JOUR 41 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

22/09/2018 00:25

JOUR 41 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

JEAN 13 ET 14

 

JEAN 13 * 1 à 38


1 ¶  Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux.

mit le comble. Renvoie à une perfection dans l’amour. Dieu aime le monde (#Jn 3:6) et les pécheurs (#Jn 3:16 ; #Mt 5:44-45 ; #Tit 3:4) avec compassion et la grâce dite « commune », mais il aime les siens d’un amour éternel, parfait, qui a le pouvoir de sauver.

13:1-17:16 Dans ces derniers ch. avant la crucifixion, le narrateur décrit la manière dont Jésus se consacra à ses disciples. Alors que les ch. #Jn 1:1-12:2 traitent du rejet de Jésus par la nation juive (cf. #Jn 1:11), les ch. #Jn 13:1-17:2 parlent de ceux qui l’ont accueilli (voir #Jn 1:12). Dès le ch. #Jn 13, Jésus se retire complètement de son ministère public pour se concentrer sur son ministère privé en faveur de ceux qui l’ont reçu. Les ch. #Jn 13:1-17:2 contiennent des propos de Jésus en guise d’adieu le soir de sa trahison et de son arrestation. Il communiqua à ses disciples l’héritage qu’ils allaient bientôt recevoir (ch. #Jn 13:1-16:2) et pria pour eux (ch. #Jn 17). Il ne lui restait plus qu’un jour avant la croix.

 

2  Pendant le souper, lorsque le diable avait déjà inspiré au cœur de Judas Iscariot, fils de Simon, le dessein de le livrer,

souper. Le repas de la Pâque, pris le jeudi soir après le coucher du soleil.

le diable …  dans le cœur de Judas. Cela n’exonère pas Judas de sa faute, parce que son cœur méchant désirait la même chose que le diable: la mort de Jésus. Le diable et Judas étaient d’accord.

 

3  Jésus, qui savait que le Père avait remis toutes choses entre ses mains, qu’il était venu de Dieu, et qu’il s’en allait à Dieu,

il s’en allait à Dieu. Si Jésus put faire face à la trahison, la douleur et la mort, c’est parce qu’il savait qu’il serait exalté plus tard par son Père. Auprès de lui, il recevrait la gloire et la communion dont il jouissait de toute éternité au sein de la Trinité (voir #Jn 17:4-5). C’est la perspective de cette joie qui le rendit capable d’endurer le supplice de la croix (#Hé 12:2).

 

4  se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit.

13:4-5 Le fait qu’on marchait dans la poussière et la saleté rendait le lavage des pieds nécessaire. Les disciples auraient sans doute volontiers lavé les pieds de Jésus, mais il était hors de question pour eux de se les laver mutuellement: c’était une tâche si dégradante qu’elle était toujours confiée aux derniers des esclaves. Des pairs ne se lavaient jamais les pieds mutuellement, sauf en de très rares occasions où cela devenait une marque considérable d’amour. Luc souligne (#Lu 22: 24) que les disciples se disputaient pour savoir qui serait le plus grand d’entre eux, et donc aucun d’eux ne se serait abaissé à laver les pieds de l’autre. Lorsqu’ils comprirent que Jésus voulait le faire, ils en furent profondément choqués. L’acte de Christ servit de symbole de la purification spirituelle (vv. #Jn 13:6-9) et de modèle de l’humilité chrétienne (vv. #Jn 13:12-17). Il leur enseignait le service désintéressé, dont il allait lui-même donner l’exemple suprême par sa mort sur la croix.

 

5  Ensuite il versa de l’eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.

6  Il vint donc à Simon Pierre ; et Pierre lui dit : Toi, Seigneur, tu me laves les pieds !

13:6-10 Cette initiative embarrassait tous les disciples. Alors que les autres gardaient le silence, Pierre, sans doute le porte-parole du groupe (voir #Mt 16:13-23), intervint, indigné que Jésus accepte de s’abaisser à lui laver les pieds. Il ne comprenait pas le symbolisme sous-jacent de la pureté spirituelle (v. #Jn 13: 7 ; cf. #1Jn 1:7-9). La réponse de Jésus dévoila clairement le sens de son initiative: à moins que l’Agneau de Dieu ne lave nos péchés (œuvre dépeinte par le symbole du bain), nous ne pouvons pas avoir de part avec lui.

 

7  Jésus lui répondit : Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt.

8  Pierre lui dit : Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit : Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec moi.

