JOUR 53 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

04/10/2018 00:51

JOUR 53 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

ACTES 16 ET 17

 

ACTES 16 * 1 à 40

 

1 ¶  Il se rendit ensuite à Derbe et à Lystre. Et voici, il y avait là un disciple nommé Timothée, fils d’une femme juive fidèle et d’un père grec.

à Derbe et à Lystre. La Lycaonie était une région de la province romaine de Galatie. Lystre se situait à une trentaine de kilomètres d’Icone et était la ville d’origine de Loïs, Eunice et Timothée (#Ac 16: 1 ; #2Ti 1:5). Luc ne mentionne aucune synagogue à Lystre; la ville comptait probablement une population juive peu nombreuse, puisque Paul y commença son ministère en prêchant à la foule. Derbe se trouvait à environ 65 km au sud-est de Lystre.

un disciple …  Timothée. Un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années environ, jouissant d’une haute estime, un « enfant légitime en la foi » (#1Ti 1:2 ; cf. #2Ti 1:2), qui devint plus tard le bras droit de Paul (#1Co 4:17 ; #Ph 2:19 ; #1Th 3:2. En l’occurrence, il prit la place laissée vacante par Jean-Marc. Il se joignit à Paul et Silas après avoir été désigné par les anciens de l’Église locale (#1Ti 4:14 ; #2Ti 1:6).

père grec. La formulation grecque suggère que son père était mort. Timothée disposait d’un atout indispensable en vue du service missionnaire : issu à la fois d’Israël et des nations, il avait accès aux deux cultures.

 

2  Les frères de Lystre et d’Icone rendaient de lui un bon témoignage.

3  Paul voulut l’emmener avec lui ; et, l’ayant pris, il le circoncit, à cause des Juifs qui étaient dans ces lieux-là, car tous savaient que son père était grec.

le circoncit. Cet acte avait pour but de faciliter l’intégration de Timothée dans la communauté juive et de lui ouvrir les portes des synagogues qu’il visiterait en compagnie de Paul et de Silas. Si Timothée n’avait pas été circoncis, les Juifs auraient pu penser qu’il avait renoncé à son héritage juif et qu’il avait choisi de vivre comme un païen.

 

4  En passant par les villes, ils recommandaient aux frères d’observer les décisions des apôtres et des anciens de Jérusalem.

les décisions. Les résolutions du concile de Jérusalem.

 

5  Les Églises se fortifiaient dans la foi, et augmentaient en nombre de jour en jour.

6 ¶  Ayant été empêchés par le Saint-Esprit d’annoncer la parole dans l’Asie, ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie.

Saint-Esprit …  Asie. Paul projetait d’accomplir son ministère en Asie Mineure (la Turquie moderne), mais il n’y fut pas autorisé et ne put donc prêcher dans des villes telles qu’Ephese, Smyrne, Philadelphie, Laodicée, Colosses, Sarde, Pergame ou Thyatire.

 

7  Arrivés près de la Mysie, ils se disposaient à entrer en Bithynie ; mais l’Esprit de Jésus ne le leur permit pas.

Bithynie. Une province romaine distincte au nord-est de la Mysie.

l’Esprit de Jésus ne le leur permit pas. Le Saint-Esprit mit providentiellement un terme à leur progression vers le nord, de sorte qu’ils n’avaient plus d’autre direction à prendre que celle de Troas, un port situé sur la mer Égée.

16:7-8

Mysie …  Troas. Le nord-ouest de la province d’Asie Mineure.

 

8  Ils franchirent alors la Mysie, et descendirent à Troas.

9  Pendant la nuit, Paul eut une vision : un Macédonien lui apparut, et lui fit cette prière : Passe en Macédoine, secours-nous !

Macédoine. Une région située en Grèce continentale, au-delà de la mer Égée. Les villes de Philippes et de Thessalonique se trouvaient dans cette région. Le fait de se rendre dans cette province était hautement significatif : il s’agissait en effet de faire passer l’Évangile d’Asie Mineure en Europe.

