JOUR 57 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

08/10/2018 00:25

JOUR 57 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

ACTES 24 ET 25

 

ACTES 24 * 1 à 27

 

1 ¶  Cinq jours après, arriva le souverain sacrificateur Ananias, avec des anciens et un orateur nommé Tertulle. Ils portèrent plainte au gouverneur contre Paul.

Cinq jours après. En un temps record, les chefs religieux juifs échafaudèrent leur accusation, louèrent les services d’un avocat (« orateur ») et se rendirent à Césarée. Ils craignaient sans doute que Félix ne rejette leur plainte contre Paul s’ils n’agissaient pas rapidement.

le souverain sacrificateur Ananias.

anciens. Les membres influents du sanhédrin les chefs du peuple, les anciens et les scribes. Les trois fonctions qui constituaient le conseil juif, le sanhédrin

Tertulle. Peut-être, un Romain, mais plus vraisemblablement un Juif helléniste (cf. v. #Ac 24: 6).

 

2  Paul fut appelé, et Tertulle se mit à l’accuser, en ces termes:

3  Très excellent Félix, tu nous fais jouir d’une paix profonde, et cette nation a obtenu de salutaires réformes par tes soins prévoyants ; c’est ce que nous reconnaissons en tout et partout avec une entière gratitude.

Félix. Gouverneur de Judée de 52 à 59. C’était un ancien esclave dont le frère (qui avait les faveurs de l’empereur Claude) avait réussi à lui obtenir la fonction de gouverneur. Il ne jouissait pas d’une grande considération auprès des notables romains de son temps, et il effectua peu d’actions remarquables durant son mandat de gouverneur. Il vainquit l’Égyptien et ses partisans, mais sa brutalité enflammait les Juifs et contribua à sa destitution par l’empereur Néron, deux ans après l’audience de Paul (v. #Ac 24: 27).

 

4  Mais, pour ne pas te retenir davantage, je te prie d’écouter, dans ta bonté, ce que nous avons à dire en peu de mots.

5  Nous avons trouvé cet homme, qui est une peste, qui excite des divisions parmi tous les Juifs du monde, qui est chef de la secte des Nazaréens,

une peste. Une telle affirmation, même si elle reflétait la haine du sanhédrin à l’égard de la foi chrétienne en général et de l’apôtre Paul en particulier, n’avait pas la valeur d’une accusation formelle, puisqu’elle ne visait aucune mauvaise action en particulier.

excite des divisions. C’est la première des charges portées contre Paul: la sédition (rébellion). Dans un tribunal romain, elle était considérée comme la plus grave des trois. Les Romains ne toléraient pas les fauteurs de troubles (comme les Juifs qui assistaient au procès allaient l’apprendre quelques années plus tard, en 66). Si les chefs religieux juifs avaient réussi à étayer cette accusation, Paul aurait eu à subir un châtiment sévère, voire une exécution. Tertulle évita soigneusement de citer des incidents particuliers qui se seraient produits sur un territoire qui ne relevait pas de la juridiction de Félix, et ce afin d’éviter que le cas de Paul ne soit transféré à un autre gouverneur. Les Juifs voulaient à tout prix que l’apôtre comparaisse devant un gouverneur qu’ils pouvaient influencer.

chef de la secte des Nazaréens. Paul fut ensuite accusé de sectarisme (hérésie). Pour nommer la foi chrétienne, Tertulle choisit le terme méprisant de « secte des Nazaréens » (cf. #Ac 6:14 ; #Jn 1:46 ; #Jn 7:41, #Jn 7:52) dans le but de présenter Paul comme le responsable d’une secte dangereuse pour Rome.

24:5-7 Après avoir récité les flatteries d’usage à l’égard de Félix, Tertulle passa directement à l’attaque contre Paul. Il l’accusa de sédition, de sectarisme et de sacrilège, en d’autres termes de violation des lois romaine, juive et divine.

