JOUR 87 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

07/11/2018 00:09

JOUR 87 DE 130 : NOUVEAU TESTAMENT

 

ÉPHÉSIENS 5 ET 6

 

ÉPHÉSIENS 5 * 1 à 33

 

1 ¶  Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés ;

Devenez donc les imitateurs de Dieu. La plus grande vocation, le but premier du chrétien, c’est d’imiter son Seigneur. C’est la raison d’être de la sanctification: grandir dans la conformité au Seigneur, tout en le servant sur terre (cf. #Mt 5:48). L’objectif même de la vie chrétienne consiste à reproduire la sainteté en prenant pour modèle le Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, à l’image duquel les croyants ont été régénérés lors de la nouvelle naissance (cf. #Ro 8:29 ; #2Co 3:18 ; #1Pi 1:14-16). En tant que fils chéris de Dieu, les croyants ont le devoir de ressembler de plus en plus à leur Père céleste (#Mt 5:48 ; #1Pi 1:15-16).

 

2  et marchez dans la charité, à l’exemple de Christ, qui nous a aimés, et qui s’est livré lui-même à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur.

Christ, qui nous a aimés, et qui s’est livré lui-même pour nous. Le Seigneur est l’exemple suprême de l’amour, lui qui s’est sacrifié pour les pécheurs perdus (#Ep 4:32 ; #Ro 5:8-10). Il s’est chargé du péché et a offert sa vie pour que les hommes soient rachetés de leur péché, qu’ils reçoivent une nouvelle et sainte nature et qu’ils héritent de la vie éternelle. Ils doivent par conséquent devenir les imitateurs de son immense amour, grâce à la nouveauté de vie et à la puissance que donne le Saint-Esprit, qui les rend capables de faire preuve d’un amour divin.

un sacrifice de bonne odeur. Lorsque le Christ s’offrit lui-même en faveur de l’homme déchu, il fut agréable à son Père céleste, car il démontrait ainsi de la façon la plus parfaite et la plus complète de quel amour divin, souverain, absolu et inconditionnel Dieu nous aime. Lévitique décrit 5 des sacrifices ordonnés par Dieu à Israël. Les 3 premiers étaient:

1° l’holocauste (#Lé 1:1-17), qui évoque la perfection de Christ;

2° l’offrande végétale (#Lé 2:1-16), symbole du dévouement absolu de Christ à Dieu, puisqu’il donna sa vie pour être agréable au Père;

3° l’offrande de paix (#Lé 3:1-17), signe que la paix était établie entre Dieu et l’homme.

Ces trois sacrifices étaient « d’une agréable odeur à l’Éternel » (#Lé 1:9, #Lé 1:13, #Lé 1:17 ; #Lé 2:2, #Lé 2:9, #Lé 2:12 ; #Lé 3:5, #Lé 3:16). Il n’en allait pas de même pour les deux autres sacrifices, le sacrifice d’expiation (#Lé 4:1-5:13) et le sacrifice de culpabilité (#Lé 5:14-6:7), car, bien qu’étant eux aussi un type de Christ, ils le présentaient comme chargé du péché (cf. #Mt 27:46). Finalement, quand s’accomplit la rédemption, cette œuvre tout entière fut parfaitement agréable à Dieu.

 

3 ¶  Que l’impudicité, qu’aucune espèce d’impureté, et que la cupidité, ne soient pas même nommées parmi vous, ainsi qu’il convient à des saints.

débauche …  impureté. De tels péchés existent (au verset 5 aussi) en opposition absolue avec la sainteté et l’amour de Dieu. Satan s’en sert pour détruire l’œuvre divine de Dieu auprès de ses enfants et les éloigner autant que possible de son image et de sa volonté. À l’instar de nombreux autres versets, celui-ci démontre la relation étroite entre le péché sexuel et d’autres formes de péché comme l’impureté et la cupidité. Une personne immorale est automatiquement cupide. Ces péchés sont si opposés à Dieu que les chrétiens ne doivent même pas donner au monde matière à soupçonner leur existence dans leur vie.

 

4  Qu’on n’entende ni paroles déshonnêtes, ni propos insensés, ni plaisanteries, choses qui sont contraires à la bienséance ; qu’on entende plutôt des actions de grâces.

contraires à la bienséance. Ces trois péchés relatifs au mauvais usage de la langue incluent toute parole obscène ou dégradante, légère ou salace, de même que tout mot d’esprit suggestif ou immoral. Ce sont des paroles destructrices pour la sanctification et pour le témoignage chrétien, et il convient le cas échéant de les confesser et de promettre de ne plus les prononcer, en les remplaçant par des témoignages publics de gratitude envers Dieu (cf. #Col 3:8).

 

5  Car, sachez-le bien, aucun impudique, ou impur, ou cupide, c’est-à-dire, idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume de Christ et de Dieu.

Car, sachez-le bien. Paul avait déjà enseigné maintes fois ces vérités aux Éphésiens, ils auraient donc dû être au clair à ce sujet. Dieu ne tolère aucun péché, car il n’a pas sa place dans son royaume, et il en est de même de toute personne dont le mode de vie manifeste une immoralité, une impureté et une cupidité chroniques (voir le verset 3), car elle ne saurait se prétendre sauvée.

le royaume de Christ et de Dieu. Allusion à la sphère du salut, où Christ règne sur les sauvés.

