L`ÉPÎTRE DE PAUL AUX HÉBREUX

29/12/2013 18:44
L`ÉPÎTRE DE PAUL AUX HÉBREUX

 

67-69 après Jésus-Christ
 
 

 

 

Lorsque les livres du N.T. ont été rassemblés pour former un seul corpus, peu après le Ier siècle de notre ère, des titres ont été ajoutés pour des raisons de commodité. Le titre de cette épître vient de l’intitulé grec traditionnel (« aux Hébreux ») attesté au moins au IIe siècle apr. J.-C. Toutefois, l’épître elle-même ne précise pas quels sont ses destinataires, s’ils sont hébreux (juifs) ou païens. Si son titre traditionnel a pu être maintenu, c’est en raison de ses nombreuses allusions à l’histoire et à la religion hébraïques, mais aussi de son absence totale d’intérêt pour les pratiques et conceptions païennes.

 

Auteur et date

       L’auteur de l’épître aux Hébreux est inconnu. Différents spécialistes ont proposé Paul, Barnabas, Silas, Apollos, Luc, Philippe, Priscille, Aquilas ou encore Clément de Rome. Mais le style, le vocabulaire et les diverses caractéristiques littéraires de l’épître ne permettent pas de trancher. Il est significatif que l’auteur se range lui-même parmi ceux qui ont reçu une confirmation du message de Christ par le biais de tiers (#Hé 2:3). Cela semble exclure un homme comme Paul, qui affirmait avoir reçu une telle confirmation directement de Dieu et non des hommes (#Ga 1:12). En outre, l’auteur préfère citer l’A.T. à partir de la version grecque (LXX), plutôt qu’à partir du texte hébreu. Même l’Église ancienne ne se montrait pas unanime sur son identité, et les commentateurs modernes admettent que l’énigme n’a toujours pas de solution. Il paraît préférable d’accepter l’anonymat de cette épître. En dernier ressort, bien entendu, c’est au Saint-Esprit que nous devons le contenu de ce livre (#2P 1:21).

  L’utilisation du présent en #Hé 5:1-4 ; #Hé 7:21, #Hé 7:23, #Hé 7:27-28 ; #Hé 8:3-5, #Hé 8:13 ; #Hé 9:6-9, #Hé 9:13, #Hé 9:25 ; #Hé 10:1, #Hé 10:3-4, #Hé 10:8, #Hé 10:11 et #Hé 13:10-11 suggère que le sacerdoce lévitique et les sacrifices étaient toujours en fonction lorsque l’épître a été rédigée. Puisque le temple a été détruit par le général (et futur empereur) romain Titus en l’an 70, elle a dû être écrite avant cette date. Il faut aussi noter que Timothée venait d’être relâché de prison (#Hé 13:23) et que la persécution s’était renforcée (#Hé 10:32-39 ; #Hé 12:4 ; #Hé 13:3). Ces détails permettent de supposer que l’épître date de 67 à 69 apr. J.-C.

 

Contexte et arrière-plan

       L’accent évident mis sur le sacerdoce lévitique et sur les sacrifices ainsi que l’absence totale d’allusion au milieu païen fournissent un solide appui à la thèse qui veut que cette épître s’adressait à une communauté juive. Beaucoup de ses destinataires s’étaient convertis à Christ, mais plusieurs autres n’avaient pas encore fait ce pas, attirés par le message du salut mais pas encore pleinement engagés dans la foi en Christ (voir les questions d’interprétation). Une chose est claire: la communauté hébraïque était confrontée à la menace grandissante de la persécution (#Hé 10:32-39 ; #Hé 12:4). Face à un tel danger, certains étaient tentés de cacher leur appartenance à Christ. Ils réfléchissaient peut-être à rétrograder Christ du rang de Fils de Dieu à celui d’un ange. La communauté de Qumrân, près de la mer Morte, était déjà allée dans une direction similaire: ces Juifs qui vivaient dans l’attente messianique s’étaient retirés de la société et avaient établi une communauté religieuse qui intégrait l’adoration des anges à un judaïsme non orthodoxe. Ils affirmaient même que l’archange Michel avait un statut supérieur à celui du Messie à venir. L’existence de telles aberrations doctrinales pourrait expliquer l’insistance du chapitre 1 sur la supériorité de Christ par rapport aux anges.