 

6  et qui même a tenté de profaner le temple. Et nous l’avons arrêté. Nous avons voulu le juger selon notre loi ;

a tenté de profaner le temple. La troisième accusation portée contre Paul est celle de sacrilège, de blasphème contre Dieu. À travers leur porte-parole, les chefs juifs réitéraient les fausses accusations des Juifs d’Asie (#Ac 21: 28). Dans une tentative d’excuser le traitement infligé par la foule à l’apôtre, ils affirmaient (faussement) l’avoir arrêté.

24:6-8 Nous avons voulu …  devant toi. Plusieurs manuscrits anciens omettent ce passage. De ce fait, une question se pose: Tertulle voulait-il que Félix interroge Paul ou Lysias? En effet, si ce passage est supprimé, la suite du texte fait comprendre que Tertulle demandait à Félix d’interroger Paul. Cependant, cet interrogatoire n’aurait pas fait avancer le procès dans le sens voulu par Tertulle, puisque l’apôtre aurait simplement nié les fausses accusations soulevées contre lui. Par contre, si le passage est maintenu, la tactique de Tertulle est toute différente: il aurait trouvé un prétexte pour faire venir Lysias (une fausse accusation d’avoir outrepassé ses attributions en abordant une procédure judiciaire juive) afin d’utiliser son témoignage pour confirmer l’interprétation des événements telle qu’elle était donnée par les chefs religieux juifs. Cette seconde éventualité permettrait d’expliquer la décision de Félix d’ajourner la séance jusqu’à l’arrivée de Lysias (v. #Ac 24: 22).

 

7  mais le tribun Lysias étant survenu, l’a arraché de nos mains avec une grande violence,

24:7-8a Une autre affirmation fausse, destinée à faire porter la responsabilité de l’incident à un autre. En réalité, c’est la foule juive qui avait été coupable de violence; Lysias avait mis fin à l’émeute et secouru Paul.

 

8  en ordonnant à ses accusateurs de venir devant toi. Tu pourras toi-même, en l’interrogeant, apprendre de lui tout ce dont nous l’accusons.

9  Les Juifs se joignirent à l’accusation, soutenant que les choses étaient ainsi.

10 ¶  Après que le gouverneur lui eut fait signe de parler, Paul répondit: Sachant que, depuis plusieurs années, tu es juge de cette nation, c’est avec confiance que je prends la parole pour défendre ma cause.

depuis plusieurs années, tu es juge. En tant que gouverneur, mais aussi auparavant, durant son service aux ordres du gouverneur de Samarie. Contrairement à Tertulle, Paul ne flattait pas Félix, mais lui rappelait sa connaissance de la loi, des coutumes et des croyances juives. Interpellé de cette manière, Félix ne pouvait que prononcer un verdict équitable.

24:10-21 C’est la troisième des six défenses présentées par Paul (cf. #Ac 22:1-21 ; #Ac 22:30-23 ; #Ac 25:1-12 ; #Ac 26:1-29 ; #Ac 28:17-19).

 

11  Il n’y a pas plus de douze jours, tu peux t’en assurer, que je suis monté à Jérusalem pour adorer.

douze jours. Cinq avaient été passés à Césarée à attendre l’arrivée des accusateurs (v. #Ac 24: 1). Plusieurs des sept jours restants avaient été consacrés aux rites de purification. Paul soulignait ainsi que, même s’il l’avait voulu, il n’aurait pas eu le temps de fomenter une révolte.

 

12  On ne m’a trouvé ni dans le temple, ni dans les synagogues, ni dans la ville, disputant avec quelqu’un, ou provoquant un rassemblement séditieux de la foule.

