JOUR 42 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

23/09/2018 00:31

JOUR 42 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

JEAN 15 ET 16

 

JEAN 15 * 1 à 27


1 ¶  Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron.

Je suis le vrai cep. C’est la dernière des sept fois (dans l’Évangile de Jean) où Jésus proclame sa divinité par la formule « je suis » (voir #Jn 6:35 ; #Jn 8:12 ; #Jn 10:7, #Jn 10:9 ; #Jn 10:11, #Jn 10:14 ; #Jn 11:25 ; #Jn 14: 6).

15:1-17 Avec cette longue métaphore de la vigne et des branches, Jésus établit les bases de la vie chrétienne. La vigne et les vendanges étaient très présentes dans le monde agricole de l’époque (voir aussi #Mt 20:1-16 ; #Mt 21:23-41 ; #Mr 12:1-9 ; #Lu 13:6-9 ; #Lu 20:9-16). Dans l’A.T., la vigne est couramment utilisée pour symboliser Israël (#Ps 80:9-17 ; #Esa 5:1-7 ; #Esa 27:2-6 ; #Jér 2:21 ; #Jér 12:10 ; #Ez 15:1-8 ; #Ez 17:1-21 ; #Ez 19:10-14 ; #Os 10:1-2). Jésus se désigne de façon explicite comme la vraie vigne, et son Père comme le vigneron, qui s’occupe de la vigne. La vigne possède deux types de branches:

1° celles qui portent du fruit (vv. #Jn 15: 2, #Jn 15: 8) et

2° celles qui n’en portent pas (vv. #Jn 15: 2, #Jn 15: 6).

Les branches porteuses de fruit sont les croyants authentiques. Dans le contexte, Jésus parlait des onze disciples qui lui étaient restés fidèles, mais l’image englobe aussi tous les croyants de tous les temps. Les branches nues sont ceux qui professent croire, mais dont le manque de fruit indique qu’un salut authentique ne s’est jamais opéré et qu’ils ne reçoivent pas la vie du cep. Dans le contexte immédiat, c’était Judas qui était visé, mais l’image s’étend à tous ceux qui prétendent croire en Christ sans être réellement sauvés. L’image du feu fait avec les branches stériles représente le jugement eschatologique et le rejet éternel (voir #Ez 15:6-8).

 

2  Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit.

il le retranche. Dans cette image, le vigneron (c’est-à-dire le Père) coupe le bois mort pour que le bois vivant, les branches qui portent du fruit, puisse être vu distinctement. Cela représente les chrétiens apostats qui n’ont jamais vraiment cru et seront exclus au jour du jugement (v. #Jn 15: 6 ; #Mt 7:16 ; #Ep 2:10); la vie régénératrice de Christ n’a jamais coulé en eux (#Jn 8:31-32 ; cf. #Mt 13:18-23 ; #Mt 24: 12 ; #Hé 3:14-19 ; #Hé 6:4-8 ; #Hé 10:27-31 ; #1Jn 2:19 ; #2Jn 9).

 

il l’émonde. Dieu retire de la vie des croyants tout ce qui pourrait gêner la croissance du fruit: il les châtie pour supprimer le péché et tout ce qui pourrait faire obstacle à leur vie spirituelle, tout comme un agriculteur enlève tout ce qui empêche les branches de porter le maximum de fruits (#Hé 12:3-11).

 

3  Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée.

4  Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi.

Demeurez en moi. Le mot « demeurer » implique que l’on reste auprès de quelqu’un. Le fait que l’on « demeure » prouve que le salut est effectivement intervenu (#1Jn 2:19); la logique ne peut être ici inversée. Le fruit, ou la preuve, du salut se trouve dans la persistance de l’attachement à Dieu et à ses enseignements (#Jn 8:31 ; #Col 1:23 ; #1Jn 2:24). Le croyant qui persévère (« demeure ») est le seul véritable. Persévérance et foi sont toutes les deux en rapport avec l’authenticité du salut (#Hé 3:6-19).

