ¶  Ils envoyèrent auprès de Jésus quelques-uns des pharisiens et des hérodiens, afin de le surprendre par ses propres paroles.

 

12:13-17

Cette section présente la deuxième d’une série de questions par lesquelles les chefs juifs espéraient piéger Jésus en le poussant à afficher des visées insurrectionnelles (cf. #Mr 11:28). Cette question-ci concerne la question controversée du paiement des impôts à Rome.

 

 

des pharisiens et des hérodiens. Matthieu indique que les disciples des pharisiens accompagnaient les hérodiens. Les pharisiens espéraient peut-être ainsi que Jésus ne les reconnaîtrait pas et répondrait sans méfiance à leurs questions. Les hérodiens étaient un parti politique de Juifs soutenant Hérode Antipas, lui-même une marionnette à la solde de Rome.

 

14  Et ils vinrent lui dire : Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu ne t’inquiètes de personne ; car tu ne regardes pas à l’apparence des hommes, et tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité. Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ?

 

ne t’inquiètes de personne. Il est question ici d’impartialité, d’absence de favoritisme. Ces propos correspondaient certes à de la flagornerie dans la bouche des pharisiens et des hérodiens, mais il n’en reste pas moins vrai que Jésus ne se laissait pas influencer par la puissance, le prestige ou la position sociale de qui que ce soit.

 

tribut à César. Le mot grec pour « tribut » était emprunté au latin, au mot qui a donné le français « recensement ». Les Romains faisaient le compte de tous les citoyens et obligeaient chacun à payer une taxe annuelle d’un denier par tête.

 

15  (12-14) Devons-nous payer, ou ne pas payer ? (12-15) Jésus, connaissant leur hypocrisie, leur répondit : Pourquoi me tentez-vous ? Apportez-moi un denier, afin que je le voie.

 

hypocrisie. Pharisiens et hérodiens affichaient un intérêt qui n’était que feint pour les enseignements de Jésus de façon à cacher leurs véritables intentions: le faire tomber dans leur piège. Mais Jésus percevait leurs réelles motivations (cf. #Jn 2:25).

 

Pourquoi me tentez-vous? La réponse de Jésus dévoilait les vraies motivations des pharisiens et des hérodiens et mettait leur hypocrisie en lumière.

 

denier. Cette petite pièce de monnaie, battue par l’empereur romain, valait l’équivalent d’une journée de travail d’un ouvrier agricole ou d’un soldat.

 

16  Ils en apportèrent un ; et Jésus leur demanda : De qui sont cette effigie et cette inscription ? De César, lui répondirent-ils.

 

l’effigie. L’une des faces du denier portait sans doute l’image de l’empereur de l’époque, Tibère, bien qu’à cette date cela ait aussi bien pu être celle d’Auguste, puisque les deux pièces étaient en circulation en même temps. C’est toutefois probablement Tibère qui figurait sur celle-ci, puisque la réponse, « César », désignait l’empereur alors au pouvoir plutôt que le précédent.

 

l’inscription. Si la pièce avait bien été battue sous Tibère, l’une des faces devait porter l’inscription : « Tibère César Auguste, fils du divin Auguste » et l’autre : « souverain pontife ».

 

17  Alors il leur dit : Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Et ils furent à son égard dans l’étonnement.

 

Rendez à César. Le mot grec pour « rendre » signifie « restituer », ce qui implique une dette. Tous ceux qui vivaient sous la domination de l’empereur étaient obligés de lui verser l’impôt qui lui était dû. Ce n’était pas facultatif. Jésus déclarait ainsi que tous les citoyens ont l’obligation de payer l’impôt au gouvernement qui les dirige, quel qu’il soit (cf. #Ro 13:1-7 ; #1Pi 2:13-17

 

18 ¶  Les sadducéens, qui disent qu’il n’y a point de résurrection, vinrent auprès de Jésus, et lui firent cette question:

 

sadducéens. La plus riche, la plus influente et la plus aristocratique des sectes juives. Les souverains sacrificateurs, les principaux sacrificateurs et la plus grande partie du sanhédrin étaient des sadducéens. Ils ignoraient la loi orale, les traditions et les règles scribales des pharisiens, n’acceptant l’autorité que du seul Pentateuque.