13  Et ils ne sauraient prouver ce dont ils m’accusent maintenant.

14  Je t’avoue bien que je sers le Dieu de mes pères selon la voie qu’ils appellent une secte, croyant tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes,

dans la loi et dans les prophètes. Une allusion à l’A.T. (cf. #Mt 7:12). Les sadducéens rejetaient la majeure partie de l’A.T., et ils rejoignaient les pharisiens dans leur rejet commun du témoignage rendu par l’A.T. à Jésus-Christ (cf. #Lu 24: 27, #Lu 24: 44 ; #Jn 1:45 ; #Jn 5:39, #Jn 5:46). À l’opposé, Paul considérait l’ensemble de l’A.T. comme la Parole inspirée de Dieu et croyait tout ce que les Écritures enseignaient.

 

15  et ayant en Dieu cette espérance, comme ils l’ont eux-mêmes, qu’il y aura une résurrection des justes et des injustes.

ayant en Dieu cette espérance. L’espérance profonde du peuple juif reposait sur la résurrection (#Job 19:25-27 ; #Da 12: 2). C’était Paul, et non les sadducéens sceptiques, qui représentait en fait le courant majeur de la théologie juive traditionnelle.

 

16  C’est pourquoi je m’efforce d’avoir constamment une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes.

17  Après une absence de plusieurs années, je suis venu pour faire des aumônes à ma nation, et pour présenter des offrandes.

aumônes …  offrandes. La seule mention dans les Actes de l’offrande que Paul avait rassemblée pour les besoins des croyants de Jérusalem. Il s’était rendu à Jérusalem en mission humanitaire, et non pour susciter des troubles.

 

18  C’est alors que quelques Juifs d’Asie m’ont trouvé purifié dans le temple, sans attroupement ni tumulte.

19  C’était à eux de paraître en ta présence et de se porter accusateurs, s’ils avaient quelque chose contre moi.

20  Ou bien, que ceux-ci déclarent de quel crime ils m’ont trouvé coupable, lorsque j’ai comparu devant le sanhédrin,

21  à moins que ce ne soit uniquement de ce cri que j’ai fait entendre au milieu d’eux : C’est à cause de la résurrection des morts que je suis aujourd’hui mis en jugement devant vous.

à cause de la résurrection des morts. La croyance en la résurrection n’était pas un crime sous les lois juive et romaine. Paul n’était pas non plus responsable de la dissension traditionnelle entre les pharisiens et les sadducéens, qui avait pris une tournure particulièrement vive suite à sa déclaration.

 

22 ¶  Félix, qui savait assez exactement ce qui concernait cette doctrine, les ajourna, en disant : Quand le tribun Lysias sera venu, j’examinerai votre affaire.

savait assez exactement ce qui concernait cette doctrine. Très certainement par l’intermédiaire de sa femme Drusille, qui était juive (v. #Ac 24: 24).

les ajourna. Les témoins du crime présumé de Paul (les Juifs d’Asie) ne s’étaient pas présentés à l’audience. Les chefs religieux juifs étaient par ailleurs incapables de produire une preuve quelconque de sa culpabilité. Le seul verdict que Félix pouvait rendre en accord avec la loi romaine était l’acquittement, ce qui ne manquerait pas de rendre les Juifs furieux et d’engendrer de nouveaux troubles. Conscient que sa responsabilité première en tant que gouverneur était de maintenir l’ordre établi, Félix conclut que la meilleure décision consistait à ne pas prendre de décision. Il ajourna donc l’audience en prétextant qu’il avait besoin d’informations complémentaires de la part de Lysias.

Quand …  Lysias sera venu. Le rapport écrit de Lysias indiquait déjà que le différend portait sur des questions relatives à la loi juive (#Ac 23: 29) et que Paul n’était coupable d’aucun crime (#Ac 23: 29). Il est difficile d’imaginer ce qu’il aurait pu ajouter d’autre et, d’ailleurs, il n’y a aucune indication que Félix l’ait jamais convoqué.

 

23  Et il donna l’ordre au centenier de garder Paul, en lui laissant une certaine liberté, et en n’empêchant aucun des siens de lui rendre des services.

24  Quelques jours après, Félix vint avec Drusille, sa femme, qui était Juive, et il fit appeler Paul. Il l’entendit sur la foi en Christ.