16:9-10

Cette vision est la deuxième des six reçues par l’apôtre (cf. #Ac 9:3-6 ; #Ac 18: 9-10 ; #Ac 22:17-18 ; #Ac 23: 11 ; #Ac 27:23-24).

 

10  Après cette vision de Paul, nous cherchâmes aussitôt à nous rendre en Macédoine, concluant que le Seigneur nous appelait à y annoncer la bonne nouvelle.

nous. Ce changement de la troisième à la première personne indique que Luc avait rejoint Paul, Silas et Timothée.

 

11  Étant partis de Troas, nous fîmes voile directement vers la Samothrace, et le lendemain nous débarquâmes à Néapolis.

Samothrace. Une île de la mer Égée située à peu près à mi-chemin entre l’Asie Mineure et la Grèce. Ils y passèrent la nuit afin d’éviter les dangers d’une navigation nocturne.

Néapolis. La cité portuaire de la ville de Philippes.

 

12  De là nous allâmes à Philippes, qui est la première ville d’un district de Macédoine, et une colonie. Nous passâmes quelques jours dans cette ville.

Philippes. Située à environ 15 km de Néapolis, à l’intérieur des terres, la ville portait le nom de Philippe II de Macédoine (le père d’Alexandre le Grand).

une colonie. Philippes devint une colonie romaine en 31 av. J.-C. Ce statut lui accordait une certaine liberté (elle était indépendante du gouvernement provincial et possédait son propre gouvernement), l’exemption de l’impôt et le droit de propriété de ses terres.

 

13  Le jour du sabbat, nous nous rendîmes, hors de la porte, vers une rivière, où nous pensions que se trouvait un lieu de prière. Nous nous assîmes, et nous parlâmes aux femmes qui étaient réunies.

vers une rivière. De toute évidence, la communauté juive n’était pas suffisamment nombreuse pour rassembler au moins dix chefs de famille juifs, nombre requis pour former une synagogue. Dans de telles situations, on choisissait comme lieu de réunion et de prière un endroit en plein air près d’une rivière ou au bord de la mer. Cet endroit se situait probablement au croisement entre la route qui sortait de la ville et la rivière Gangès.

femmes qui étaient réunies. Le fait que des femmes se réunissaient pour prier, lire des passages de la loi de l’A.T. et discuter sur ce qu’elles avaient lu est une autre preuve du faible nombre d’hommes juifs dans la ville.

 

14  L’une d’elles, nommée Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire, était une femme craignant Dieu, et elle écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour qu’elle fût attentive à ce que disait Paul.

Lydie …  de la ville de Thyatire. Sa ville d’origine se trouvait dans la province de Lydie, d’où peut-être son prénom.

marchande de pourpre. Il s’agissait d’étoffes de cette couleur. Comme la teinture de pourpre était extrêmement chère, les habits de pourpre étaient généralement réservés à la famille royale et aux riches. Ainsi, l’activité de Lydie générait un certain profit qui lui permettait de disposer d’une maison suffisamment grande pour accueillir une équipe de missionnaires (v. #Ac 16: 15) ainsi que l’Église naissante de Philippes (v. #Ac 16: 40).

craignant Dieu. Comme Corneille, elle croyait au Dieu d’Israël mais n’était pas pleinement prosélyte (cf. #Ac 10:2).

Le Seigneur lui ouvrit le cœur. Nouvelle preuve de la souveraineté de Dieu en ce qui concerne le salut. L’une des affirmations les plus claires de l’Écriture sur la souveraineté de Dieu dans l’octroi du salut : c’est Dieu qui choisit l’homme pour le salut, et non l’inverse (#Jn 6:65 ; #Ep 1:4 ; #Col 3:12 ; #2Th 2:13). La foi elle-même est un don de Dieu (#Ep 2:8-9).