A propos de la persévérance des saints, Cf. #Mt 10:22. Ceux qui persévèrent sont ceux-là mêmes qui sont sauvés, par opposition à ceux dont l’amour se refroidit (v. #Mt 24: 12). Cela ne signifie pas que la persévérance soit garante du salut. Dans maints passages, l’Écriture enseigne précisément le contraire: c’est Dieu qui assure notre persévérance, et cela fait partie de son œuvre de salut. Les vrais croyants sont « gardés par la foi pour le salut » (#1Pi 1:5). La garantie de notre persévérance est gravée dans la promesse de la nouvelle alliance. Dieu dit: « Je mettrai ma crainte dans leur cœur, afin qu’ils ne s’éloignent pas de moi » (#Jér 32:40). Ceux qui chutent et s’éloignent de Christ prouvent de manière formelle qu’ils n’ont jamais été de vrais croyants (#1Jn 2:19). Cependant, le fait que Dieu est le garant de notre persévérance ne signifie pas pour autant que nous devions rester passifs dans ce processus. Il nous garde « par la foi » (#1Pi 1:5), par notre foi. L’Écriture nous invite quelquefois à retenir fermement notre foi (#Hé 10:23 ; #Ap 3:11) ou nous met en garde contre la chute (#Hé 10:26-29). De tels avertissements n’annulent pas les nombreuses promesses qui parlent de la persévérance des vrais croyants (#Jn 10:28-29 ; #Ro 8:38-39 ; #1Co 1:8-9 ; #Ph 1:6). Les avertissements et les appels font au contraire partie des moyens que Dieu utilise pour préserver notre persévérance dans la foi. Il est intéressant de remarquer que les avertissements et les promesses vont souvent de pair. Ainsi, p. ex., lorsque Jude exhorte les croyants à se maintenir « dans l’amour de Dieu » (#Jude 21), il les oriente aussitôt vers Dieu, « qui peut vous préserver de toute chute » (#Jude 24).

 

5  Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire.

6  Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche ; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent.

Il y a ici une image de destruction (cf. #Mt 3:10-12 ; #Mt 5:22 ; #Mt 13:40-42, #Mt 13: 50 ; #Mt 25: 41 ; #Mr 9:43-49 ; #Lu 3:17 ; #2Th 1:7-9 ; #Ap 20:10-15). Elle illustre le jugement réservé à ceux qui n’ont jamais été sauvés.

 

7  Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé.

15:7-10 Les vrais croyants obéissent aux commandements du Seigneur en se soumettant à sa Parole (#Jn 14: 21, #Jn 14: 23). Du fait de leur engagement envers la Parole de Dieu, ils sont dévoués à sa volonté, et ainsi leurs prières portent beaucoup de fruit (#Jn 14:13-14); leur exaucement démontre la gloire de Dieu.

 

8  Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples.

9 ¶  Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour.

15:9-10

Demeurez dans mon amour. Cf. #Jude 21. Il n’y a rien d’émotionnel ni de mystique ici, mais il s’agit, comme le définit le v. 10, d’obéissance. Jésus en a donné un exemple par sa parfaite obéissance au Père, et il doit servir de norme pour définir l’obéissance que nous devons aussi à Dieu.

 

10  Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour.

11  Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.

que votre joie soit parfaite. A l’exemple de Jésus qui affirmait que son obéissance au Père était le fondement de sa joie, les croyants qui obéissent à ses commandements connaîtront la même joie (#Jn 17: 13 ; cf. #Jn 16: 24).

 

12  C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.

Cf. #Jn 13:34-35. L’amour envers les frères est le quatrième indice de l’authenticité de la communion. Si le point central du test moral réside dans la notion d’obéissance au commandement d’aimer, c’est parce que l’amour est l’accomplissement de la loi (#Mt 22:34-40 ; #Ro 13:8-10 ; #Ja 2:8) et qu’il constitue le nouveau commandement de Christ (#Jn 13: 34 ; #Jn 15: 12, #Jn 15: 17). Avoir une réelle connaissance de Dieu, c’est aimer. La lumière de Dieu est la lumière de l’amour, de sorte que marcher dans la lumière revient à marcher dans l’amour.