Drusille. La plus jeune fille d’Hérode Agrippa Ier, et la troisième femme de Félix, qui, attiré par sa beauté, avait réussi à l’éloigner de son mari. À l’époque de l’audience de Paul, elle n’avait pas encore 20 ans.

 

25  Mais, comme Paul discourait sur la justice, sur la tempérance, et sur le jugement à venir, Félix, effrayé, dit : Pour le moment retire-toi ; quand j’en trouverai l’occasion, je te rappellerai.

la justice …  la tempérance …  le jugement à venir. Dieu exige la « justice » de tous les hommes à cause de sa nature sainte (#Mt 5:48 ; #1Pi 1:15-16). La « tempérance » est nécessaire pour pouvoir se conformer à cette norme absolue. Le manque de tempérance  et, par conséquent, la non-conformité à la norme divine - conduit au « jugement » (sauf en cas de salut).

effrayé. Félix, qui vivait avec une femme qu’il avait enlevée à son mari, n’avait certainement pas cette « justice » et cette « tempérance » exigées par Dieu. La pensée qu’il aurait à subir le « jugement » le remplit de crainte, et c’est pourquoi il se dépêcha de renvoyer Paul.

quand j’en trouverai l’occasion. Le moment de la conviction de péché était passé, et Félix, comme un insensé, passa à côté de l’occasion de se repentir (cf. #2Co 6:2).

 

26  Il espérait en même temps que Paul lui donnerait de l’argent ; aussi l’envoyait-il chercher assez fréquemment, pour s’entretenir avec lui.

Paul lui donnerait de l’argent. En dépit de l’interdiction légale d’accepter des pots-de-vin, cette pratique était courante.

 

27  Deux ans s’écoulèrent ainsi, et Félix eut pour successeur Porcius Festus. Dans le désir de plaire aux Juifs, Félix laissa Paul en prison.

Félix eut pour successeur Porcius Festus. Festus était membre de l’aristocratie romaine, contrairement à Félix, qui avait été esclave. Peu d’informations existent concernant son exercice de la fonction de gouverneur (il mourut deux ans après avoir été nommé), mais l’historien juif Flavius Josèphe le décrit comme meilleur que son prédécesseur et que son successeur.

Dans le désir de plaire aux Juifs. Les plaintes des Juifs auprès du pouvoir romain à propos de sa violence avaient fini par lui valoir son poste. Sa répression brutale d’une révolte à Césarée avait provoqué leur colère, et ils avaient réclamé son remplacement à l’empereur Néron. Celui-ci le fit rappeler à Rome, où il aurait subi un châtiment sévère si Pallas, son influent frère, n’était pas intervenu en sa faveur.




ACTES 25 * 1 à 27


1 ¶  Festus, étant arrivé dans la province, monta trois jours après de Césarée à Jérusalem.

monta …  de Césarée à Jérusalem. Pour se familiariser avec la situation de sa nouvelle province.

25:1-12 La quatrième des défenses de Paul (cf. #Ac 22:1-21 ; #Ac 22:30-23 ; #Ac 24:10-21 ; #Ac 26:1-29 ; #Ac 28:17-29).

 

2  Les principaux sacrificateurs et les principaux d’entre les Juifs lui portèrent plainte contre Paul. Ils firent des instances auprès de lui, et,

3  (25-2) dans des vues hostiles, (25-3) lui demandèrent comme une faveur qu’il le fît venir à Jérusalem. Ils préparaient un guet-apens, pour le tuer en chemin.

guet-apens. Deuxième tentative d’attaquer Paul dans une embuscade. Cette fois-ci, les membres du sanhédrin n’étaient pas les complices (cf. #Ac 23:14-15), mais les organisateurs.

 

4  Festus répondit que Paul était gardé à Césarée, et que lui-même devait partir sous peu.

Césarée. En tant que quartier général du gouvernement romain de Judée, Césarée était un lieu approprié pour juger Paul, citoyen romain.