 

15  Lorsqu’elle eut été baptisée, avec sa famille, elle nous fit cette demande : Si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez-y. Et elle nous pressa par ses instances.

famille. Tous ceux qui se trouvaient sous l’autorité et la protection de Corneille et qui étaient en mesure de comprendre le message de l’Évangile et de croire en Jésus (cf. #Ac 16: 15, #Ac 16: 31). Cela n’inclut pas de petits enfants. #Ac 16: 31.

 

16 ¶  Comme nous allions au lieu de prière, une servante qui avait un esprit de Python, et qui, en devinant, procurait un grand profit à ses maîtres, vint au-devant de nous,

un esprit de Python. Cette expression trouve son origine dans la mythologie grecque ; le Python était un serpent qui gardait l’oracle de Delphes. Cette fille était un médium en contact avec les démons qui étaient censés prédire l’avenir.

Moïse interdit formellement au peuple de copier ou imiter les pratiques des Cananéens polythéistes. Voici neuf de leurs pratiques abominables :

1° offrande de sacrifices humains par le feu (cf. #De 12:31);

2° recherche de la volonté divine par l’examen et l’interprétation de présages ;

3° tentative de contrôler l’avenir grâce au pouvoir conféré par de mauvais esprits ;

4° prédiction de l’avenir appuyée sur des signes ;

5° provocation d’effets illusoires par des drogues ou autres ;

6° ensorcellement d’autrui par des formules magiques ;

7° communication prétendue avec les morts qui consistait en réalité dans une communication avec des démons ;

8° relation intime avec le monde spirituel démoniaque ;

9° consultation des morts.

C’était à cause de ces pratiques mauvaises que l’Éternel chassait les Cananéens du pays.

 

17  et se mit à nous suivre, Paul et nous. Elle criait : Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut, et ils vous annoncent la voie du salut.

Dieu Très-Haut.el-Elyon, le Dieu souverain et Tout-Puissant, est un titre du Dieu d’Israël dans l’A.T., employé plus de 50 fois (voir #Ge 14:18-22 ; #Ps 78:35 ; #Da 5:18).

 

18  Elle fit cela pendant plusieurs jours. Paul fatigué se retourna, et dit à l’esprit : Je t’ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d’elle. Et il sortit à l’heure même.

Je t’ordonne, au nom de Jésus-Christ. Le démon obéit à l’ordre de Paul et à son autorité apostolique et sortit de la fille. La faculté de chasser les démons était une prérogative des apôtres de Christ (#Mr 3:15 ; #2Co 12:12).

 

19  Les maîtres de la servante, voyant disparaître l’espoir de leur gain, se saisirent de Paul et de Silas, et les traînèrent sur la place publique devant les magistrats.

20  Ils les présentèrent aux préteurs, en disant : Ces hommes troublent notre ville ; (16-21) ce sont des Juifs,

16:20-21

Ces hommes troublent notre ville …  des Juifs. L’antisémitisme était bien vivant, déjà à cette époque. L’empereur Claude donna en ce temps-là l’ordre de chasser les Juifs de Rome (#Ac 18: 2). Cela peut expliquer la raison pour laquelle les Romains ne s’emparèrent que de Paul et de Silas, puisque Luc n’était pas juif et que Timothée ne l’était qu’à moitié.

 

21  qui annoncent des coutumes qu’il ne nous est permis ni de recevoir ni de suivre, à nous qui sommes Romains.

annoncent des coutumes …  Romains. À proprement parler, les citoyens romains n’avaient pas le droit de pratiquer une religion qui n’avait pas reçu la caution de l’État. Cependant, il était faux d’accuser les missionnaires d’être à l’origine de troubles.

 

22  La foule se souleva aussi contre eux, et les préteurs, ayant fait arracher leurs vêtements, ordonnèrent qu’on les battît de verges.

préteurs. Chaque colonie romaine était dotée de deux de ces magistrats qui faisaient office de juges. Cependant, dans ce cas-là, ils bafouèrent la justice romaine: ils ne procédèrent à aucune enquête ni aucun interrogatoire et ne permirent pas à Paul et à Silas d’exposer leur défense.

batte. Ce châtiment était illégal, étant donné qu’ils n’avaient été jugés coupables d’aucun crime. Les licteurs (v. #Ac 16: 35) placés sous les ordres des magistrats les frappèrent avec des verges liées ensemble en faisceau. Paul reçut le même châtiment à deux autres occasions (#2Co 11:25).