 

6  Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion.

ne vous séduise. Il est impossible à un chrétien de vivre sans péché, mais c’est une illusion dangereuse que de promettre l’assurance du salut à une personne qui se prétend croyante, alors que sa vie se caractérise par un péché permanent dont elle n’éprouve aucune honte et qu’elle n’a pas soif d’adopter une conduite sainte et pure, agréable à Dieu. De telles personnes encourent la colère divine (#Ep 2:2), et les vrais croyants ne doivent pas s’associer à leur méchanceté (verset #Ep 5:7).

 

7  N’ayez donc aucune part avec eux.

8  Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière !

ténèbres …  lumière. « Ténèbres » caractérise la vie de l’inconverti comme étant privée de la vérité et de la vertu aussi bien intellectuellement que moralement (cf.  #1Jn 1:5-7). La « puissance des ténèbres » règne sur ce royaume des ténèbres (#Lu 22: 53 ; #Col 1:13). Elle contrôle ceux qui courent à leur perte (#Mt 8:12 ; #2P 2:17). C’est tragique, mais les pécheurs aiment les ténèbres (#Jn 3:19-21), dont ils sont délivrés grâce au salut en Christ ;  cf. #Ps 27:1).

 

9  Car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité.

le fruit de la lumière. Certains manuscrits portent « fruit de l’Esprit », mais il est question ici de ce que produit une marche dans la lumière (cf. #1Jn 1:5-7), c’est-à-dire un cœur à la morale excellente, une conduite juste et la droiture (honnêteté, intégrité).

 

10  Examinez ce qui est agréable au Seigneur ;

Examinez ce qui est agréable au Seigneur. « Examinez » a le sens d’éprouver, de tester pour apprendre, sur la foi de preuves irréfutables et convaincantes, ce qui est réellement agréable à Dieu. L’important, c’est que pendant leur marche dans la lumière, la connaissance de la volonté du Seigneur devienne de plus en plus précise. Voir #Ro 12:1-2, où Paul fait le même constat: ce n’est qu’après nous être présentés à Dieu comme des sacrifices vivants que nous aurons droit à la connaissance de sa volonté. Cela renvoie aussi à l’assurance du salut (voir #1Pi 1:5-11).

 

11  et ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les.

ne prenez point part aux …  ténèbres. Les instructions de Paul sont franches et directes: il revient aux chrétiens de vivre dans la justice et la pureté, et de n’avoir part à aucune des œuvres et conduites mauvaises de Satan et du monde. Ces deux manières de vivre sont irrémédiablement opposées et s’excluent mutuellement. Cf. #1Co 5:9-11 ; #2Co 6:14-18 ; #2Th 3:6, #2Th 3:14.

mais plutôt condamnez-les. La responsabilité du chrétien ne se borne pas à rejeter le mal en ce qui le concerne, lui. Il lui appartient aussi de dénoncer le péché partout où il lui arrive de le constater, et particulièrement au sein de l’Église.

 

12  Car il est honteux de dire ce qu’ils font en secret ;

honteux de dire. Certains péchés sont si abominables qu’on doit se préserver de tout contact direct avec eux et ne même pas les mentionner, encore moins en discuter, si ce n’est pour les contredire et s’y opposer. Le fait même d’en parler risque de mener à la corruption morale et spirituelle. La proclamation positive de la pure vérité, à la lumière de la Parole, incrimine toute sorte de mal (cf. #Pr 6:23 ; #2Ti 3:16).

 

13  mais tout ce qui est condamné est manifesté par la lumière, car tout ce qui est manifesté est lumière.

tout ce qui est ainsi manifesté est lumière. Expression qui trouverait mieux sa place au verset 14 et qui pourrait être traduite « c’est la lumière qui rend toute chose visible ». La lumière pure et édifiante de Dieu met au grand jour tous les secrets du péché.

 

14  C’est pour cela qu’il est dit : Réveille-toi, toi qui dors, Relève-toi d’entre les morts, Et Christ t’éclairera.

Paul se sert de cette citation de #Esa 60:1 pour inviter les perdus au salut, afin qu’ils puissent passer de leur nature d’enfants de ténèbres à celle d’enfants de Dieu, grâce à sa sainte lumière (cf. #Pr 4:18). Ces mots sont peut-être tirés d’un hymne pascal de l’Église primitive destiné à présenter le salut aux incroyants. Ils représentent un résumé de l’Évangile. Cf. les invitations offertes en #Esa 55:1-3, #Esa 55:6-7 et en #Ja 4:6-10.

 

15  Prenez donc garde de vous conduire avec circonspection, non comme des insensés, mais comme des sages ;

avec circonspection, non comme des insensés, mais comme des sages. Ce terme signifie « avec précision, exactitude, et grand soin » (cf. #Ps 1:1 ; #Mt 7:14). Vivre selon une morale saine, c’est vivre avec sagesse. Au sens biblique, la folie n’a rien à voir avec des limitations intellectuelles, mais tout avec l’incrédulité et les actes abominables qui en découlent (#Ps 14: 1 ; #Ro 1:22). L’insensé vit loin de Dieu et en opposition à ses lois (#Pr 1:7, #Pr 1:22 ; #Pr 14: 9), et il ne peut comprendre ni la vérité (#1Co 2:14) ni sa véritable condition (#Ro 1:21-22). Il ne fait donc aucun doute que les croyants doivent éviter de se comporter en insensés (voir #Lu 24: 25 ; #Ga 3:1-3).