       Les destinataires de cette épître peuvent s’être trouvés dans la région d’Israël, en Égypte, en Italie, en Asie Mineure ou en Grèce. La communauté à laquelle s’adressait premièrement cette lettre a pu ensuite la faire circuler auprès des croyants d’origine juive des Églises et des régions voisines. Ces chrétiens n’avaient probablement pas vu Christ personnellement. Apparemment ils avaient été évangélisés par ceux qui l’avaient « entendu » et dont le ministère avait été authentifié « par des signes, des prodiges, et divers miracles » (#Hé 2:3-4). C’est ainsi que les destinataires de l’épître pouvaient être membres d’une Église située à l’extérieur de la Judée et de la Galilée aussi bien que dans ces régions; toutefois, ils faisaient partie de la génération postérieure à celle des témoins oculaires de Christ. Cette assemblée n’était ni nouvelle ni dépourvue d’enseignement (« vous …  qui depuis longtemps devriez être des maîtres »), pourtant certains avaient toujours besoin « de lait et non d’une nourriture solide » (#Hé 5:12).

     La mention de « ceux d’Italie » (#Hé 13:24) est ambiguë, puisqu’elle peut désigner tout autant les natifs d’Italie vivant dans leur région que ceux qui s’étaient expatriés dans d’autres territoires. La Grèce et l’Asie Mineure sont aussi des lieux potentiels d’établissement de cette communauté, car elles accueillirent très tôt des Églises, et les Juifs de ces contrées employaient volontiers la LXX.

       La génération d’Hébreux au bénéfice de cette lettre avait pratiqué les sacrifices lévitiques au temple de Jérusalem. Les Juifs exilés disposaient de synagogues, mais tous étaient fortement attachés au culte du temple. Certains se rendaient régulièrement en pèlerinage à Jérusalem. L’auteur de cette épître souligne la supériorité du christianisme sur le judaïsme, et la supériorité du sacrifice accompli par Christ une fois pour toutes sur les sacrifices répétés et imparfaits du système lévitique pratiqués dans le temple.

 

Thèmes historiques et théologiques

 

       Puisque l’épître aux Hébreux se fonde sur le ministère des sacrificateurs lévitiques, une compréhension du livre du Lévitique est essentielle pour son interprétation. Le péché rompait constamment la communion entre Dieu et le peuple qu’il avait choisi, le peuple de l’alliance, Israël. Dans sa souveraineté et sa grâce, il avait donc établi un système sacrificiel qui représentait symboliquement la repentance intérieure des pécheurs et le pardon divin. Cependant, le besoin de sacrifices ne cessait jamais, parce que le peuple et les sacrificateurs ne cessaient pas de pécher. Le monde entier avait besoin d’un sacrificateur et d’un sacrifice parfaits qui ôteraient le péché une fois pour toutes. Dieu a pourvu à ce besoin en envoyant le Christ, à la fois sacrificateur et sacrifice. C’est le message central de cette lettre.

       L’épître aux Hébreux met les stipulations imparfaites et incomplètes de l’ancienne alliance, données sous Moïse, en contraste avec celles infiniment supérieures de la nouvelle alliance, offertes par un souverain sacrificateur parfait, le Fils unique de Dieu, le Messie, Jésus-Christ. La supériorité de la nouvelle alliance tient notamment à ce qu’elle offre un meilleur sacrifice, une meilleure espérance, une meilleure alliance, une meilleure promesse, une meilleure substance, une meilleure destination et une meilleure résurrection. Ses bénéficiaires habitent de façon permanente dans une atmosphère entièrement nouvelle et céleste, adorent un Sauveur céleste, possèdent une vocation céleste, reçoivent un don céleste, sont citoyens du ciel, attendent une Jérusalem céleste et ont leur nom inscrit dans le ciel.

    L’un des thèmes théologiques clés réside dans le fait que, sous la nouvelle alliance, tous les croyants ont un accès direct à Dieu et peuvent ainsi s’approcher de son trône avec assurance (#Hé 4:16 ; #Hé 10:22). L’espérance de l’individu est dans la présence même de Dieu, à laquelle il accède à la suite du Sauveur (#Hé 6:19-20 ; #Hé 10:19-20). Le message essentiel que véhiculait le culte du tabernacle, c’était l’impossibilité, pour les croyants placés sous l’alliance de la loi, d’avoir un accès direct à la présence de Dieu (#Hé 9:8) et d’entrer dans le lieu très saint. Le message de l’épître aux Hébreux peut être résumé ainsi: ceux qui croient en Jésus-Christ, sacrifice parfait de Dieu pour le péché, ont le souverain sacrificateur parfait, dont le ministère ouvre une ère où tout est nouveau et meilleur que sous l’alliance de la loi.