9  Simon Pierre lui dit : Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête.

10  Jésus lui dit : Celui qui est lavé n’a besoin que de se laver les pieds pour être entièrement pur ; et vous êtes purs, mais non pas tous.

n’a besoin que de se laver les pieds. La purification effectuée par Christ à la croix n’aura jamais besoin d’être réitérée: l’expiation fut complète à ce moment-là. Mais tous ceux qui ont été lavés par la justification pleine de grâce de Dieu ont besoin de se purifier sans cesse, au sens où ils doivent faire tous les jours la guerre au péché dans la chair. Les croyants sont justifiés, et la justice leur est imputée (#Ph 3:8-9), mais ils n’en ont pas moins besoin de sanctification et de justice personnelle (#Ph 3:12-14).

 

11  Car il connaissait celui qui le livrait ; c’est pourquoi il dit : Vous n’êtes pas tous purs.

13:11-12

pas tous purs. Renvoie à Judas (#Jn 6:70), qui allait sous peu marcher en tête de la foule venue s’emparer de Jésus (#Jn 18: 3).

 

12  Après qu’il leur eut lavé les pieds, et qu’il eut pris ses vêtements, il se remit à table, et leur dit : Comprenez-vous ce que je vous ai fait ?

13  Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car je le suis.

14  Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ;

15  car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait.

un exemple. Le terme employé signifie aussi bien « exemple » que « image » (#Hé 4:11 ; #Hé 8:5 ; #Hé 9:25 ; #Ja 5:10 ; #2P 2:6). Le but de cette action était de fixer le modèle de l’humilité qui se manifeste dans l’amour.

 

16  En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé.

17  Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez.

heureux, pourvu que vous les pratiquiez. La joie est toujours liée à l’obéissance à la Parole révélée de Dieu (voir #Jn 15: 14).

 

18 ¶  Ce n’est pas de vous tous que je parle ; je connais ceux que j’ai choisis. Mais il faut que l’Écriture s’accomplisse : Celui qui mange avec moi le pain A levé son talon contre moi.

ceux que j’ai choisis. Allusion aux douze disciples que le Seigneur avait choisis (voir #Jn 15: 16) et qu’il connaissait parfaitement, y compris Judas, choisi afin que s’accomplisse la prophétie de #Ps 41:10.

 

19  Dès à présent je vous le dis, avant que la chose arrive, afin que, lorsqu’elle arrivera, vous croyiez à ce que je suis.

20  En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui reçoit celui que j’aurai envoyé me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.

21  Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en son esprit, et il dit expressément : En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me livrera.

troublé. Le terme utilisé ici est très fort et signifie l’horreur, l’anxiété, l’agitation. La perspective de prendre sur lui la colère de Dieu contre les péchés du monde révulsait le Sauveur sans péché (cf. #2Co 5:21).

 

22  Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait.

23  Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus.

Un des disciples, celui que Jésus aimait. C’est la première allusion à l’apôtre Jean, l’auteur de cet Évangile.  Il fit mention de lui-même à la croix (#Jn 19:26-27), devant le tombeau vide (#Jn 20:2-9), près de la mer de Tibériade (#Jn 21: 1, #Jn 21:20-23) et dans l’avant-dernier v. où il est désigné comme l’auteur de cet Évangile (#Jn 21: 24).

 

24  Simon Pierre lui fit signe de demander qui était celui dont parlait Jésus.

25  Et ce disciple, s’étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit : Seigneur, qui est-ce ?

26  Jésus répondit : C’est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon, l’Iscariot.

il le donna à Judas. L’hôte d’un festin (ici Christ) trempait sa main dans le plat commun pour en retirer un morceau de choix; il le tendait alors à l’un des invités, comme une marque particulière d’honneur ou d’amitié. Du fait que Jésus eut la possibilité de le tendre aisément à Judas, certains pensent qu’il était assis à la place d’honneur, à côté de lui. Jésus donnait ainsi à Judas une dernière marque de son amour, alors que celui-ci allait le livrer.

 

27  Dès que le morceau fut donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit : Ce que tu fais, fais-le promptement.

Satan entra dans Judas. Lorsque Judas trahit Jésus, il était personnellement possédé par Satan lui-même. Cela n’exonère pas Judas de sa faute, parce que son cœur méchant désirait la même chose que le diable: la mort de Jésus. Le diable et Judas étaient d’accord.

 

28  Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela ;

29  car quelques-uns pensaient que, comme Judas avait la bourse, Jésus voulait lui dire : Achète ce dont nous avons besoin pour la fête, ou qu’il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres.