 

16  rachetez le temps, car les jours sont mauvais.

rachetez le temps. En grec, le mot « temps » désigne une saison fixe, mesurée et allouée à quelque chose; puisqu’il est précédé ici de l’article « le », il est probable qu’il renvoie au temps de la vie du chrétien. Nous devons tirer le meilleur profit possible du temps dont nous disposons sur cette terre pour accomplir les projets de Dieu et saisir toute occasion pour adorer et servir utilement. Il s’agit d’être conscient de la brièveté de la vie (#Ps 39:5-6 ; #Ps 89:47-48 ; #Ja 4:14-17).

 

17  C’est pourquoi ne soyez pas inconsidérés, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur.

C’est pourquoi ne soyez pas inconsidérés, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur. La sagesse spirituelle consiste à connaître et comprendre la volonté de Dieu par la lecture de la Parole. La volonté de Dieu, telle qu’elle nous est révélée, c’est par exemple, que les gens soient sauvés (#1Ti 2:3-4), remplis du Saint-Esprit (verset #Ep 5:18), sanctifiés (#1Th 4:3), soumis (#1Pi 2:13-15), qu’ils endurent la souffrance (#1Pi 2:20) et soient pleins de reconnaissance (#1Th 5:18). Jésus constitue le modèle universel suprême (voir #Jn 4:4 ; #Jn 5:19, #Jn 5:30 ; #1Pi 4:1-2).

 

18  Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit ;

Ne vous enivrez pas de vin. Bien que l’ébriété soit condamnée tout au long des Écritures ;  cf. #1Co 5:11 ; #1Pi 4:3), le contexte suggère que Paul fait ici une allusion explicite aux orgies d’alcool associées communément aux cérémonies païennes de l’époque. Elles étaient censées procurer l’extase et une communion avec les dieux. Paul les appelle la « coupe des démons »

soyez au contraire remplis de l’Esprit. Une communion authentique avec Dieu n’est pas induite par l’ivresse mais par le Saint-Esprit. Paul ne fait pas allusion ici à l’habitation du Saint-Esprit en nous (#Ro 8:9) ni à un baptême du Saint-Esprit opéré par Christ (#1Co 12:13), puisque le chrétien est habité et baptisé par le Saint-Esprit au moment de son salut. Il s’agit plutôt d’un commandement donné aux croyants de vivre continuellement sous l’influence du Saint-Esprit en laissant la Parole exercer son contrôle sur eux, en menant une vie pure, en confessant tout péché dont ils ont conscience, en mourant à eux-mêmes, en se soumettant à la volonté de Dieu et en dépendant de sa force pour tout. Être rempli du Saint-Esprit, c’est vivre en étant conscient de la présence de Jésus et en laissant son Esprit, par le moyen de la Parole, dominer sur toute pensée et tout acte. Être rempli du Saint-Esprit est synonyme de marcher dans l’Esprit. Christ nous a fourni l’exemple parfait de cette manière de vivre (#Lu 4:1).

 

19  entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur ;

entretenez-vous. Il s’agit d’un acte public (#Hé 2:12). Cf. #Ps 33:1 ; #Ps 40:4 ; #Ps 96:1-2 ; #Ps 149:1 ; #Ac 16: 25 ; #Ap 14: 3.

psaumes. Notamment ceux de l’A.T. mis en musique, mais le terme s’appliquait aussi à toute autre musique chantée. L’Église primitive chantait les Psaumes.

hymnes. Peut-être, des chants de louange qui se distinguaient des Psaumes (orientés vers Dieu) par leur objet: le Seigneur Jésus-Christ.

cantiques spirituels. Probablement des chants composés pour donner un témoignage personnel et exprimant aussi la grâce du salut en Christ.

célébrant. Littéralement « jouant d’un instrument à cordes ». Paul pouvait donc avoir à l’esprit la musique instrumentale, sans exclure toutefois les chœurs.

de tout votre cœur les louanges du Seigneur. Il ne s’agit pas seulement d’un acte public mais aussi privé. Le Seigneur lui-même constitue la source et l’objet des chants qui jaillissent du cœur du croyant. Ce genre de musique est agréable à Dieu, comme en témoigne le récit de la consécration du temple: les chants honoraient tellement Dieu que sa gloire descendit (#2Ch 5:12-14).

5:19-21 Ces versets résument les conséquences personnelles immédiates de l’obéissance au commandement d’être remplis du Saint-Esprit: on chante à Dieu, on lui rend grâces et on se soumet humblement aux autres. Le reste de cette épître contient des instructions fondées sur l’obéissance à cet ordre.