       Cette épître est cependant plus qu’un simple traité doctrinal. Elle est extrêmement pratique dans les applications à la vie quotidienne qu’elle contient (voir le chapitre 13). L’auteur lui-même décrit son courrier comme des « paroles d’exhortation » (#Hé 13:22 ; cf. #Ac 13:15) destinées à mettre les lecteurs en action. Ces exhortations sont données sous la forme de 6 mises en garde:

ne pas nous éloigner des « choses que nous avons entendues » (#Hé 2:1-4)

ne pas refuser d’écouter la « voix » de Dieu (#Hé 3:7-14)

ne pas déchoir des « éléments de la parole de Christ » (#Hé 5:11-6:20)

ne pas mépriser « la connaissance de la vérité » (#Hé 10:26-39)

ne pas dévaluer « la grâce de Dieu » (#Hé 12:15-17)

ne pas nous éloigner de Celui « qui parle » (#Hé 12:25-29)

       Un autre aspect significatif de cette épître est l’exposition claire de certains passages de l’A.T. L’auteur était manifestement un enseignant compétent de la Parole de Dieu. Son exemple est instructif pour tout prédicateur et enseignant:

1:1-2:4 enseignement sur des versets des Psaumes; #2S 7 ; #De 32

2:5-18 enseignement sur #Ps 8:5-7

3:1-4:13 enseignement sur #Ps 95:7-11

4:14-7:28 enseignement sur #Ps 110:4

8:1-10:18 enseignement sur #Jér 31:31-34

10:32-12:3 enseignement sur #Ha 2:3-4

12:4-13 enseignement sur #Pr 3:11-12

12:18-29 enseignement sur #Ex 19:1-20:@

 

 

Questions d’interprétation

       Une interprétation correcte de cette épître exige que l’on discerne trois catégories parmi ses destinataires juifs:

1° les croyants,

2° les non-croyants qui étaient intellectuellement convaincus de la valeur de l’Évangile,

3° les non-croyants qui étaient attirés par l’Évangile et par la personne de Christ, mais qui n’avaient pas de conviction définitive à son sujet. Ne pas distinguer ces groupes conduirait à des interprétations contraires au reste de l’Écriture.

       Le groupe principal visé par cette épître était celui des chrétiens d’origine juive qui subissaient le rejet et la persécution de la part de leurs contemporains (#Hé 10:32-34), bien qu’il n’y ait pas encore eu de martyr parmi eux (#Hé 12:4). La lettre a été écrite pour les encourager à se confier en Christ, leur Messie et leur souverain sacrificateur. Ils étaient immatures et tentés de maintenir les rituels et traditions symboliques, sans force d’un point de vue spirituel, du judaïsme.

       Le second groupe était constitué de Juifs non croyants qui étaient convaincus des vérités fondamentales de l’Évangile mais n’avaient pas placé leur confiance en Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur. Ils étaient persuadés d’un point de vue intellectuel, mais non engagés spirituellement. Les passages suivants s’adressent à eux: 2:1-3; 6:4-6; 10:26-29; 12:15-17.

Le troisième groupe était celui des Juifs non croyants qui n’étaient pas convaincus de la vérité de l’Évangile mais en avaient entendu parler. Le chapitre 9 leur est très largement consacré (voir particulièrement les versets 11, 14-15, 27-28).

 

       La question d’interprétation la plus épineuse est posée par 6:4-6. L’expression « une fois éclairés » est souvent comprise comme désignant des chrétiens. Il y aurait alors là un avertissement contre le risque de perdre le salut. Mais l’auteur ne dit pas que ces hommes sont sauvés, et ils ne sont pas décrits en des termes habituels pour les croyants (comme saints, nés de nouveau, justes). Le problème provient d’une identification erronée de la condition spirituelle des personnes visées par ces propos. Il s’agit en fait de non-croyants qui avaient été exposés à la vérité rédemptrice de Dieu et avaient peut-être fait profession de foi, mais qui n’avaient pas fait preuve de la foi authentique qui sauve. En #Hé 10:26 aussi, allusion est faite à des apostats, et non à des croyants authentiques qui perdraient leur salut à cause de leurs péchés.