30  Judas, ayant pris le morceau, se hâta de sortir. Il était nuit.

Il faisait nuit. Souvenir historique de Jean, qui était aussi porteur d’implications théologiques profondes: c’était l’heure pour Judas d’être totalement livré aux forces obscures (Satan; cf. #Lu 22: 53).

 

31 ¶  Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit : Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui.

glorifié. Une fois Judas parti, le reste des événements s’enchaîna. Plutôt que de s’arrêter à la souffrance de la croix, Jésus regardait au-delà et anticipait la gloire dont il serait couronné auprès du Père, une fois que tout serait accompli (voir #Jn 17:4-5 ; #Hé 12:2).

 

32  Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera bientôt.

33  Mes petits enfants, je suis pour peu de temps encore avec vous. Vous me chercherez ; et, comme j’ai dit aux Juifs: Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant.

comme j’ai dit aux Juifs. Déclaration rapportée en #Jn 8:21.

34  Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres.

un commandement nouveau …  comme je vous ai aimés. Le commandement d’aimer n’était pas nouveau: #De 6:5 ordonnait l’amour pour Dieu, et #Lé 19: 18 appelait les Israélites à aimer leur prochain autant qu’eux-mêmes (cf. #Mt 22:34-40 ; #Ro 13:8-10 ; #Ga 5:14 ; #Ja 2:8). Cependant, le commandement de Jésus était nouveau pour deux raisons:

1° il s’agit d’un amour prêt au sacrifice, sur le modèle de l’amour de Christ (« comme je vous ai aimés »; cf. #Jn 15: 13);

2° il est le fruit de la nouvelle alliance et n’est rendu possible que grâce à la puissance transformatrice du Saint-Esprit (cf. #Jér 31:29-34

13:34-35 Ayant annoncé son départ et insisté sur le fait que les disciples ne pouvaient pas venir avec lui, Jésus se mit à leur exposer ce qu’il attendait d’eux après cela: l’amour est la caractéristique essentielle du disciple (v. #Jn 13: 35 ; cf. #1Jn 2:7-11 ; #1Jn 3:10-12 ; #1Jn 4:7-10, #1Jn 4:20-21).

 

35  A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.

36 ¶  Simon Pierre lui dit : Seigneur, où vas-tu ? Jésus répondit: Tu ne peux pas maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard.

Tu ne peux pas maintenant me suivre. Son œuvre était presque achevée, et la leur ne faisait que commencer (#Mt 28:16-20 ; #Mr 16: 15 ; #Lu 24: 47). Pierre, tout particulièrement, avait une tâche à accomplir. Étant le sacrifice sans péché pour les péchés du monde, Jésus était le seul qui puisse être cloué à la croix et mourir (#1Pi 2:22-24). De même, lui seul pouvait recevoir, auprès du Père, la gloire qu’il possédait déjà avant son incarnation (voir #Jn 12: 41 ; #Jn 17:1-5).

 

37  Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je donnerai ma vie pour toi.

38  Jésus répondit : Tu donneras ta vie pour moi ! En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois.

Voir #Jn 18:25-27 ; cf. #Mt 26:71-75 ; #Mr 14:69-72 ; #Lu 22:54-62.



 

JEAN 14 * 1 à 31


1 ¶  Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi.

On aurait pu s’attendre, quelques heures à peine avant la croix, à ce que les disciples réconfortent Jésus, et pourtant c’est encore lui qui doit les soutenir spirituellement et psychologiquement. C’est une nouvelle preuve de son amour de serviteur (cf. #Mt 20:26-28).

trouble. Avoir foi en Christ peut empêcher d’avoir le cœur troublé pendant l’épreuve.

14:1-31 Tout ce chapitre tourne autour de la promesse que Christ est le seul à pouvoir apporter du réconfort au croyant, non seulement par l’idée de son retour, mais déjà dans ce monde, grâce au ministère du Saint-Esprit (v. #Jn 14: 26). L’action se passe toujours dans la chambre haute où les disciples et Jésus s’étaient rassemblés avant son arrestation. Judas a été renvoyé (#Jn 13: 30) et Jésus a commencé de donner ses dernières recommandations aux onze restants. Le monde des disciples était sur le point de se briser; ils allaient connaître la confusion, le bouleversement et l’angoisse à cause des événements qui allaient survenir. Anticipant leur désespoir, Jésus cherche à les réconforter.

 

2  Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place.

demeures. Littéralement des « habitations », des chambres ou même des appartements (au sens moderne du terme). Mais toutes se trouvent dans la grande maison du Père.