 

20  rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ,

rendez continuellement grâces …  pour toutes choses.   cf. #2Co 4:15 ; #2Co 9:12, #2Co 9:15 ; #Ph 4:6 ; #Col 2:7 ; #Hé 13: 15. Les croyants ont de la reconnaissance envers Dieu pour ce qu’il est et pour ce qu’il a fait par le moyen de son Fils, leur Sauveur et Seigneur.

 

21 ¶  vous soumettant les uns aux autres dans la crainte de Christ.

vous soumettant les uns aux autres. Paul fait ici une transition pour introduire son enseignement au sujet des relations d’autorité et de soumission parmi les chrétiens (#Ep 5:22-6:9) en déclarant sans ambiguïté que tout chrétien rempli du Saint-Esprit se doit de faire preuve d’humilité et de soumission. C’est la base de toutes les relations dans ce passage. Aucun croyant n’est intrinsèquement supérieur à un autre. Quand ils se tiennent devant Dieu, tous ses enfants sont égaux en tous points (#Ga 3:28).

dans la crainte de Christ. Le respect que le chrétien a pour Dieu en tout temps forme la base de sa soumission volontaire à l’égard des autres croyants. Cf. #Pr 9:10.

 

22  Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur ;

Femmes, que chacune soit soumise à son mari. Une fois établi le principe de la soumission (verset #Ep 5:21), Paul l’appliqua d’abord aux épouses. C’est un ordre catégorique qui s’applique à toute épouse chrétienne, quelles que soient ses compétences, son éducation, sa connaissance des Écritures, sa maturité spirituelle, ou tout autre domaine où elle pourrait être plus compétente que son mari. Ce n’est pas au mari d’imposer la soumission à sa femme, mais c’est à elle de la lui offrir volontairement et dans l’amour. « Son mari » implique que cette soumission est limitée à l’homme que Dieu a placé au-dessus d’elle, et rappelle aussi que cet homme lui appartient (#Ca 2:16 ; #Ca 6:3 ; #Ca 7:11). Elle se soumet à l’homme qui est sa propriété à elle.

comme au Seigneur. L’épouse spirituelle se soumet, avant tout, au Seigneur. Lorsqu’elle se soumet dans l’amour à son mari, elle fait donc acte d’obéissance au Seigneur qui lui en a donné l’ordre parce que telle était sa volonté à son égard, indépendamment de la valeur personnelle et de l’état spirituel de son mari. Cf. versets #Ep 5:5-9.

 

23  car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur.

le mari est le chef …  comme Christ est le chef. L’épouse remplie du Saint-Esprit reconnaît que le rôle de chef attribué à son mari n’est pas seulement le fruit d’un ordre de Dieu, mais aussi le reflet de la position de Christ: il est lui-même le chef de l’Église, sur laquelle il exerce avec amour son autorité. ;  cf. #Ep 1:22-23 ; #Ep 4:15 ; #Col 1:18 ; #Tit 2:4-5.

Sauveur. De même que le Seigneur a délivré son Église des dangers du péché, de la mort et de l’enfer, de même le mari conduit sa femme à recevoir les bénédictions qui découlent de sa soumission: il pourvoit à ses besoins, la protège, la traite avec égards et l’aime. Cf. #Tit 1:4 ; #Tit 2:13 ; #Tit 3:6.

 

24  Or, de même que l’Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses.

25  Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle,

que chacun aime sa femme. Maintenant que l’autorité du mari a été établie, l’accent est mis désormais sur l’importante responsabilité du mari à l’égard de son épouse: il doit l’aimer du même amour que celui de Christ pour l’Église, c’est-à-dire un amour sans réserve, sans égoïsme, prêt à se sacrifier pour elle. Christ a donné tout ce qu’il avait, y compris sa propre vie, en faveur de son Église. Il a établi ainsi le modèle de sacrifice auquel le mari doit se conformer dans l’amour qu’il porte à son épouse. Cf. #Col 3:19.

 

26  afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau,

sanctifier …  purifiant …  lavant …  sainte et irréprochable. Ces termes décrivent l’amour de Christ pour son Église. La grâce salvatrice rend les croyants saints par l’entremise de la Parole de Dieu (#Tit 2:1-9 ; #Tit 3:5) afin qu’ils forment une épouse pure. Pour les maris, aimer leur femme comme Christ son Église nécessite donc que leur amour soit soucieux de pureté. Si l’amour divin s’efforce de laver totalement l’objet de son amour de tout péché et de tout mal, le mari chrétien ne devrait pas s’accommoder d’un péché qui puisse déplaire à Dieu dans la vie de son épouse. Qu’elle devienne parfaitement conforme à Christ devrait être son plus cher désir, et il devrait donc la conduire sur le chemin de la pureté.

 

27  afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible.

28  C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même.

comme son propre corps. C’est l’une des descriptions les plus poignantes et les plus attachantes de l’unité qui devrait exister au sein du mariage chrétien. Le mari chrétien doit prendre soin de sa femme avec le même dévouement que celui qu’il a naturellement pour lui-même (verset #Ep 5:29), et même plus, puisque son amour sacrificiel l’entraîne à la considérer comme prioritaire par rapport à lui (cf. #Ph 2:1-4).

celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Au final, le mari qui aime sa femme de cet amour-là en reçoit de grandes bénédictions pour lui-même, de la part de son épouse et du Seigneur.