 

Plan

I. La supériorité du statut de Jésus-Christ (1:1-4:13)

 

A. Un nom supérieur (1:1-3)

B. Supérieur aux anges (1:4-2:18)

 

1. Un plus grand messager (1:4-14)

2. Un plus grand message (2:1-18)

 

a. Un plus grand salut (2:1-4)

b. Un plus grand sauveur (2:5-18)

 

C. Supérieur à Moïse (3:1-19)

D. Un repos supérieur (4:1-13)

 

II. La supériorité du sacerdoce de Jésus-Christ (4:14-7:28)

 

A. Christ en tant que souverain sacrificateur (4:14-5:10)

B. Exhortation à un engagement sans réserve envers Christ (5:11-6:20)

C. Un sacerdoce selon l’ordre de Melchisédek (7:1-28)

 

III. La supériorité du ministère de Jésus-Christ (8:1-10:18)

 

A. Une alliance supérieure (8:1-13)

B. Un sanctuaire supérieur (9:1-12)

C. Un sacrifice supérieur (9:13-10:18)

IV. La supériorité des privilèges du croyant (10:19-12:29)

 

A. La foi qui sauve (10:19-25)

B. La pseudo-foi (10:26-39)

C. La foi authentique (11:1-3)

D. Les héros de la foi (11:4-40)

E. La foi qui persévère (12:1-29)

 

V. La supériorité du comportement chrétien (13:1-21)

 

A. Les relations avec les autres (13:1-3)

B. Le rapport à soi (13:4-9)

C. La relation avec Dieu (13:10-21)

 

 

 

 

 

AUTRES NOTES

INTRODUCTION

 

   À propos de tout écrit du Nouveau Testament, il est naturel de se poser plusieurs questions, en particulier celles de savoir qui en sont l’auteur et les destinataires. Or, pour cette épître, il est impossible d’y répondre avec certitude. On peut seulement émettre des suggestions plausibles et assez raisonnablement étayées.

 

   Notre ignorance sur ce point ne nous prive pas cependant de la juste compréhension du texte. Elle ne peut pas davantage minimiser la portée spirituelle et théologique d’un document qui, dès l’abord, s’est imposé comme faisant autorité par sa valeur intrinsèque. En vérité, la seule réponse adéquate de la foi chrétienne aux questions posées, est que Dieu lui-même est l’auteur premier de l’épître et que les chrétiens de tous les siècles en sont les destinataires. Car, par son canal, Dieu sans le moindre doute a parlé et parle encore à son peuple par son Esprit. C’est là, en fin de compte, la justification la plus importante de son insertion dans le Canon du Nouveau Testament.

 

L’AUTEUR

 

   L’épître elle-même ne fournit aucune indication explicite quant à son auteur. Les premiers écrivains chrétiens ne nous fournissent, eux non plus, aucun témoignage unanime ou convaincant. Tertullien est catégorique dans son attestation ; il dit que Barnabas écrivit la lettre. Mais ce témoignage n’est pas confirmé, bien qu’on puisse quelque peu plaider en sa faveur. L’homme qui reçut un nom chrétien signifiant « fils d’exhortation » (#Ac 4:36) pourrait fort bien être responsable de cette « parole d’exhortation » (#Hé 13:22). En sa qualité de Lévite, il aurait eu un plus grand intérêt que tout autre au rituel sacrificatoire. Étant Juif cypriote, c’est fort possible qu’il ait eu des rapports étroits avec l’enseignement hellénistique et philosophique du Judaïsme d’Alexandrie ; il semble que l’auteur et ses lecteurs aient eu quelque connaissance de ce courant. En tant que converti aussitôt après la Pentecôte (c’est peut-être à quoi fait allusion #Hé 2:3,4), il ne fait pas de doute qu’il subit l’influence de l’enseignement d’Étienne, influence qui semble persister dans cette épître.