 

13  Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.

Allusion à la preuve et à l’expression suprêmes de l’amour de Jésus (v. #Jn 15: 12), c’est-à-dire sa mort sacrificielle à la croix. Les chrétiens sont appelés à se témoigner mutuellement cette générosité prête au sacrifice, même si cela implique de donner sa vie en imitation de l’exemple de Christ (cf. #1Jn 3:16).

 

14  Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.

15:14-15

amis. Abraham était appelé ami de Dieu (#2Ch 20: 7 ; #Ja 2:23) parce que Dieu s’était révélé à lui et qu’il avait cru à cette révélation, ce qui lui donnait un accès privilégié à la pensée de Dieu. De même, ceux qui suivent Christ jouissent du privilège de révélations extraordinaires par l’entremise du Messie, le Fils de Dieu, et en croyant ils deviennent, eux aussi, des « amis » de Dieu. C’est pour ses « amis » que le Seigneur a donné sa vie (v. #Jn 15: 13 ; #Jn 10:11, #Jn 10:15, #Jn 10:17).

 

15  Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père.

16  Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne.

moi, je vous ai choisis. Cf. v. #Jn 15: 19. Pour prévenir toute prétention et tout orgueil spirituel parmi les disciples du fait de leurs privilèges, Jésus leur expliqua clairement qu’ils n’en jouissaient pas du fait de leurs propres mérites, mais parce que c’était lui qui les avait souverainement choisis. Lorsque Dieu choisit Israël (#Esa 45:4 ; #Am 3:2), ce n’était pas en raison des mérites de ce peuple (#De 7:7 ; #De 9:4-6). Les anges furent élus par Dieu pour rester saints éternellement (#1Ti 5:21). Les croyants ont été élus pour le salut, en dehors de tout mérite (#Mt 24: 24, #Mt 24: 31.

 

portiez du fruit. L’un des objectifs de l’élection souveraine par Dieu, c’est que les disciples qui ont été bénis d’une telle révélation portent du fruit spirituel. Le N.T. définit ce fruit en termes d’attitude pieuse (#Ga 5:22), de conduite juste (#Ph 1:11), de louange (#Hé 13: 15) et, en particulier, de capacité d’en amener d’autres à la foi en Jésus, Messie et Fils de Dieu (#Ro 1:13-16).

 

17  Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.

18 ¶  Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous.

15:18-19 Puisque Satan est celui qui domine le système mauvais du monde en rébellion contre Dieu (#Jn 14: 30), le monde ne déteste pas seulement Jésus, mais tous ceux qui le suivent (#2Ti 3:12). Haïr Jésus signifie aussi haïr le Père qui l’a envoyé (v. #Jn 15: 23).

 

19  Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait.

20  Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre.

serviteur …  maître. Cet axiome, cité aussi en #Jn 13: 16, reflète la vérité évidente qui poussa Jésus à avertir ses disciples: ils devaient s’attendre à être traités comme lui, car ceux qui le détestaient ne connaissaient pas Dieu (v. #Jn 15: 21) et les détesteraient donc autant; à l’inverse, ceux qui écoutaient le Christ avec foi les écouteraient, eux aussi.

 

21  Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé.

22  Si je n’étais pas venu et que je ne leur eusse point parlé, ils n’auraient pas de péché ; mais maintenant ils n’ont aucune excuse de leur péché.

ils n’auraient pas de péché. Jésus ne voulait pas dire que, sans sa venue, ils auraient été sans péché, mais que sa venue les amenait à commettre les péchés les plus graves et les plus mortels: ceux consistant à se rebeller contre les vérités divines et à rejeter Dieu. Il s’agit ici du péché capital: rejeter Jésus, opter délibérément pour les ténèbres au lieu de la lumière, pour la mort plutôt que pour la vie. Il avait fait tant de miracles et donné tant d’indications pour attester qu’il était bien le Messie et le Fils de Dieu! Malgré tout, ils avaient choisi de se mettre en guerre contre le Sauveur, tant était grand leur amour du péché et leur rejet de Dieu. Voir #Hé 4:2-5 ; #Hé 6:4-6 ; #Hé 10:29-31.