 

29  Car jamais personne n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église,

la nourrit et en prend soin. Décrit la double responsabilité du mari: d’une part pourvoir aux besoins de sa femme pour l’aider à grandir en Christ, d’autre part lui prodiguer une affection pleine de tendresse et de chaleur pour qu’elle se sente bien, en sécurité.

 

30  parce que nous sommes membres de son corps.

membres de son corps. Le Seigneur pourvoit aux besoins de son Église, car elle lui est unie de façon intime et indissociable. S’il ne s’occupait pas d’elle, il réduirait sa propre gloire, car l’Église y contribue en le louant et en lui obéissant. De même, dans le couple, la vie du mari est si intimement liée à celle de sa femme qu’ils ne font plus qu’un. En prenant soin d’elle, il prend aussi soin de lui-même (verset #Ep 5:29).

 

31  C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair.

Citation tirée de #Ge 2:24, Paul réaffirme le plan divin à l’égard du mariage, institué par Dieu dès la création, en soulignant sa permanence et son unité. L’union par le mariage est aussi indissoluble qu’intime. « Attachera » désigne l’acte de coller ou de cimenter ensemble deux éléments, ce qui confirme la permanence de cette union

 

32  Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église.

Ce mystère est grand. Dans le N.T., « mystère » renvoie à une réalité qui était cachée dans le passé et qui est révélée à l’époque du N.T. pour être inscrite dans les Écritures. Le mariage est le reflet sacré du merveilleux et magnifique mystère de l’union entre le Messie et son Église, notion totalement inconnue jusqu’au N.T.

 

33  Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari.

que chacun de vous. L’intimité et le caractère sacré de la relation d’amour qui existe entre deux époux croyants doivent devenir une expression visible de l’amour entre Christ et son Église.



 


ÉPHÉSIENS 6 * 1 à 24

 

1 ¶  Enfants, obéissez à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste.

obéissez …  selon le Seigneur. Voir #Col 3:20. L’enfant qui vit chez ses parents doit se soumettre volontairement à leur autorité. Il leur obéit parce qu’ils ont été placés au-dessus de lui par le Seigneur, et comme s’il obéissait au Seigneur lui-même. Pour quelle raison? Simplement, ici, parce que c’est ce que Dieu a décidé et ordonné (« juste »). Cf. #Os 14: 9.

 

2  Honore ton père et ta mère c’est le premier commandement avec une promesse,

le premier commandement avec une promesse. Bien que les enfants aient à se soumettre à leurs parents par égard pour lui avant tout, le Seigneur a ajouté, par pure grâce, la promesse de bénédictions particulières pour ceux qui se conformeraient à cet ordre.

6:2-3

Honore. Alors que le v. 1 parlait d’actes, ce terme évoque une attitude, car Paul passe maintenant aux motivations qui sous-tendent les actes. Quand Dieu fit connaître sa loi dans les dix commandements, le premier d’entre eux concernant les relations humaines fut celui-ci (#Ex 20: 12 ; #De 5:16). C’est, des dix, le seul commandement en rapport avec la famille, car ce principe suffit à lui seul à assurer son épanouissement. Cf. #Ex 21: 15, #Ex 21: 17 ; #Lé 20: 9 ; #Mt 15:3-6. Les Proverbes reprennent ce principe (voir #Pr 1:8 ; #Pr 3:1 ; #Pr 4:1-4 ; #Pr 7:1-3 ; #Pr 10:1 ; #Pr 17: 21 ; #Pr 19: 13, #Pr 19: 26 ; #Pr 28:24).

 

3  afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre.

4  Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur.

pères. Techniquement, ce mot renvoie aux parents de sexe masculin, mais il était aussi utilisé pour les parents en général. Puisque Paul a précédemment fait allusion aux deux parents (vv. #Ep 6:1-3), il est probable qu’ici aussi il avait les deux à l’esprit. Le même mot est utilisé pour désigner les deux parents de Moïse en #Hé 11:23.

n’irritez pas. Dans le monde païen où vivait Paul, ainsi que dans maints foyers juifs, les pères régnaient sur leur famille en exerçant une autorité dominatrice rigide. Les désirs et le bien-être des enfants et des épouses étaient quantités négligeables. L’apôtre affirme vigoureusement ici que l’autorité d’un père chrétien sur ses enfants ne devrait pas l’autoriser à imposer des exigences et des restrictions exagérées, car cela risquerait de plonger les enfants dans la colère, le désespoir et la haine.

en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur. C’est un appel à un exercice systématique de la discipline et de l’enseignement, apte à apprendre aux enfants le respect des commandements du Seigneur, car c’est d’eux que procèdent toute vie, toute sainteté et toute bénédiction. Cf. #Pr 13: 24 ; #Hé 12:5-11.