14:2-3

Je vais vous préparer. Son départ serait tout à leur avantage, puisqu’il allait leur préparer un foyer céleste et qu’il reviendrait les chercher afin qu’ils puissent être avec lui. C’est l’un des passages qui évoquent l’enlèvement des saints à la fin des temps, lors du retour de Christ. Il ne décrit pas le moment où Jésus reviendra sur terre avec ses saints pour établir son royaume (#Ap 19:11-15), mais celui où il emmènera les croyants avec lui pour les faire vivre au ciel. Puisqu’il n’est pas mentionné ici de jugement des perdus, il ne peut s’agir de son retour en gloire et en puissance pour détruire les méchants (cf. #Mt 13:36-43, #Mt 13:47-50). Cela décrit plutôt son retour destiné à rassembler ceux, parmi les siens, qui seront encore vivants, et à ressusciter le corps des morts pour les emmener tous au ciel. Ce qu’il est convenu d’appeler l’enlèvement est aussi décrit en #1Co 15:51-54 ; #1Th 4:13-18. Après son enlèvement, l’Église célébrera le festin des noces (#Ap 19:7-10), recevra sa récompense (#1Co 3:10-15 ; #1Co 4:5 ; #2Co 5:9-10), puis retournera sur terre avec Christ lorsqu’il reviendra établir son royaume (#Ap 19:11-20:6).

 

3  Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi.

4 ¶  Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin.

5  Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ?

6  Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.

C’est le sixième « je suis » de Jésus dans Jn (voir #Jn 6:35 ; #Jn 8:12 ; #Jn 10:7, #Jn 10:9 ; #Jn 10:11, #Jn 10:14 ; #Jn 11:25 ; #Jn 15: 1, #Jn 15: 5). En réponse à la requête de Thomas (v. #Jn 14: 4), Jésus déclare que lui seul peut mener à Dieu, car il est la vérité de Dieu (#Jn 1:14) et la vie de Dieu (#Jn 1:4 ; #Jn 3:15 ; #Jn 11:25). Dans ce v., il est fortement souligné que Jésus constitue le moyen exclusif de s’approcher de Dieu. Il n’y a pas plusieurs chemins qui mènent à Dieu, mais un seul: Jésus-Christ (#Jn 10:7-9 ; cf. #Mt 7:13-14 ; #Lu 13: 24 ; #Ac 4:12).

 

7  Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu.

14:7-11

dès maintenant vous le connaissez. Ils connaissaient Dieu car ils avaient connu Christ pendant son ministère et le verraient bientôt dans sa mort et sa résurrection. Le connaître, c’est connaître Dieu. L’accent permanent sur la présentation de Jésus comme Dieu incarné est sans équivoque dans cet Évangile (v. #Jn 14: 11 ; #Jn 1:1-3, #Jn 1:14, #Jn 1:17-18, #Jn 5:10-23,26; #Jn 8:58; #Jn 9:35; #Jn 10:30,38; #Jn 12:41; #Jn 17:1-5; #Jn 20: 28).

 

8  Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit.

9  Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père ; comment dis-tu : Montre-nous le Père ?

10  Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres.

11  Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi ; croyez du moins à cause de ces œuvres.

12 ¶  En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père ;

il en fera de plus grandes. Jésus ne voulait pas dire que ces œuvres seraient plus puissantes, mais qu’elles auraient un plus grand impact. Ils deviendraient des témoins pour le monde entier grâce à l’habitation du Saint-Esprit (#Ac 1:8), et ils conduiraient des multitudes au salut grâce à la présence en eux du consolateur. Il est plus question ici de miracles spirituels que matériels. Le livre des Actes constitue le récit historique du premier impact qu’eurent sur le monde les disciples remplis du Saint-Esprit (cf. #Ac 17: 6).

parce que je m’en vais au Père. C’est uniquement par la puissance du Saint-Esprit que les disciples de Jésus pourraient être utilisés pour faire ces plus grandes oeuvres. L’Esprit ne pouvait être envoyé pour jouer son rôle de consolateur tant que Jésus ne serait pas retourné vers son Père (v. #Jn 14: 26 ; #Jn 7:39).

13  et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.