 

qui disent qu’il n’y a point de résurrection. L’aspect le plus typique de la théologie sadducéenne, fondé sur leur reconnaissance du seul Pentateuque et sur leur conviction que Moïse n’avait pas parlé de résurrection au sens littéral. Avec une telle conception de l’avenir, les sadducéens vivaient pour le moment présent, cherchant à en retirer tous les bénéfices possibles. Comme ils avaient la haute main sur les commerces dans l’enceinte du temple, ils furent très fâchés de voir Jésus en chasser les marchands parce que cela grevait leurs bénéfices (#Mr 11:15-18). C’est aussi la raison pour laquelle ils désiraient discréditer Jésus aux yeux du peuple.

 

19  Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit : Si le frère de quelqu’un meurt, et laisse une femme, sans avoir d’enfants, son frère épousera sa veuve, et suscitera une postérité à son frère.

 

12:19

Résumé de #De 25:5-6, prescription relative à la coutume du lévirat (mariage avec le frère d’un mari mort). Dieu l’a introduite dans la loi de Moïse pour préserver les noms, familles et héritages tribaux.

 

Moïse nous a prescrit. Les sadducéens en appelaient à Moïse parce qu’ils connaissaient le respect de Jésus pour les Ecritures, et ils pensaient par conséquent qu’il n’irait pas contester la validité du lévirat.

 

20  Or, il y avait sept frères. Le premier se maria, et mourut sans laisser de postérité.

21  Le second prit la veuve pour femme, et mourut sans laisser de postérité. Il en fut de même du troisième,

22  et aucun des sept ne laissa de postérité. Après eux tous, la femme mourut aussi.

23  A la résurrection, duquel d’entre eux sera-t-elle la femme ? Car les sept l’ont eue pour femme.

24  Jésus leur répondit : N’êtes-vous pas dans l’erreur, parce que vous ne comprenez ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu ?

 

la puissance de Dieu. Leur ignorance des Ecritures était à la mesure de leur incompréhension des miracles de Dieu tout au long de l’A.T. Une meilleure connaissance les aurait rendus capables de croire en la puissance de Dieu de ressusciter les morts.

 

25  Car, à la résurrection des morts, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges dans les cieux.

 

ne prendront point de femmes. Dieu avait conçu le mariage pour permettre aux êtres humains d’avoir un compagnon et de perpétuer la race humaine à la surface de la terre. Jésus insistait sur le fait qu’au ciel il n’y aurait pas de relations exclusives ou sexuelles. Les croyants y feront l’expérience d’une existence entièrement nouvelle au cours de laquelle chacun entretiendra des relations spirituelles parfaites avec tous.

 

comme les anges. Les croyants seront comme des anges, dans le sens où ils deviendront des êtres spirituels immortels (cf. #1Co 15:39-44, #1Co 15:48-49.

 

26  Pour ce qui est de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu, dans le livre de Moïse, ce que Dieu lui dit, à propos du buisson : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob ?

 

livre de Moïse. Le Pentateuque, c’est-à-dire les cinq premiers livres de l’A.T. Jésus en appelait aux seules Ecritures auxquelles les sadducéens reconnaissaient une autorité incontestable.

 

à propos du buisson. Ou « dans l’épisode du buisson ». Allusion à #Ex 3:1-4:17 où Dieu apparut à Moïse pour la première fois, dans le buisson.

 

ce que Dieu lui dit …  Je suis. En insistant sur le présent emphatique d’#Ex 3:6: « Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob », Jésus soulignait la relation d’alliance personnelle et perpétuelle que Dieu avait établie avec ces trois patriarches. Ils étaient certes morts le jour où Dieu parla à Moïse, mais Dieu n’en était pas moins leur Dieu, autant que pendant leur séjour sur la terre, et bien plus même, dans le sens où ils jouissaient de la communion éternelle avec lui au paradis.

27  Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes grandement dans l’erreur.