 

5  Que les principaux d’entre vous descendent avec moi, dit-il, et s’il y a quelque chose de coupable en cet homme, qu’ils l’accusent.

6  Festus ne passa que huit à dix jours parmi eux, puis il descendit à Césarée. Le lendemain, s’étant assis sur son tribunal, il donna l’ordre qu’on amenât Paul.

siégeant au tribunal. Cela signifie que son audience se déroulait dans le cadre d’un procès romain officiel (cf. vv. #Ac 25: 10, #Ac 25: 17 ; #Ac 18: 12 ; #Mt 27:19 ; #Jn 19: 13).

 

7  Quand il fut arrivé, les Juifs qui étaient venus de Jérusalem l’entourèrent, et portèrent contre lui de nombreuses et graves accusations, qu’ils n’étaient pas en état de prouver.

8  Paul entreprit sa défense, en disant : Je n’ai rien fait de coupable, ni contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre César.

9  Festus, désirant plaire aux Juifs, répondit à Paul: Veux-tu monter à Jérusalem, et y être jugé sur ces choses en ma présence ?

désirant plaire aux Juifs. Cf. #Ac 24: 27.

10  Paul dit : C’est devant le tribunal de César que je comparais, c’est là que je dois être jugé. Je n’ai fait aucun tort aux Juifs, comme tu le sais fort bien.

le tribunal de César. Le compromis suggéré par Festus permettait aux chefs religieux juifs d’obtenir ce qu’ils escomptaient. Ils avaient en effet l’intention de tuer Paul avant que celui-ci ne parvienne à Jérusalem. L’apôtre ne manqua pas de rejeter la proposition de Festus et de rappeler au gouverneur qu’il comparaissait devant le tribunal de César où, en tant que citoyen romain, il avait parfaitement le droit d’être jugé.

 

11  Si j’ai commis quelque injustice, ou quelque crime digne de mort, je ne refuse pas de mourir ; mais, si les choses dont ils m’accusent sont fausses, personne n’a le droit de me livrer à eux. J’en appelle à César.

J’en appelle à César. Paul fit valoir son droit de citoyen romain d’être jugé à Rome.

 

12  Alors Festus, après avoir délibéré avec le conseil, répondit : Tu en as appelé à César ; tu iras devant César.

le conseil. Les conseillers de Festus.

tu iras devant César. En répondant favorablement à sa demande, le gouverneur se déchargea de toute responsabilité dans cette affaire et transféra son cas à l’empereur.

 

13 ¶  Quelques jours après, le roi Agrippa et Bérénice arrivèrent à Césarée, pour saluer Festus.

roi Agrippa. Hérode Agrippa II, fils de celui qui fit tuer Jacques et emprisonner Pierre. Il fut le dernier des Hérode, qui ont souvent joué un rôle de premier plan dans l’histoire du N.T. Son grand-oncle, Hérode Antipas, est un des protagonistes des Évangiles (#Mr 6:14-29 ; #Lu 3:1 ; #Lu 13:31-33 ; #Lu 23:7-12), tandis que son arrière-grand-père régnait à la naissance de Jésus (#Mt 2:1-19 ; #Lu 1:5). Même s’il ne régnait pas sur la Judée, Agrippa avait une connaissance approfondie des affaires juives (cf. #Ac 26:3).

Bérénice. Elle n’était pas sa femme, mais sa sœur et sa compagne. (Leur sœur Drusille était mariée au gouverneur précédent, Félix.) Leur relation incestueuse était un sujet de discussions à Rome, où Agrippa avait grandi. Bérénice devint un temps la maîtresse de l’empereur Vespasien, puis de son fils Titus, mais elle revint toujours vers son frère.

 

14  Comme ils passèrent là plusieurs jours, Festus exposa au roi l’affaire de Paul, et dit : Félix a laissé prisonnier un homme

15  contre lequel, lorsque j’étais à Jérusalem, les principaux sacrificateurs et les anciens des Juifs ont porté plainte, en demandant sa condamnation.