  À Alexandrie, où l’épître fut acceptée en raison de ses mérites propres, on remarque une tendance croissante au IIIe siècle à l’attribuer à Paul, mais de façon plutôt indirecte. Clément suggéra que Paul l’écrivit en hébreu, et que Luc la traduisit en grec. Origène était enclin à croire que les idées originelles émanaient de l’apôtre, mais non la forme écrite définitive ni le vocabulaire. Une telle liaison de l’épître avec le nom de Paul la revalorisait fortement, parce qu’elle lui conférait une autorité apostolique très estimée ; l’absence de ce parrainage avait fait hésiter certains à l’accepter comme canonique. En conséquence, il advint que beaucoup de copies manuscrites portèrent le titre « Épître de Paul aux Hébreux ». Cependant, cette imputation à l’apôtre, la plupart des savants actuels ne sont pas disposés à l’admettre. L’évidence interne de l’épître elle-même, son langage, son style et sa substance, motivent chez eux une conclusion opposée (par exemple contraste entre #Hé 2:3 et #Ga 1:12; 2:6).

 

   D’autres suggestions sont purement spéculatives. Elles incluent Apollos, Silas, Aquilas (ou Aquilas et Priscille), et Philippe l’évangéliste. Parmi elles, la suggestion que retient Luther optant pour Apollos est peut-être la meilleure. D’après ce que nous savons d’Apollos (voir #Ac 18:24-28), il est exactement le type d’homme susceptible d’avoir écrit une telle épître. Mais il n’existe aucun autre indice qu’il le fît. Lorsqu’un écrivain de l’Écriture a été providentiellement conduit à cacher son identité, il n’y a pas lieu de tenter de la découvrir, et probablement peu, sinon point d’espoir d’y parvenir. Il est plus sage de se contenter de ne la point connaître.

 

LES PREMIERS DESTINATAIRES

 

   L’épître elle-même ne comporte aucune indication claire de ceux pour qui elle fut rédigée à l’origine. Aux Hébreux remonte au IIe siècle. Le contenu confirme avec force que l’épître fut écrite à des judéo-chrétiens. Elle ne contient absolument aucune référence au paganisme ; #Hé 9:15 laisse supposer que ceux dont on parle avaient été « sous l’Ancienne Alliance » ; les Écritures de l’Ancien Testament, la loi du Sinaï ainsi que le rituel sacrificatoire lévitique, sont abordés avec un respect manifeste et considérés comme revêtus de la sanction et de l’autorité de Dieu. Mais les références au contexte juif ont toutes trait à ce qui est écrit et à ce que Dieu dit, plutôt qu’au Judaïsme et aux pratiques encore en vigueur du Temple de Jérusalem. C’est pourquoi plusieurs tentatives ont été faites récemment pour suggérer que l’épître fut adressée à des chrétiens d’origine païenne. (Voir la manière dont Paul, dans #1Co 10:1-11, écrivant à une Église où prédominaient les Gentils, fait appel à l’Ancien Testament et se réfère à « nos pères ». Voir aussi #1Co 5:7,8.)

   L’épître ne nous renseigne pas sur la localisation des premiers destinataires. On a suggéré Jérusalem, Césarée, Antioche de Syrie, Éphèse, Alexandrie et Rome. Le fait que les lecteurs n’avaient pas entendu personnellement le Christ (#Hé 2:3) va à l’encontre de la supposition qu’ils avaient passé leur vie à Jérusalem. Leur arrière-plan général, bien qu’indiscutablement juif, semble être teinté d’hellénisme et même de coutumes d’Alexandrie, plutôt qu’être resté exclusivement palestinien et rabbinique. Il semble qu’il s’agisse de Juifs de la Diaspora, dont les Écritures étaient l’Ancien Testament en grec. La formule « Ceux d’Italie vous saluent (#Hé 13:24) pourrait désigner des personnes vivant loin d’Italie et qui envoient leurs salutations au pays natal. Si cette interprétation est correcte (voir notes ad loc.), elle soutient le point de vue que les destinataires étaient un groupe juif de la communauté chrétienne de Rome. Peut-être est-ce significatif que les premières citations connues de cette épître se trouvent dans une lettre écrite par Clément de Rome en 95 environ après Jésus-Christ. De même, la référence à la persécution dans #Hé 10:32-34, pourrait constituer une allusion à l’expulsion de Rome des Juifs (chrétiens) par l’empereur Claude environ en 50 après Jésus-Christ. Voir #Ac 18:2.