14:13-14 Devant le désarroi que provoque chez les disciples le départ de Jésus, celui-ci les réconforte en leur indiquant comment ils auront accès aux ressources nécessaires pour accomplir leur mission, sans sa présence immédiate à leurs côtés, sur laquelle ils avaient pris l’habitude de s’appuyer. Intercéder au nom de Jésus ne signifie pas rajouter cette expression en fin de prière, comme s’il s’agissait d’une simple formule. Cela signifie que:

1° la prière du croyant devrait toujours viser les objectifs et le royaume de Dieu, et non la satisfaction de motifs égoïstes;

2° la prière du croyant ne doit jamais reposer sur les mérites personnels supposés du croyant, mais toujours sur les mérites de Jésus seul;

3° la prière du croyant doit viser exclusivement la gloire de Dieu.

14  Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.

15 ¶  Si vous m’aimez, gardez mes commandements.

Cf. vv. #Jn 14:21-24. L’amour pour Christ est inséparable de l’obéissance (voir #Lu 6:46 ; #1Jn 5:2-3). Dans ce contexte (vv. #Jn 14:23-24), l’expression « mes commandements » ne désigne pas seulement les commandements éthiques de Jésus, mais toute la révélation de la part du Père (voir #Jn 3:31-32 ; #Jn 12:47-49 ; #Jn 17: 6).

14:15-31 Dans ces vv., Jésus promet aux croyants le réconfort de cinq bénédictions surnaturelles dont le monde ne peut jouir:

1° une aide surnaturelle (vv. #Jn 14:15-17);

2° une vie surnaturelle (vv. #Jn 14:18-19);

3° une union surnaturelle avec lui (vv. #Jn 14:20-25);

4° un enseignant surnaturel (v. #Jn 14: 26);

5° une paix surnaturelle (vv. #Jn 14:27-31).

La clé de tout cela est au v. 15: ces promesses surnaturelles sont destinées à ceux qui aiment Jésus-Christ et dont l’amour pour lui est prouvé par leur obéissance.

 

16  Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous,

je prierai le Père. L’œuvre sacerdotale d’intercession de Christ commença avec sa requête adressée au Père d’envoyer le Saint-Esprit pour qu’il fasse sa résidence dans les croyants (#Jn 7:39 ; #Jn 15: 26 ; #Jn 16: 7 ;

un autre. Le mot grec signifie un autre de la même qualité, c’est-à-dire quelqu’un de semblable à Jésus lui-même, qui viendra prendre sa place pour continuer son œuvre. L’Esprit de Christ est la troisième personne de la Trinité; il est de la même essence divine que Jésus et parfaitement un avec lui, autant qu’il est un avec le Père.

consolateur. Le terme grec signifie littéralement « celui qui est appelé aux côtés de », avec le sens de quelqu’un qui encourage et exhorte. « Demeurer » désigne sa résidence permanente dans le cœur des croyants (#Ro 8:9 ; #1Co 6:19-20 ; #1Co 12:13).

 

17  l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.

l’Esprit de vérité. C’est l’Esprit de vérité, car il est la source de la vérité et la communique aux siens (v. #Jn 14: 26 ; #Jn 16:12-15). Sans lui, les hommes ne peuvent connaître la vérité divine (#1Co 2:12-16 ; #1Jn 2:20, #1Jn 2:27).

 

il demeure avec vous, et il sera en vous. Cela implique qu’il existe une différence entre le ministère du Saint-Esprit auprès des croyants avant et après la Pentecôte. Le Saint-Esprit a toujours été avec les croyants de tous les temps dans l’histoire de la rédemption, comme source de la vérité, de la foi et de la vie. Mais Jésus affirme que quelque chose de nouveau a été introduit dans son ministère. #Jn 7:37-39 le compare à « des fleuves d’eau vive ». #Ac 19:1-7 introduit certains croyants de l’A.T., qui n’avaient pas reçu le Saint-Esprit, dans la plénitude de cette intimité avec lui. Cf. #Ac 1:8 ; #Ac 2:1-4 ; #1Co 12:11-13.

 

18 ¶  Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous.

orphelins. Dans cette allusion voilée à sa mort, il promit de ne pas les laisser seuls (#Ro 8:9).

14:18-19

je viendrai à vous …  vous me verrez. Il faisait d’abord allusion à sa résurrection, après laquelle ils pourraient le revoir (#Jn 20:19-29). Il n’y a aucune mention que Jésus soit apparu à des incroyants après sa résurrection (voir #1Co 15:1-9). Dans un autre sens, cela renvoie au mystère de la Trinité. Grâce à la venue du Saint-Esprit qui allait faire sa demeure en eux, Jésus reviendrait auprès des siens (#Jn 16: 16 ; cf. #Mt 28:20 ; #Ro 8:9 ; #1Jn 4:13).