 

23  Celui qui me hait, hait aussi mon Père.

24  Si je n’avais pas fait parmi eux des œuvres que nul autre n’a faites, ils n’auraient pas de péché ; mais maintenant ils les ont vues, et ils ont haï et moi et mon Père.

25  Mais cela est arrivé afin que s’accomplît la parole qui est écrite dans leur loi : Ils m’ont haï sans cause.

Jésus cite #Ps 35:19 ; #Ps 69:5. La logique ici est que si David  un simple homme - avait pu subir tant de haine, les méchants détesteraient à bien plus forte raison le divin et parfait descendant de David: Christ, le roi promis, qui s’opposerait au péché et régnerait pour l’éternité sur son royaume de justice (voir #2S 7:16).

 

26 ¶  Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi ;

15:26-27

Quand sera venu le consolateur. De nouveau, Jésus promet d’envoyer le Saint-Esprit (#Jn 7:39 ; #Jn 14:16-17, #Jn 14: 26 ; #Jn 16: 7, #Jn 16:13-14). Cette fois-ci, il met l’accent sur l’aide apportée par le Saint-Esprit pour le témoignage, la proclamation de l’Évangile.

 

27  et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement.



JEAN 16 * 1 à 33


1 ¶  Je vous ai dit ces choses, afin qu’elles ne soient pas pour vous une occasion de chute.

ces choses. Ce qu’il vient de dire en #Jn 15:18-25.

occasion de chute. Ce mot suggère l’installation d’un piège. La haine du monde était telle qu’il essaierait de piéger et de détruire les disciples pour les empêcher de témoigner de Jésus, Messie et Fils de Dieu. Jésus voulait qu’ils s’engagent en toute connaissance de cause (v. #Jn 16: 4).

16:1-15 Jésus poursuit ici le développement de 15:18-25 au sujet de la haine du monde contre les disciples et de son opposition au témoignage du Saint-Esprit attestant qu’il était le Messie et le Fils de Dieu. Dans cette section, il précise comment le Saint-Esprit affronte le monde: non seulement il témoigne de Jésus, mais il convainc aussi les hommes de péché. A travers la conviction de péché et le témoignage de l’Évangile, l’Esprit fait passer le cœur des hommes de la rébellion contre Dieu à la foi en Jésus comme Sauveur et Seigneur. On peut diviser cette section en quatre parties:

1° la mise à mort des disciples par le monde (vv. #Jn 16:1-4);

2° le réconfort que le Seigneur apporte aux disciples (vv. #Jn 16:5-7);

3° la conviction des hommes par le Saint-Esprit (vv. #Jn 16:8-12);

4° le fait que le croyant est guidé par le Saint-Esprit dans toute la vérité (vv. #Jn 16:13-15).

 

2  Ils vous excluront des synagogues ; et même l’heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu.

rendre un culte à Dieu. Avant sa conversion, Paul personnifiait cette attitude, puisqu’il persécutait l’Église en pensant servir Dieu (#Ac 22:4-5 ; #Ac 26:9-11 ; #Ga 1:13-17 ; #Ph 3:6 ; #1Ti 1:12-17). Après sa conversion, de persécuteur il devint le persécuté, du fait de la haine du monde (#2Co 11:22-27 ; cf. Etienne en #Ac 7:54-8:3).

 

3  Et ils agiront ainsi, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi.

4  Je vous ai dit ces choses, afin que, lorsque l’heure sera venue, vous vous souveniez que je vous les ai dites. Je ne vous en ai pas parlé dès le commencement, parce que j’étais avec vous.

j’étais avec vous. Il n’avait pas besoin de les avertir car il était là pour les protéger.