 

   Dans sa forme, l’épître ressemble plus à un sermon qu’à une lettre. Le style est oratoire, l’argumentation logique, la composition littéraire élaborée. Il y a des exhortations périodiques. L’auteur dit même : « Le temps me manquerait pour dire » (#Hé 11:32). Or, même si elle fut d’abord composée comme un sermon, dans la forme dont nous disposons, il est clair qu’elle fut envoyée comme lettre à un groupe déterminé de lecteurs. Cf. #Hé 2:3; 5:11; 6:9,10; 10:25,32-36; 13:7,19,23,2. Ceux-ci connaissaient Timothée, et l’écrivain espère venir les voir. C’étaient des chrétiens de longue date, et l’auteur les avait suivis dès leurs premiers pas dans la foi. D’après les allusions de l’épître (voir #Hé 13:24), ils semblent n’avoir été qu’un cercle limité, se retrouvant peut-être pour le culte dans une maison amie, plutôt qu’une vaste communauté qui aurait alors vraisemblablement compris beaucoup de convertis plus récents.

 

   Il est possible de supposer (mais ce n’est qu’une suggestion) que les destinataires particuliers de cette épître étaient un groupe de Juifs, autrefois membres d’une synagogue de la Diaspora. Ils étaient des adeptes zélés du Judaïsme, du moins tel qu’ils le comprenaient, non pas parce qu’ils avaient vécu en Palestine, mais d’après l’étude de l’Ancien Testament en grec. Ils n’étaient pas sans connaître le mode de penser d’Alexandrie. En tant que Juifs, ils avaient été tout d’abord très zélés pour se rendre à Jérusalem à l’occasion des grandes fêtes annuelles. Peut-être leur groupe était-il en visite dans cette ville, lors de la grande Pentecôte chrétienne ou peu après ; c’est alors qu’eux-mêmes et l’auteur se seraient convertis à la foi en Jésus, reconnaissant en lui le Christ, en entendant la prédication des apôtres et en voyant les signes visibles de la puissance du Saint-Esprit (#Hé 2:3,4). Il se peut aussi qu’ils aient vu et subi la persécution fomentée contre l’Église de Jérusalem par les autorités juives et par des Juifs zélés comme Saul de Tarse ; c’est peut-être à quoi se réfère #Hé 10:32-34. (Cf. #Ac 5:41; 8:3; 9:13,14.) Il est possible que, de retour chez eux, ils subvinrent aux besoins des frères pauvres de Jérusalem (#Hé 6:10).

  Un tel arrière-plan pour leur initiation à l’expérience d’une vie nouvelle en Christ, donnerait un sens accru à l’assertion de l’auteur que les disciples de Jésus n’ont pas de Jérusalem terrestre comme cité permanente ; ils doivent plutôt sortir du camp pour aller à lui (#Hé 13:12-14). En tant que chrétiens, ils se sont « approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste » (#Hé 12:22). Ils n’ont plus besoin de se tenir dans le parvis en dehors du lieu très saint dans lequel seul le grand-prêtre pénètre, et ce une fois l’an seulement ; maintenant, avec assurance, ils peuvent entrer librement et continuellement au travers du voile déchiré, jusque dans le sanctuaire même de la présence de Dieu.

 

DATE

 

   Il est impossible de la fixer avec une certitude absolue, quoiqu’on puisse dire en toute confiance que l’épître fut très probablement écrite entre 60 et 70 après Jésus-Christ. Les lecteurs étaient chrétiens depuis fort longtemps (#Hé 5:12; 10:32). Quelques-uns de leurs conducteurs du début avaient achevé leur course terrestre (#Hé 13:7). D’autre part Timothée vivait encore (#Hé 13:23). Il paraît possible de soutenir que si la destruction de Jérusalem avait eu lieu, l’écrivain n’aurait pas manqué d’y faire allusion, d’autant plus qu’il s’agissait d’un jugement significatif de Dieu à l’égard du vieux régime du culte juif.

 

OCCASION ET BUT

 

   Afin de pouvoir établir l’occasion première et le but de l’épître, il nous faut tout d’abord apprécier les circonstances confrontant ceux pour lesquels elle fut écrite. Sur ce plan, leur condition spirituelle revêt un sens beaucoup plus important que leur localisation géographique. Pour la connaître, nous dépendons entièrement des allusions de l’épître elle-même. L’auteur établit un net contraste entre la position dans laquelle se trouvent ses lecteurs et leur situation antérieure, entre ce qu’ils devraient être et le danger vers lequel ils semblent glisser.