 

23  Après qu’on les eut chargés de coups, ils les jetèrent en prison, en recommandant au geôlier de les garder sûrement.

24  Le geôlier, ayant reçu cet ordre, les jeta dans la prison intérieure, et leur mit les ceps aux pieds.

prison intérieure …  ceps aux pieds. C’était la partie la plus sûre de la prison. Le geôlier prit des précautions supplémentaires en attachant les prisonniers à une pièce de fer qui maintenait leurs pieds très écartés, de manière à provoquer des crampes douloureuses.

 

25 ¶  Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les entendaient.

26  Tout à coup il se fit un grand tremblement de terre, en sorte que les fondements de la prison furent ébranlés ; au même instant, toutes les portes s’ouvrirent, et les liens de tous les prisonniers furent rompus.

27  Le geôlier se réveilla, et, lorsqu’il vit les portes de la prison ouvertes, il tira son épée et allait se tuer, pensant que les prisonniers s’étaient enfuis.

les portes de la prison ouvertes …  se tuer. Il préférait cela plutôt que de subir l’humiliation et une exécution douloureuse. En effet, un soldat romain qui laissait un prisonnier s’échapper payait cette négligence de sa vie (#Ac 12:19 ; #Ac 27:42).

 

28  Mais Paul cria d’une voix forte : Ne te fais point de mal, nous sommes tous ici.

29  Alors le geôlier, ayant demandé de la lumière, entra précipitamment, et se jeta tout tremblant aux pieds de Paul et de Silas ;

30  il les fit sortir, et dit: Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ?

31  Paul et Silas répondirent : Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille.

Crois au Seigneur Jésus. Il faut croire que Jésus est celui qu’il déclare être (#Jn 20: 31) et avoir confiance dans son œuvre (#1Co 15:3-4 ).

toi et ta famille. Toute sa famille et tous ses serviteurs et hôtes en mesure de comprendre le message de l’Évangile crurent. Cette catégorie de personnes n’englobe pas de tous petits enfants. #Ac 16: 15.

 

32  Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison.

33  Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens.

34  Les ayant conduits dans son logement, il leur servit à manger, et il se réjouit avec toute sa famille de ce qu’il avait cru en Dieu.

35 ¶  Quand il fit jour, les préteurs envoyèrent les licteurs pour dire au geôlier : Relâche ces hommes.

36  Et le geôlier annonça la chose à Paul : Les préteurs ont envoyé dire qu’on vous relâchât ; maintenant donc sortez, et allez en paix.

37  Mais Paul dit aux licteurs: Après nous avoir battus de verges publiquement et sans jugement, nous qui sommes Romains, ils nous ont jetés en prison, et maintenant ils nous font sortir secrètement ! Il n’en sera pas ainsi. Qu’ils viennent eux-mêmes nous mettre en liberté.

Romains. Infliger un châtiment corporel à un citoyen romain représentait un crime grave, d’autant plus que Paul et Silas n’avaient eu droit à aucun procès. Un tel traitement pouvait coûter aux magistrats le droit d’exercer leur fonction, et Philippes risquait en même temps de perdre ses privilèges de colonie romaine.

 

38  Les licteurs rapportèrent ces paroles aux préteurs, qui furent effrayés en apprenant qu’ils étaient Romains.

39  Ils vinrent les apaiser, et ils les mirent en liberté, en les priant de quitter la ville.

40  Quand ils furent sortis de la prison, ils entrèrent chez Lydie, et, après avoir vu et exhorté les frères, ils partirent.




ACTES 17 * 1 à 34


1 ¶  Paul et Silas passèrent par Amphipolis et Apollonie, et ils arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue.