 

5  Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme à Christ,

Serviteurs, obéissez. Dans les sociétés grecque et romaine, les esclaves n’avaient aucun droit légal et on les traitait comme des biens matériels. Ils étaient donc rarement bien traités, et on abusait même souvent d’eux. La Bible ne conteste pas l’esclavage en soi, mais les abus dans ce domaine (cf. #Ex 21: 16, #Ex 21:26-27 ; #Lé 25:10 ; #De 23:15-16). La recommandation de Paul vaut aussi pour les employés. L’impératif « obéissez » implique une soumission permanente et ininterrompue au maître ou à l’employeur terrestre, avec pour seule exception le cas où un ordre constituerait une violation évidente de la Parole de Dieu, comme en #Ac 4:19-20.

selon la chair. C’est-à-dire les maîtres humains.

avec crainte et tremblement. Il ne s’agit pas de peur, mais de respect de l’autorité. Même s’il s’avère qu’un employeur ne mérite pas le respect qui lui est dû (voir #1Pi 2:18), il convient malgré tout de continuer à le lui accorder avec une authentique sincérité, comme si l’on était au service de Christ lui-même. Bien servir votre employeur, c’est aussi bien servir Christ. Cf. #Col 3:23-24.

 

6  non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de bon cœur la volonté de Dieu.

sous leurs yeux. Le travail doit être bien fait même lorsque le patron n’est pas là pour surveiller.

comme pour plaire aux hommes. Travailler ainsi, c’est le faire seulement pour assurer notre propre bien-être, plutôt que d’honorer notre employeur et le Seigneur. Or c’est de lui que nous sommes, en réalité, les serviteurs.

7  Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des hommes,

6:7-8 Cf. #Col 3:23. Les récompenses et l’honneur que Dieu nous accordera seront fonction de notre attitude au travail et de nos actes. Rien de ce que nous faisons pour sa gloire ne restera sans récompense.

 

8  sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu’il aura fait de bien.

9  Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard, et abstenez-vous de menaces, sachant que leur maître et le vôtre est dans les cieux, et que devant lui il n’y a point d’acception de personnes.

Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard. Maîtres et employés chrétiens doivent s’honorer et se respecter mutuellement, du fait de leur allégeance commune au Seigneur.

abstenez-vous de menaces. Un patron rempli du Saint-Esprit exerce son autorité et son pouvoir avec justice et grâce. Il s’abstient de menacer ses employés, d’abuser de son pouvoir ou de leur manquer de respect. Il comprend que lui-même se trouve sous l’autorité d’un Maître céleste impartial (cf. #Ac 10:34 ; #Ro 2:11 ; #Ja 2:9).

 

10 ¶  Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante.

fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. Cf. #Ph 4:13 ; #2Ti 2:1. En réalité, la puissance de Satan sur les chrétiens a déjà été brisée, et la grande guerre déjà gagnée par la crucifixion et la résurrection de Christ: par elles, la victoire ultime a été remportée sur la puissance du péché et de la mort (#Ro 5:18-21 ; #1Co 15:56-57 ; #Hé 2:14). Néanmoins, notre vie sur la terre est marquée par de perpétuelles batailles contre la tentation. La puissance du Seigneur, la force de son Esprit et celle des vérités bibliques sont indispensables à la victoire.

6:10-17 Le croyant authentique décrit dans les ch. #Ep 1:1-3:2, celui qui place sa vie sous le contrôle du Saint-Esprit (#Ep 4:1-6:9), peut être sûr qu’il se trouve au cœur d’un combat spirituel, décrit ici. Paul conclut sa lettre sur des avertissements relatifs à ce combat, mais il donne aussi les instructions nécessaires pour le gagner. Le Seigneur fournit à ses saints une armure suffisante pour résister aux attaques de l’adversaire. Aux vv. #Ep 6:10-13, l’apôtre expose rapidement des vérités fondamentales concernant l’indispensable préparation spirituelle du croyant ainsi que des informations sur l’ennemi du chrétien et le combat qu’il doit mener contre lui. Aux vv. #Ep 6:14-17, il spécifie les six armes spirituelles les plus nécessaires pour résister aux assauts du diable et le vaincre, et assure qu’elles sont fournies par Dieu à ses enfants.

 

11  Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable.

Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu. « Revêtez-vous » implique une notion de permanence: le chrétien devrait rester sa vie durant revêtu de cette armure. Pour cette analogie avec la défense spirituelle du croyant, Paul utilise l’armure communément portée par les soldats romains. Il affirme qu’elle est indispensable, si l’on tient à défendre fermement ses positions contre les assauts ennemis.

ruses. Mot grec signifiant « poursuite par des voies détournées ». Il évoque l’astuce, la fourberie, les manœuvres et tromperies. Les plans de Satan se propagent au travers du système du monde mauvais sur lequel il règne, et ils s’accomplissent au moyen des esprits démoniaques. « Ruses » est un terme exhaustif qui inclut tout péché, toute pratique immorale, toute fausse théologie ou religion, tous les attraits trompeurs du monde.

du diable. Il apparaît dans les Écritures sous le nom de « chérubin protecteur » (#Ez 28:14), « prince des démons » (#Lu 11:15), « dieu de ce siècle » (#2Co 4:4), et « prince de la puissance de l’air » (#Ep 2:2). L’Écriture le dépeint comme s’opposant à l’œuvre de Dieu (#Za 3:1), pervertissant sa Parole (#Mt 4:6), contrecarrant les serviteurs de Dieu (#1Th 2:18), entravant la progression de l’Évangile (#2Co 4:4), faisant tomber les justes dans ses pièges (#1Ti 3:7) et tenant le monde sous sa coupe (#1Jn 5:19).