 

19  Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez, car je vis, et vous vivrez aussi.

vous vivrez aussi. Grâce à sa résurrection et par la présence en eux de la vie du Saint-Esprit, les croyants possèdent la vie éternelle (voir #Ro 6:1-11 ; #Col 3:1-4).

 

20  En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous.

En ce jour-là. Cela renvoie à sa résurrection, où il leur reviendrait vivant.

 

21  Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui.

14:21-24 Une fois de plus, Jésus insiste sur la nécessité de l’obéissance régulière à ses commandements comme preuve de l’amour du croyant pour lui et pour le Père. Cela correspond aux enseignements de #Ja 2:14-26, qui indiquent que la vraie foi se manifeste par les œuvres produites par Dieu dans la puissance régénératrice et transformatrice de l’Esprit. Ces œuvres sont l’expression de l’amour que l’Esprit déverse dans le cœur du croyant (#Ro 5:5 ; #Ga 5:22).

 

22  Jude, non pas l’Iscariot, lui dit : Seigneur, d’où vient que tu te feras connaître à nous, et non au monde ?

23  Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui.

24  Celui qui ne m’aime pas ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé.

25 ¶  Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous.

26  Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.

vous enseignera toutes choses. Le Saint-Esprit anima le cœur et l’esprit des apôtres au cours de leur ministère en les aidant à rédiger le N.T. De nombreuses facettes de Jésus et de son enseignement restaient obscures pour les disciples; mais grâce à son œuvre surnaturelle, ils en vinrent à une compréhension exacte du Seigneur et de son œuvre. Ils furent donc en mesure de les rapporter dans les Évangiles et le reste des écrits du N.T. (#2Ti 3:16 ; #2P 1:20-21).

 

27  Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point.

Je vous laisse la paix …  pas comme le monde donne. « Paix » reflète l’hébreux schalom, qui devint la formule de salutation de Jésus à ses disciples après sa résurrection (#Jn 20:19-26). Au niveau individuel, cette paix, qui n’est pas accessible aux non-croyants, assure d’un grand calme dans les circonstances difficiles (cf. v. #Jn 14: 1), bannit la crainte (#Ph 4:7) et règne dans le cœur des membres du peuple de Dieu pour garantir des relations harmonieuses (#Col 3:15). La manifestation concrète la plus grande de cette paix interviendra surtout dans le royaume messianique (#No 6:26 ; #Ps 29:11 ; #Esa 9:5-6 ; #Esa 52:7 ; #Esa 54:13 ; #Esa 57:19 ; #Ez 37:26 ; #Ag 2:9 ; cf. #Ac 10:36 ; #Ro 1:7 ; #Ro 5:1 ; #Ro 14: 17).

 

28 ¶  Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père ; car le Père est plus grand que moi.

plus grand que moi. Jésus n’est pas en train d’admettre une quelconque infériorité par rapport au Père (puisqu’il a plusieurs fois affirmé son égalité avec lui, mais il dit que, si les disciples l’aimaient, ils n’éprouveraient aucune réticence à le laisser repartir vers son Père, car il retourne dans le royaume qui était le sien et vers la plénitude de la gloire qu’il a laissée (#Jn 17: 5). Il retournait vers le Père pour partager avec lui une gloire plus grande que celle qu’il avait connue pendant son incarnation. Il ne présenterait aucune infériorité quant à sa gloire, car le temps de son humiliation était terminé.

 

29  Et maintenant je vous ai dit ces choses avant qu’elles arrivent, afin que, lorsqu’elles arriveront, vous croyiez.

30  Je ne parlerai plus guère avec vous ; car le prince du monde vient. Il n’a rien en moi ;

le prince du monde. Judas ne fut qu’un instrument du « prince » qui contrôle le système des ténèbres: Satan (#Jn 6:70 ; #Jn 13: 21, #Jn 13: 27).

Il n’a rien en moi. Hébraïsme qui indique que Satan n’avait aucune emprise sur Jésus; il ne pouvait exiger quoi que ce soit de lui, ni l’accuser du moindre péché. C’est la raison pour laquelle il ne put le retenir dans la mort. Christ allait triompher de lui et le détruire (#Hé 2:14). Sa mort ne signifiait en rien une victoire de Satan, mais au contraire l’accomplissement de la volonté de Dieu (v. #Jn 14: 31).

 

31  mais afin que le monde sache que j’aime le Père, et que j’agis selon l’ordre que le Père m’a donné, levez-vous, partons d’ici.

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