Amphipolis et Apollonie …  Thessalonique. Villes situées au sud-ouest de Philippes sur la voie Égnatienne. Amphipolis se trouvait à environ 50 km de Philippes, et Apollonie environ 50 km plus loin. Le récit indique que les voyageurs s’y arrêtèrent seulement pour la nuit. A environ 65 km d’Apollonie se trouvait Thessalonique, la capitale de la Macédoine, forte d’une population de 200 000 personnes. C’était un port important et un centre d’échanges commerciaux très actif.

synagogue. Luc mentionne une synagogue uniquement à Thessalonique, ce qui peut expliquer pourquoi Paul et ses compagnons ne restèrent pas longtemps dans les deux autres villes.

 

2  Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois sabbats, il discuta avec eux, d’après les Écritures,

selon sa coutume. Paul commençait son ministère dans chaque nouvelle ville par une prédication adressée aux Juifs.

trois sabbats. La durée de son ministère public initial. Son séjour à Thessalonique dut certainement être plus long, probablement quatre à six mois au total.

 

3  expliquant et établissant que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts. Et Jésus que je vous annonce, disait-il, c’est lui qui est le Christ.

4  Quelques-uns d’entre eux furent persuadés, et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu’une grande multitude de Grecs craignant Dieu, et beaucoup de femmes de qualité.

5  Mais les Juifs, jaloux prirent avec eux quelques méchants hommes de la populace, provoquèrent des attroupements, et répandirent l’agitation dans la ville. Ils se portèrent à la maison de Jason, et ils cherchèrent Paul et Silas, pour les amener vers le peuple.

la maison de Jason. La foule comptait y trouver Paul, Silas et Timothée. Nous ne savons rien de Jason, hormis le fait qu’il était probablement juif, car de nombreux Juifs de la diaspora avaient adopté ce même nom.

 

6  Ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville, en criant : Ces gens, qui ont bouleversé le monde, sont aussi venus ici,

7  (17-6) et Jason les a reçus. (17-7) Ils agissent tous contre les édits de César, disant qu’il y a un autre roi, Jésus.

contre les édits de César. L’un des crimes les plus graves contre l’Empire romain consistait à vouer allégeance à un autre que l’empereur (cf. #Jn 19: 15).

 

8  Par ces paroles ils émurent la foule et les magistrats,

9  qui ne laissèrent aller Jason et les autres qu’après avoir obtenu d’eux une caution.

une caution. Une promesse solennelle de la part de Jason, qui serait considérée comme rompue si Paul et ses compagnons suscitaient d’autres troubles. Ils n’avaient dès lors d’autre choix que de quitter la ville.

 

10 ¶  Aussitôt les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée. Lorsqu’ils furent arrivés, ils entrèrent dans la synagogue des Juifs.

Bérée. Une ville importante, en dehors des routes principales.

synagogue. Paul prit l’habitude de prêcher d’abord aux Juifs lorsqu’il entrait dans une ville (cf. vv. #Ac 13: 14, #Ac 13: 42 ; #Ac 14: 1 ; #Ac 17: 1, #Ac 17: 10, #Ac 17: 17 ; #Ac 18: 4, #Ac 18: 19, #Ac 18: 26 ; #Ac 19: 8) car, étant lui-même juif, il bénéficiait auprès de ses compatriotes d’une ouverture immédiate pour prêcher et annoncer l’Évangile. Par ailleurs, s’il avait d’abord prêché aux païens, les Juifs ne l’auraient jamais écouté par la suite.

 

11  Ces Juifs avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique ; ils reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact.

12  Plusieurs d’entre eux crurent, ainsi que beaucoup de femmes grecques de distinction, et beaucoup d’hommes.

13  Mais, quand les Juifs de Thessalonique surent que Paul annonçait aussi à Bérée la parole de Dieu, ils vinrent y agiter la foule.

14  Alors les frères firent aussitôt partir Paul du côté de la mer ; Silas et Timothée restèrent à Bérée.

15  Ceux qui accompagnaient Paul le conduisirent jusqu’à Athènes. Puis ils s’en retournèrent, chargés de transmettre à Silas et à Timothée l’ordre de le rejoindre au plus tôt.