 

12  Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.

lutter. Terme désignant le combat au corps à corps. Les lutteurs utilisent des prises pour tromper leur adversaire et n’hésitent pas à tricher, comme le font Satan et ses démons, lors de leurs attaques. Vérité et justice sont indispensables pour lutter contre les tentations trompeuses. Les quatre expressions employées pour désigner les démons renvoient aux différents niveaux de hiérarchie et grades qu’ils occupent dans l’empire démoniaque surnaturel où ils opèrent. Les forces destructrices de Satan sont très structurées en vue de l’efficacité la plus grande. Cf. #Col 2:15 ; #1Pi 3:22.

pas …  contre la chair et le sang. Voir #2Co 10:3-5.

les esprits méchants. Possible allusion aux pratiques les plus abominables et les plus répugnantes, y compris les perversions sexuelles les plus infâmes, l’occultisme et le culte de Satan.

dans les lieux célestes. Comme en #Ep 1:3 et #Ep 3:10, l’expression désigne le domaine des êtres spirituels dans son entier.

 

13  C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté.

C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu. Paul souligne à nouveau la nécessité pour le croyant de s’approprier la pleine armure spirituelle de Dieu, par son obéissance à la saisir ou s’en revêtir (v. #Ep 6:11). Les trois premières parties de l’armure (ceinture, cuirasse et chaussures, vv. 14-15) ne quittaient jamais les soldats sur le champ de bataille; les trois dernières (bouclier, casque et épée) étaient gardées à portée de main, prêtes à l’emploi pour le moment où le combat commencerait vraiment.

dans le mauvais jour. Depuis la chute de l’homme, chaque jour a été mauvais, état qui persistera jusqu’au retour du Seigneur, lorsqu’il établira son royaume de justice sur la terre.

tenir ferme après avoir tout surmonté. L’objectif à atteindre c’est de tenir ferme contre l’ennemi, sans relâche ni faiblesse.

14  Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice ;

Tenez donc ferme. C’est la troisième fois (voir vv. 11, 13) que l’apôtre demande aux chrétiens de tenir ferme pendant la bataille spirituelle qu’ils livrent contre Satan et ses sbires. Cette armure reste notre moyen de défense contre les efforts que Satan déploie en vue de nous faire douter de Dieu, de freiner notre obéissance, de produire confusion doctrinale et fausseté, d’entraver notre service pour Dieu, de causer des divisions, de nous amener à servir Dieu par la chair, à vivre dans l’hypocrisie, à devenir mondains, ou à refuser d’une façon ou d’une autre de nous soumettre à la Parole.

la vérité pour ceinture. Le soldat portait une tunique faite d’un tissu ample. Les luttes se déroulaient le plus souvent au corps à corps: une tunique ample constituait donc une gêne ou même un danger pour qui en portait une. Il fallait porter une ceinture pour resserrer le tissu contre soi. Cf. #Ex 12:11 ; #Lu 12:35 ; #1Pi 1:13. On rassemblait tous les pans de la tenue pour se tenir prêt au combat. La ceinture qui rassemble tous les pans spirituels, c’est la « vérité », ou mieux encore la sincérité. Il s’agit d’un engagement sincère à se battre sans hypocrisie, dans la maîtrise de soi et le dévouement jusqu’à la victoire. Tout ce qui gêne doit être mis de côté. Cf. #2Ti 2:4 ; #Hé 12:1.

la cuirasse de la justice. La cuirasse n’était le plus souvent qu’un gilet de cuir sans manches, ou en tissu grossier, sur lequel on cousait des morceaux de sabots ou de corne animale. Elle couvrait entièrement le torse du soldat et protégeait ainsi son cœur et les autres organes vitaux. Puisque la justice, ou la sainteté, est un attribut essentiel de Dieu lui-même, on comprend aisément pourquoi elle représente la protection la plus importante contre Satan et ses œuvres. Lorsque les croyants vivent fidèlement dans l’obéissance à Jésus-Christ et la communion avec lui, sa justice produit chez eux la justice pratique et quotidienne qui devient leur cuirasse spirituelle. Un manque de sainteté en revanche, les rend vulnérables au grand ennemi de leur âme (cf. #Esa 59:17 ; #2Co 7:1 ; #1Th 5:8).

 

15  mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l’Évangile de paix ;

pour chaussures …  le zèle que donne l’Évangile de paix. Les bottes que portaient les soldats romains étaient munies de clous, pour les empêcher de glisser pendant la bataille. L’Évangile de paix rappelle la bonne nouvelle: en Christ, les croyants acquièrent la paix avec lui et la certitude qu’il est à leurs côtés (#Ro 5:6-10). C’est cette ferme assurance du soutien divin qui permet au chrétien de tenir bon, car il sait que, puisqu’il est en paix avec Dieu, Dieu est sa force (voir #Ro 8:31, #Ro 8:37-39).