 

Vous êtes grandement dans l’erreur. Jésus accusait les sadducéens de commettre une grossière erreur en enseignant que la résurrection n’existait pas.

 

28 ¶  Un des scribes, qui les avait entendus discuter, sachant que Jésus avait bien répondu aux sadducéens, s’approcha, et lui demanda : Quel est le premier de tous les commandements ?

 

Quel est le premier de tous les commandements ? Les rabbins avaient décrété qu’il existait 613 commandements dans le Pentateuque, un pour chaque lettre des dix commandements. 248 étaient considérés comme affirmatifs et 365 comme négatifs. Ils étaient répartis en deux catégories : les importants et les moins importants, les premiers étant plus contraignants que les seconds. Toutefois, les scribes et les rabbins n’étaient pas d’accord sur les contours exacts de cette distinction. Du fait de l’existence de telles conceptions de la loi, les pharisiens présumaient que Jésus avait lui aussi développé sa propre théorie. C’est pourquoi ils avaient posé cette question particulière à Jésus, en espérant l’incriminer s’il rendait publiques des croyances peu orthodoxes et unilatérales.

 

29  Jésus répondit : Voici le premier : Ecoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ;

 

Ecoute, Israël. En citant la première partie du Shema (#De 6:4-5)  mot hébreu signifiant « écoute » - Jésus confirmait la pratique des Juifs pieux qui, chaque matin et chaque soir, récitaient entièrement ce passage (#No 15:37-41 ; #De 6:4-9 ; #De 11:13-21).

 

30  et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force.

 

Tu aimeras le Seigneur. Tiré de #De 10:12 ; #De 30:6. Jésus utilisa les paroles de Dieu lui-même dans le Pentateuque pour répondre à la question, prouvant de ce fait l’orthodoxie de sa théologie.

31  Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là.

 

Voici le second. Jésus poussa un degré plus haut la question des pharisiens, en identifiant le second des plus grands commandements, car c’était indispensable pour comprendre totalement le devoir d’aimer. Ce commandement, lui aussi tiré des livres de Moïse (#Lé 19:18), est de la même nature que le premier. L’amour authentique envers Dieu est immédiatement suivi, par ordre d’importance, d’un amour authentique pour le prochain.

 

prochain. Cf. #Lu 10:29-37.

 

32  Le scribe lui dit : Bien, maître ; tu as dit avec vérité que Dieu est unique, et qu’il n’y en a point d’autre que lui,

 

12:32-33

Le scribe lui dit. Par sa réponse, le scribe prouvait qu’il avait compris l’enseignement de l’A.T. selon lequel les questions morales priment sur les pratiques cérémonielles (cf. #1S 15:22 ; #Esa 1:11-15 ; #Os 6:6 ; #Mi 6:6-8).

 

33  et que l’aimer de tout son cœur, de toute sa pensée, de toute son âme et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, c’est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices.

 

holocaustes. Sacrifices entièrement consumés sur l’autel (cf. #Lé 1:1-17 ; #Lé 6:1-6).

 

34  Jésus, voyant qu’il avait répondu avec intelligence, lui dit : Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n’osa plus lui proposer des questions.

 

pas loin du royaume. Jésus complimentait le scribe autant qu’il lui lançait un défi. Il reconnaissait que le scribe avait compris l’importance de l’amour. En revanche, en déclarant qu’il n’était « pas loin » du royaume, Jésus impliquait qu’il n’était pas dans le royaume. S’il comprenait le commandement de l’amour, il lui restait encore à aimer celui qui pouvait seul lui ouvrir l’entrée du royaume, et à lui obéir.

 

35 ¶  Jésus, continuant à enseigner dans le temple, dit : Comment les scribes disent-ils que le Christ est fils de David ?

 

La question de Jésus faisait apparaître l’ineptie des chefs religieux juifs dans leur rôle d’enseignants et leur ignorance des doctrines contenues dans l’A.T. sur la nature du Messie.

 

Christ. Equivalent grec du mot hébreu qu’on trouve dans l’A.T. pour désigner « l’oint », « le Messie », le roi que Dieu avait promis.