Athènes. C’était le centre culturel de la Grèce. À son apogée, Athènes abrita les plus grands philosophes de l’histoire, parmi lesquels Socrate, Platon et Aristote, sans doute le plus influent de tous les philosophes grecs. Deux autres philosophes importants y enseignèrent : Épicure, qui fonda l’épicurisme, et Zénon, à l’origine du stoïcisme. Ces deux courants philosophiques comptaient parmi les plus importants de l’époque.

 

16 ¶  Comme Paul les attendait à Athènes, il sentait au dedans de lui son esprit s’irriter, à la vue de cette ville pleine d’idoles.

pleine d’idoles. Athènes était aussi le centre religieux de la Grèce, et elle était ouverte en principe au culte de toutes les divinités que l’humanité connaissait. Aux yeux de Paul, cette ville illustrait l’humanité perdue, vouée à une éternité sans Christ à cause de l’idolâtrie qui l’avait envahie.

 

17  Il s’entretenait donc dans la synagogue avec les Juifs et les hommes craignant Dieu, et sur la place publique chaque jour avec ceux qu’il rencontrait.

18  Quelques philosophes épicuriens et stoïciens se mirent à parler avec lui. Et les uns disaient : Que veut dire ce discoureur ? D’autres, l’entendant annoncer Jésus et la résurrection, disaient : Il semble qu’il annonce des divinités étrangères.

philosophes épicuriens et stoïciens. La philosophie épicurienne prônait l’absence de souffrance comme la finalité ultime de l’homme. Matérialistes, les épicuriens ne niaient pas pour autant l’existence des divinités, mais ils croyaient qu’elles restaient en dehors des affaires des hommes. Selon leur enseignement, le corps et l’âme d’une personne se désintégraient à sa mort. Le stoïcisme enseignait la maîtrise de soi et visait comme but ultime dans la vie un état d’indifférence au plaisir et à la douleur.

discoureur. Littéralement « qui picore des graines ». Ces philosophes considéraient Paul comme un philosophe amateur qui n’avait pas d’idées propres, mais qui s’inspirait des enseignements à la mode pour élaborer une théorie très superficielle.

 

19  Alors ils le prirent, et le menèrent à l’Aréopage, en disant : Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu enseignes ?

Aréopage. Un tribunal nommé d’après la colline où il se réunissait. Paul ne fut pas soumis à un procès formel, il fut seulement invité à défendre son enseignement.

 

20  Car tu nous fais entendre des choses étranges. Nous voudrions donc savoir ce que cela peut être.

21  Or, tous les Athéniens et les étrangers demeurant à Athènes ne passaient leur temps qu’à dire ou à écouter des nouvelles.

22 ¶  Paul, debout au milieu de l’Aréopage, dit : Hommes Athéniens, je vous trouve à tous égards extrêmement religieux.

religieux. Littéralement « craignant des dieux ».

 

23  Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j’ai même découvert un autel avec cette inscription : A un dieu inconnu ! Ce que vous révérez sans le connaître, c’est ce que je vous annonce.

17:23-24

À un dieu inconnu. Les Athéniens croyaient que des puissances surnaturelles intervenaient dans le cours des lois naturelles. Ils avaient au moins le mérite de reconnaître l’existence d’un être qui dépassait leur capacité de comprendre et qui avait créé toutes choses. Cette croyance offrit à Paul l’occasion de leur présenter le Dieu créateur qui pouvait être connu des hommes (#De 4:35 ; #1R 8:43 ; #1Ch 28:9 ; #Ps 9:11 ; #Jér 9:24 ; #Jér 24: 7 ; #Jér 31:34 ; #Jn 17: 3). Lorsqu’il évangélisait les païens, Paul commençait par la création, la révélation générale de Dieu (cf. #Ac 14:15-17). Devant un auditoire juif, il partait de la révélation contenue dans l’A.T. (vv. #Ac 17:10-13).