 

16  prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ;

le bouclier de la foi. Mot grec qui désignait un grand bouclier (0,80 m x 1,50 m), conçu pour protéger le corps tout entier. La foi à laquelle Paul fait ici allusion n’est pas l’ensemble de la doctrine chrétienne (ce que ce terme signifie effectivement en #Ep 4:13), mais la confiance fondamentale en Dieu. La foi persévérante dans la Parole et les promesses de Dieu est indispensable « par-dessus tout » au croyant, s’il veut être protégé des tentations de toutes sortes. On pèche lorsque l’on se laisse piéger par les mensonges de Satan et les plaisirs qu’il promet, au lieu de faire le bon choix: celui de l’obéissance à Dieu et des bénédictions qui en résultent.

les traits enflammés. Les tentations sont assimilées à des flèches enflammées décochées par l’ennemi, qui s’éteignent lorsqu’elles se plantent dans le bouclier de cuir, traité à l’huile pour résister au feu (cf. #Ps 18: 31 ; #Pr 30:5-6 ; #1Jn 5:4).

 

17  prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu.

le casque du salut. Le casque protégeait la tête, cible privilégiée au cours des combats. Paul s’adressait à des personnes déjà sauvées, et il ne parle donc pas ici de la façon d’acquérir le salut. Il veut plutôt dire que Satan essaie de détruire l’assurance qu’a le croyant de son salut, en lui lançant ses flèches de doute et de découragement. C’est d’autant plus évident que Paul fait allusion au casque dont parle #Esa 59:17. Les sentiments que peut éprouver le croyant quant à son salut risquent, certes, d’être sérieusement altérés par les doutes que le diable insinue dans son esprit, mais le salut lui-même est protégé éternellement. Le chrétien ne doit donc jamais craindre de le perdre. Satan désire nous nuire au moyen du doute, mais nous avons toutes les bonnes raisons de croire fermement à la promesse du salut éternel que Dieu a faite dans les Écritures (voir #Jn 6:37-39 ; #Jn 10:28-29 ; #Ro 5:10 ; #Ro 8:31-39 ; #Ph 1:6 ; #1Pi 1:3-5). Notre sécurité est un fait; le chrétien en ressent d’autant plus l’assurance qu’il reste obéissant (#1Pi 1:3-10).

l’épée de l’Esprit. Les soldats n’avaient pour arme que leur épée; de même, la Parole de Dieu est la seule arme dont nous ayons besoin, car elle est bien plus puissante que celles de Satan. Le terme grec désigne une arme courte (entre 20 et 60 cm de long). On s’en sert défensivement pour repousser les attaques de Satan, et offensivement pour contrecarrer les plans de l’ennemi: c’est la vérité des Écritures.

18  Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints.

Ce v. présente les caractéristiques de la vie de prière du croyant:

1° « toutes sortes de prières et de supplications » insiste sur la variété des prières;

2° « en tout temps » souligne leur fréquence (cf. #Ro 12:12 ; #Ph 4:6 ; #1Th 5:17);

3° « par l’Esprit » évoque la soumission, l’alignement sur la volonté de Dieu (cf. #Ro 8:26-27);

4° « veillez » montre la manière de prier (cf. #Mt 26:41 ; #Mr 13: 33);

5° « avec une entière persévérance » parle de constance (cf. #Lu 11:9 ; #Lu 18:7-8);

6° « tous les saints » spécifie l’objet des prières (cf. #1S 12:23).

 

19 ¶  Priez pour moi, afin qu’il me soit donné, quand j’ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l’Évangile,

6:19-20 Alors même qu’il écrivait depuis une prison, Paul ne demandait pas qu’on prie pour son bien-être matériel ou sa santé physique, mais pour qu’il garde le courage et la fidélité nécessaires à la proclamation de l’Évangile, quel qu’en soit le prix.

 

20  pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes, et que j’en parle avec assurance comme je dois en parler.

21  Afin que vous aussi, vous sachiez ce qui me concerne, ce que je fais, Tychique, le bien-aimé frère et fidèle ministre dans le Seigneur, vous informera de tout.

Tychique. Converti originaire d’Asie Mineure (la Turquie actuelle), qui se trouvait avec l’apôtre lors de son premier emprisonnement à Rome, lieu de rédaction de l’épître (voir #Ep 3:1). Il accompagna Paul pour apporter une offrande à l’Église de Jérusalem (#Ac 20:4-6) et fut plusieurs fois envoyé par lui en mission (#2Ti 4:12 ; #Tit 3:12).

 

22  Je l’envoie exprès vers vous, pour que vous connaissiez notre situation, et pour qu’il console vos cœurs.

23  Que la paix et la charité avec la foi soient données aux frères de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ !

6:23-24 Cette merveilleuse bénédiction résume les thèmes les plus importants de cette épître si personnelle, et rappelle aux lecteurs la paix (v. #Ep 6:15 ; #Ep 1:2 ; #Ep 2:14-15, #Ep 2:17 ; #Ep 4:3), l’amour (#Ep 1:15 ; #Ep 4:2, #Ep 4:15-16 ; #Ep 5:25, #Ep 5:28, #Ep 5:33) et la foi (v. #Ep 6:16 ; #Ep 1:15 ; #Ep 2:8 ; #Ep 3:12, #Ep 3:17 ; #Ep 4:5, #Ep 4:13) qui viennent de Dieu et de Jésus-Christ.

 

24  Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ d’un amour inaltérable !

 

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