 

5  Maintenant je m’en vais vers celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : Où vas-tu ?

aucun de vous ne me demande. Ils l’avaient fait auparavant (#Jn 13: 36 ; #Jn 14: 5), mais ils étaient désormais si absorbés dans leur tristesse et leur confusion qu’ils ne s’intéressaient plus à ses faits et gestes. Ils étaient trop préoccupés de ce qui allait leur arriver à eux-mêmes (v. #Jn 16: 6).

 

6  Mais, parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre cœur.

7 ¶  Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai.

le consolateur ne viendra pas. De nouveau, la promesse de l’envoi du Saint-Esprit est donnée pour réconforter les disciples. Le premier accent était mis sur sa puissance de vie (#Jn 7:37-39), le deuxième sur la présence de Christ en nous (#Jn 14:16-17), le suivant sur son ministère d’enseignement (#Jn 14: 26). Son ministère consistant à rendre les croyants capables de témoigner apparaît en #Jn 15:26-27.

 

8  Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement:

quand il sera venu. La venue du Saint-Esprit à la Pentecôte ne devait se produire que 40 jours plus tard (voir #Ac 2:1-13).

convaincra. Le terme a deux significations:

1° l’acte judiciaire qui vise au jugement (c’est-à-dire, en termes de droit, la conviction de péché) et

2° l’acte de persuader.

Cette seconde nuance est la meilleure, puisque le but du Saint-Esprit n’est pas de condamner, mais de convaincre le pécheur qu’il a besoin du Sauveur. Le Fils juge aux côtés du Père (#Jn 5:22, #Jn 5:27, #Jn 5:30). Au v. 14, il est dit qu’il révélera les gloires de Christ à son peuple. Il va aussi inspirer la rédaction du N.T. en guidant les apôtres et leur révéler les « choses à venir » au travers des prophéties du N.T. (v. #Jn 16: 13).

 

9  en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ;

péché. Le singulier indique qu’un péché spécifique est concerné, c’est-à-dire le refus de croire que Jésus est le Messie et le Fils de Dieu. C’est le seul péché, finalement, qui condamne à l’enfer.

Jésus soulignait que le péché irrémissible, impardonnable et éternel, c’est le refus de croire en lui en tant que Messie et Fils de Dieu. En vérité, tous les autres péchés peuvent être pardonnés si l’on se repent de celui-là.

Bien que tout homme soit dépravé, maudit par sa violation de la loi divine et sa nature pécheresse, ce qui le condamne finalement à l’enfer, c’est son refus de croire au Seigneur Jésus-Christ comme Sauveur (cf. #Jn 8:24).

 

10  la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus ;

justice. Le but du Saint-Esprit ici est de briser les prétentions de propre justice (l’hypocrisie) en révélant les ténèbres du cœur (#Jn 3:19-21 ; #Jn 7:7 ; #Jn 15: 22, #Jn 15: 24). Tant que Jésus était sur terre, il accomplit cette tâche. Il visait tout particulièrement le manque de profondeur et la vacuité du judaïsme, qui avait fini par se réduire à une série de commandements légalistes, dépourvus de toute réalité vivifiante (p. ex. #Jn 2:13-22 ; #Jn 5:10-16 ; #Jn 7:24 ; #Esa 64:4-5). Une fois Jésus retourné auprès du Père, c’est le Saint-Esprit qui continue sa tâche de conviction de péché.

 

11  le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé.

jugement. Le jugement, dans ce contexte, est celui du monde placé sous le contrôle de Satan. Son discernement a été aveuglé, il est biaisé et mauvais, comme le prouve son verdict sur Christ. Le monde est incapable de jugements véritables (#Jn 7:24), au contraire de l’Esprit de Christ (#Jn 8:16). Toutes les déclarations de Satan sont des mensonges (#Jn 8:44-47), c’est pourquoi l’Esprit doit convaincre les hommes que leur jugement sur Christ est faux. Satan est le prince du monde (#Jn 14: 30 ; #Ep 2:1-3) et, en tant que dieu de ce monde, il a perverti son discernement pour rendre les hommes incapables de croire en Jésus comme Messie et Fils de Dieu (#2Co 4:4). Toutefois, il a été vaincu à la croix. La mort de Christ semblait couronner la plus grande victoire de Satan, alors qu’elle signait, en réalité, sa destruction (cf. #Col 2:15 ; #Hé 2:14-15 ; #Ap 20: 10). L’Esprit conduira les pécheurs à un juste discernement.