 

fils de David. Titre couramment conféré au Messie dans les enseignements des scribes. Comme les chefs religieux étaient convaincus que le Messie ne serait qu’un homme, ils trouvaient ce titre approprié

 

36  David lui-même, animé par l’Esprit-Saint, a dit : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.

 

David lui-même, animé par l’Esprit-Saint, a dit. David utilisait ses propres termes, mais cela n’empêche pas qu’il écrivait bien sous l’inspiration de l’Esprit (cf. #2S 23:2).

 

Le Seigneur a dit à mon Seigneur. Dans le texte hébreu de cette citation (#Ps 110:1), le premier mot pour Seigneur est Yhwh (Eternel), nom du Dieu de l’alliance. Le second est un mot différent que les Juifs utilisaient comme titre pour Dieu. David décrivait Dieu en train de parler au Messie, que lui-même appelait son Seigneur. Les chefs juifs de l’époque de Jésus reconnaissaient dans ce psaume un psaume messianique.

 

37  David lui-même l’appelle Seigneur ; comment donc est-il son fils ? Et une grande foule l’écoutait avec plaisir.

 

David lui-même l’appelle Seigneur. Jésus interpréta le #Ps 110:1 pour les pharisiens. David n’aurait pas appelé l’un de ses descendants « Seigneur ». Donc le Messie est plus que le simple « fils de David »; il s’ensuit qu’il est aussi le « Fils de Dieu ». Jésus proclamait ainsi la divinité du Messie, c’est-à-dire la sienne (cf. #Ro 1:3 ; #2Ti 2:8 ).

 

grande foule. Une multitude de gens observaient cette confrontation entre Jésus et les chefs religieux.

 

38  Il leur disait dans son enseignement : Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et à être salués dans les places publiques ;

 

Gardez-vous. Le verbe signifie « voir » ou « faire attention ». Il s’agissait de se préserver de la mauvaise influence des scribes.

 

robes longues. Long manteau flottant qui servait à proclamer la grande piété et la célébrité académique de celui qui le portait.

 

être salués. Accolades réservées à ceux qui détenaient des titres honorifiques.

 

39  qui recherchent les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins ;

 

les premiers sièges dans les synagogues. C’est-à-dire les bancs les plus proches du coffre où l’on conservait les rouleaux sacrés. C’était une aire réservée aux responsables et aux personnes de renom.

 

40  qui dévorent les maisons des veuves, et qui font pour l’apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement.

 

dévorent les maisons des veuves. Jésus dénonçait les pratiques des scribes, hommes cupides dépourvus de scrupules. Ils servaient souvent de gestionnaires des biens des veuves. Cela leur offrait l’occasion de persuader ces femmes éplorées qu’elles serviraient Dieu en apportant leur soutien financier au temple ou à leurs propres œuvres. Dans l’un et l’autre cas, le scribe en retirait un bénéfice personnel temporaire, ce qui revenait à dépouiller la veuve de l’héritage de son mari.

 

longues prières. Les pharisiens essayaient de faire étalage de leur piété en priant longuement. Leur motivation n’était pas la dévotion, mais le désir d’être admirés par les autres.

 

41 ¶  Jésus, s’étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l’argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup.

 

tronc. Désigne les treize réceptacles placés dans la cour des femmes, où étaient déposés les dons et les offrandes au temple.

 

42  Il vint aussi une pauvre veuve, elle y mit deux petites pièces, faisant un quart de sou.

 

deux petites pièces. C’étaient des petites pièces de monnaie en cuivre, la plus petite unité en vigueur.

 

quart de sou. Pour que son public romain le comprenne, Marc transposa la valeur de cette pièce dans la monnaie romaine. Un « quart de sou » équivalait à 1/64e de denier, qui lui-même équivalait à une journée de travail.

 

43  Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit : Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu’aucun de ceux qui ont mis dans le tronc ;

44  car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre.

 

tout ce qu’elle avait pour vivre. Cela signifiait qu’elle ne pourrait pas manger avant son prochain salaire. Cette veuve incarnait donc le don sacrificiel authentique.

 

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