16  Je leur ai répondu que ce n’est pas la coutume des Romains de livrer un homme avant que l’inculpé ait été mis en présence de ses accusateurs, et qu’il ait eu la faculté de se défendre sur les choses dont on l’accuse.

17  Ils sont donc venus ici, et, sans différer, je m’assis le lendemain sur mon tribunal, et je donnai l’ordre qu’on amenât cet homme.

18  Les accusateurs, s’étant présentés, ne lui imputèrent rien de ce que je supposais ;

19  ils avaient avec lui des discussions relatives à leur religion particulière, et à un certain Jésus qui est mort, et que Paul affirmait être vivant.

religion. De telles accusations ne pouvaient être présentées devant un tribunal romain (cf. #Ac 18:12-16).

 

20  Ne sachant quel parti prendre dans ce débat, je lui demandai s’il voulait aller à Jérusalem, et y être jugé sur ces choses.

Ne sachant quel parti prendre dans ce débat. Festus, qui était un Romain païen, nouvellement arrivé en Judée, ne pouvait certainement pas comprendre les différences théologiques entre les Juifs et les chrétiens.

 

21  Mais Paul en ayant appelé, pour que sa cause fût réservée à la connaissance de l’empereur, j’ai ordonné qu’on le gardât jusqu’à ce que je l’envoyasse à César.

empereur …  César. Le mot grec pour « empereur » utilisé ici, équivalent du latin « Augustus », signifie « vénéré, respectable ». Le « César » qui régnait à cette époque-là n’était autre que l’infâme Néron.

 

22  Agrippa dit à Festus : Je voudrais aussi entendre cet homme. Demain, répondit Festus, tu l’entendras.

Je voudrais aussi entendre. Le temps du verbe grec implique qu’Hérode souhaitait depuis longtemps entendre Paul. En tant qu’expert des affaires juives (cf. #Ac 26:3), il se réjouissait à l’idée de pouvoir entendre le porte-parole des croyants de la foi chrétienne.

 

23  Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice vinrent en grande pompe, et entrèrent dans le lieu de l’audience avec les tribuns et les principaux de la ville. Sur l’ordre de Festus, Paul fut amené.

Agrippa et Bérénice. Les deux sont inséparables dans le récit de Luc (cf. v. #Ac 25:13 ; #Ac 26:30); c’est un rappel permanent de la vie privée scandaleuse d’Agrippa.

tribuns. Les cinq tribuns qui commandaient les cinq cohortes stationnées à Césarée.

les principaux de la ville. C’est-à-dire les notables de la ville.

 

24  Alors Festus dit : Roi Agrippa, et vous tous qui êtes présents avec nous, vous voyez cet homme au sujet duquel toute la multitude des Juifs s’est adressée à moi, soit à Jérusalem, soit ici, en s’écriant qu’il ne devait plus vivre.

25  Pour moi, ayant reconnu qu’il n’a rien fait qui mérite la mort, et lui-même en ayant appelé à l’empereur, j’ai résolu de le faire partir.

26  Je n’ai rien de certain à écrire à l’empereur sur son compte ; c’est pourquoi je l’ai fait paraître devant vous, et surtout devant toi, roi Agrippa, afin de savoir qu’écrire, après qu’il aura été examiné.

Je n’ai rien de certain. Étant donné que Festus ne comprenait pas la nature des accusations portées contre Paul, il ne savait qu’écrire dans son rapport officiel à Néron. Il était insensé, voire dangereux, pour un gouverneur de province d’envoyer un prisonnier à l’empereur sans accusations claires contre lui.

surtout devant toi, roi Agrippa. Festus espérait que la compétence d’Hérode dans les questions juives (v. #Ac 25:26:3) lui permettrait de mieux comprendre les accusations portées contre Paul.

 

27  Car il me semble absurde d’envoyer un prisonnier sans indiquer de quoi on l’accuse.

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