 

12  J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant.

13  Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir.

toute la vérité. Ce v., comme #Jn 14: 26, fait particulièrement allusion à la révélation surnaturelle de toute la vérité par laquelle Dieu s’est révélé lui-même en Christ (vv. #Jn 16:14-15). C’est le sujet des Écritures inspirées du N.T.

 

14  Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera.

Il me glorifiera. C’est en fait la même chose qu’au v. 13, dans le sens où toute vérité néotestamentaire, révélée par Dieu, a trait à Christ (#Hé 1:1-2). Christ était aussi le thème de l’A.T., comme le proclame le N.T. (#Jn 1:45 ; #Jn 5:37 ; #Lu 24: 27, #Lu 24: 44 ; #Ac 10:43 ; #Ac 18: 28 ; #Ro 1:1-2 ; #1Co 15: 3 ; #1Pi 1:10-11 ; #Ap 19: 10).

 

15  Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prend de ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera.

16 ¶  Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez, parce que je vais au Père.

16:16-19 Jésus faisait allusion à son ascension (« vous ne me verrez plus ») et à la venue de l’Esprit saint (« vous me verrez »), proclamant ainsi que l’Esprit et lui ne font qu’un (#Ro 8:9 ; #Ph 1:19 ; #1Pi 1:11 ; #Ap 19: 10). Le Christ habite dans les croyants au moyen du Saint-Esprit, et en ce sens ils le voient déjà.

 

17  Là-dessus, quelques-uns de ses disciples dirent entre eux : Que signifie ce qu’il nous dit : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez ? et : Parce que je vais au Père ?

18  Ils disaient donc : Que signifie ce qu’il dit : Encore un peu de temps ? Nous ne savons de quoi il parle.

19  Jésus, connut qu’ils voulaient l’interroger, leur dit : Vous vous questionnez les uns les autres sur ce que j’ai dit : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez.

20  En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira: vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie.

votre tristesse se changera en joie. L’événement qui fit se réjouir le royaume perverti de l’homme (« le monde ») et attrista les disciples de Jésus sera celui-là même qui conduira le monde à pleurer et les croyants à se réjouir. Les disciples allaient bientôt prendre conscience de la nature merveilleuse du don du salut divin et du Saint-Esprit à travers ce qu’il accomplissait, et les bénédictions que constituent les prières quand elles sont exaucées (v. #Jn 16: 24). Les Actes rapportent la venue du Saint-Esprit ainsi que la puissance et la joie de l’Église primitive (#Ac 2:4-47 ; #Ac 13: 52).

 

21  La femme, lorsqu’elle enfante, éprouve de la tristesse, parce que son heure est venue ; mais, lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus de la souffrance, à cause de la joie qu’elle a de ce qu’un homme est né dans le monde.

22  Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse ; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie.

je vous reverrai. Après la résurrection, Jésus vit effectivement ses disciples (#Jn 20:19-29 ; #Jn 21:1-23 ; cf. #1Co 15:1-8). Après ce bref temps de communion (#Ac 1:1-3), il serait avec eux en permanence par l’entremise de son Esprit.

 

23 ¶  En ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom.

En ce jour-là. Allusion à la Pentecôte, où le Saint-Esprit descendit (#Ac 2:1-13) et où le chagrin se changea en joie. C’est aussi un renvoi aux « derniers jours » qui furent inaugurés par la résurrection de Jésus et la venue du Saint-Esprit (#Ac 2:17 ; #2Ti 3:1 ; #Hé 1:2 ; #Ja 5:3 ; #2P 3:3 ; #1Jn 2:18).

vous ne m’interrogerez plus sur rien. Après son départ et l’envoi du Saint-Esprit, les croyants ne l’interrogeront plus, puisqu’il ne sera plus présent. Au lieu de cela, ils interrogeront le Père en son nom.