 

24  Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans des temples faits de main d’homme ;

 

Dieu qui a fait le monde. Cet enseignement était en opposition flagrante aussi bien avec la pensée épicurienne, d’après laquelle la matière était éternelle et n’avait pas eu de créateur, qu’avec les convictions panthéistes des stoïciens qui croyaient que Dieu faisait partie de tout et qu’il n’aurait pas pu se créer lui-même. L’enseignement de Paul trouve un ferme appui dans toute l’Écriture (#Ge 1:1 ; #Ps 146:5-6 ; #Esa 40:28 ; #Esa 45:18 ; #Jér 10:12 ; #Jér 32:17 ; #Jon 1:9 ; #Za 12:1 ; #Ep 3:9 ; #Col 1:16 ; #Ap 4:11 ; #Ap 10:6).

 

25  il n’est point servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses.

26  Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure ;

un seul sang. Tous les hommes sont égaux aux yeux de Dieu, puisque tous sont issus d’un seul homme, Adam. Cet enseignement ne pouvait qu’offenser l’orgueil national des Grecs, qui considéraient tous les peuples extérieurs à eux comme des barbares.

ayant déterminé la durée des temps. Dieu contrôle souverainement la montée et la chute des nations et des empires (cf. #Da 2:36-45 ; #Lu 21: 24).

les bornes de leur demeure. Dieu est responsable de l’identité raciale et de la localisation géographique des nations (#De 32:8) ainsi que de l’étendue de leurs conquêtes (cf. #Ac 10:12-15).

 

27  il a voulu qu’ils cherchassent le Seigneur, et qu’ils s’efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous,

qu’ils cherchent le Seigneur. Tel est l’objectif de Dieu pour l’homme; il se révèle à lui en tant que créateur, roi et souverain du monde. Les hommes n’ont aucune excuse pour ne pas connaître Dieu, car il s’est révélé dans la conscience humaine aussi bien que dans le monde physique.

 

28  car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. C’est ce qu’ont dit aussi quelques-uns de vos poètes : De lui nous sommes la race … 

en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. Citation du poète crétois Épiménide.

 

29  Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l’or, à de l’argent, ou à de la pierre, sculptés par l’art et l’industrie de l’homme.

la race de Dieu. Citation d’Aratos, qui était comme Paul originaire de Cilicie.

nous ne devons pas croire …  semblable à de l’or, à de l’argent. Si l’homme est la descendance de Dieu, comme le poète grec le suggérait, il est insensé de penser que Dieu pourrait n’être qu’une idole faite de main d’homme. Un tel raisonnement fait apparaître l’absurdité de l’idolâtrie (cf. #Esa 44:9-20).

 

30  Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir,

sans tenir compte des temps d’ignorance. Cela ne signifie pas qu’il y ait été indifférent ou les ait pardonnés. La justice divine exige que chaque péché et chaque pécheur soient punis. Dieu aurait eu le droit de détruire Adam et Ève, et avec eux toute la race humaine, lorsqu’ils ont péché. Mais dans sa bonté et sa patience (voir #Ro 2:4), il a retenu pour un certain temps son jugement (cf. #Ps 78:38-39 ; #Ac 17:30-31 ; #2P 3:9).

 

31  parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts … 

l’homme qu’il a désigné. Jésus-Christ (#Jn 5:22-27).

 

32 ¶  Lorsqu’ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent, et les autres dirent : Nous t’entendrons là-dessus une autre fois.

résurrection des morts. La philosophie grecque ne croyait pas en la résurrection physique.

 

33  Ainsi Paul se retira du milieu d’eux.

34  Quelques-uns néanmoins s’attachèrent à lui et crurent, Denys l’aréopagite, une femme nommée Damaris, et d’autres avec eux.

 

l’aréopagite. Un membre du tribunal de l’Aréopage. Un tribunal nommé d’après la colline où il se réunissait. Paul ne fut pas soumis à un procès formel, il fut seulement invité à défendre son enseignement.

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