 

24  Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite.

que votre joie soit parfaite. Dans ce cas, la joie des croyants sera motivée par l’exaucement des prières et une pleine mesure de bénédictions célestes pour tout ce qui va dans le sens du but poursuivi par le Seigneur dans leur vie.

 

25  Je vous ai dit ces choses en paraboles. L’heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous parlerai ouvertement du Père.

en paraboles. Ce mot désigne une déclaration voilée, pleine de sens, mais qui reste obscure. Ce que les disciples trouvaient difficile à comprendre lorsque Jésus était encore avec eux sur terre deviendrait clair après sa mort, sa résurrection et la venue du Saint-Esprit (voir les vv. #Jn 16:13-14 ; #Jn 14: 26 ; #Jn 15:26-27). Ils comprendraient même mieux le ministère de Christ que lorsqu’il était avec eux, puisque le Saint-Esprit allait les inspirer pour rédiger les Évangiles et les épîtres, et exercer son ministère en eux et au travers d’eux.

 

26  En ce jour, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous ;

16:26-28

je ne vous dis pas. Christ clarifie ici ce qu’il voulait dire par prier en son nom. Cela ne signifie pas demander à Jésus de demander au Père quelque chose de notre part: cela reviendrait à dire que le Père serait indifférent aux besoins des croyants! Le Père, au contraire, aime ceux qui appartiennent à son Fils. En fait, il l’a envoyé pour racheter les croyants. Demander au nom de Jésus signifie simplement demander sur la base de ses mérites à lui, de sa justice, les choses qui l’honorent et le glorifient, de façon à bâtir son royaume.

 

27  car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu.

28 ¶  Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; maintenant je quitte le monde, et je vais au Père.

29  Ses disciples lui dirent : Voici, maintenant tu parles ouvertement, et tu n’emploies aucune parabole.

30  Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et que tu n’as pas besoin que personne t’interroge ; c’est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu.

31  Jésus leur répondit : Vous croyez maintenant.

32  Voici, l’heure vient, et elle est déjà venue, où vous serez dispersés chacun de son côté, et où vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, car le Père est avec moi.

33  Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde.

afin que vous ayez la paix en moi. « Paix » reflète l’hébreux schalom, qui devint la formule de salutation de Jésus à ses disciples après sa résurrection (#Jn 20:19-26). Au niveau individuel, cette paix, qui n’est pas accessible aux non-croyants, assure d’un grand calme dans les circonstances difficiles (cf. v. #Jn 14: 1), bannit la crainte (#Ph 4:7) et règne dans le cœur des membres du peuple de Dieu pour garantir des relations harmonieuses (#Col 3:15). La manifestation concrète la plus grande de cette paix interviendra surtout dans le royaume messianique (#No 6:26 ; #Ps 29:11 ; #Esa 9:5-6 ; #Esa 52:7 ; #Esa 54:13 ; #Esa 57:19 ; #Ez 37:26 ; #Ag 2:9 ; cf. #Ac 10:36 ; #Ro 1:7 ; #Ro 5:1 ; #Ro 14: 17).

tribulations. Mot qui désigne souvent des malheurs eschatologiques (#Mr 13: 9 ; #Ro 2:9) et la persécution des croyants en raison de leur témoignage pour Christ (cf. #Jn 15: 18-16: 4 ; #Ac 11:19 ; #Ep 3:13).

vaincu. La raison principale de persévérer malgré les persécutions, c’est la victoire de Jésus sur le monde (#Jn 12: 31 ; #1Co 15: 57). Au travers de sa mort imminente, il allait rendre nulle et sans effet l’opposition du monde. Même si le monde s’acharne à persécuter les croyants, ses assauts sont vains car la victoire remportée par Christ a déjà porté un coup fatal à tout le système mauvais du monde rebelle.

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