Ces chrétiens-là sont nonchalants (#Hé 5:11; 6:12) et découragés (#Hé 12:3,12). Ils ont perdu leur enthousiasme initial pour la foi (#Hé 3:6,14; 10:23,35). Ils ne se sont pas attachés à croître ou à progresser, et grave est leur déficience dans la compréhension et le discernement spirituels (#Hé 5:12-14). Ils cessent d’assister aux cultes chrétiens (#Hé 10:25) et de soutenir loyalement leurs conducteurs spirituels (#Hé 13:17). Ils ont besoin d’une exhortation renouvelée à imiter la foi de ceux qui les ont précédés (#Hé 13:7). Ils ont tendance à se laisser fourvoyer par des doctrines neuves et étrangères (#Hé 13:9 ; certains pensent qu’elles étaient de nature gnostique et semblables à celles qui troublèrent l’Église de Colosses. Voir l’introduction à cette épître, page 1196). Ils sont en danger de laisser échapper les promesses de Dieu (#Hé 4:1), et de dériver loin des choses qu’ils ont entendues (#Hé 2:1). Ils courent même le danger de perdre entièrement la foi dans une apostasie délibérée et persistante (#Hé 3:12; 10:26) ; ce danger sera encore plus grand s’ils ne parviennent pas à faire échec à quiconque parmi eux oblique dans cette direction (#Hé 3:13; 12:15). S’ils cèdent à une telle tentative et rejettent vraiment l’Évangile de Christ, ils ne peuvent s’attendre à rien d’autre qu’au jugement (#Hé 10:26-31).

 

   Comme ils avaient été autrefois des adhérents zélés du Judaïsme, il semble probable qu’ils aient été déçus par le Christianisme, car il ne leur avait pas apporté un royaume terrestre visible, Christianisme que la grande majorité de leurs compatriotes juifs avaient rejeté. De plus, leur fidélité à l’Évangile semblait n’avoir servi qu’à leur faire partager l’opprobre humiliant d’un Messie souffrant et crucifié, et leur faire affronter la menace croissante d’une violente persécution anti-chrétienne. Il se peut donc, par conséquent, qu’ils aient été gravement tentés de renier Jésus en tant que Messie, et de reprendre possession des bienfaits visibles et préférables que le Judaïsme semblait encore leur offrir.

 

   Que ce fût le Judaïsme qui les attirât à nouveau de préférence au Christianisme paraît confirmé par la façon manifeste dont l’auteur, dès le début, s’efforce de démontrer la supériorité de la Nouvelle Alliance sur l’Ancienne. Pour cela, il met surtout en avant l’excellence primordiale de Jésus, le Fils de Dieu, comparé aux prophètes et aux anges, aux chefs et aux grands-prêtres en fonction dans le régime ancien. Aussi montre-t-il, non seulement que le vieil ordre était imparfait et provisoire, mais que le Christianisme apporte la perfection (#Hé 7:19) et une perfection éternelle (#Hé 5:9; 9:12,15; 13:20).

  L’auteur et ses lecteurs étaient apparemment des Juifs hellénistes ayant une certaine connaissance de la pensée philosophique grecque ; l’auteur semble se servir d’idées de cette tendance, lorsqu’il déclare que le vieil ordre contenait simplement une « imitation » ou « une copie de la vérité » (#Hé 9:24), « une ombre des biens à venir et non pas l’image exacte des réalités » (#Hé 10:1). Le Christianisme est la vérité elle-même, la réalité céleste et idéale, qui possède réellement et absolument toutes les valeurs inhérentes que ces autres choses ne pouvaient au mieux que refléter ou préfigurer. Néanmoins, puisque ses lecteurs reconnaissent l’autorité divine des Écritures de l’Ancien Testament, l’argument décisif de l’auteur pour faire admettre la primauté de Christ sur les anges et le sacerdoce lévitique, ainsi que la supériorité de son sacrifice personnel sur celui des taureaux et des boucs, est le témoignage prophétique de l’Ancien Testament lui-même. Cf. #Hé 1:5-13; 7:15-22; 10:5-10.

 

   Le but de l’auteur, par conséquent, est de rendre ses lecteurs pleinement conscients, premièrement, de la révélation stupéfiante et du salut donnés aux hommes par Dieu en Christ ; deuxièmement, du caractère vraiment céleste et éternel des bénédictions offertes ainsi gratuitement pour que la foi se les approprie ; troisièmement, du rôle de la souffrance et de l’épreuve patiemment supportées par la foi pendant notre pèlerinage actuel vers le but fixé par Dieu, tel que le montrent l’expérience et l’œuvre de l’auteur de notre salut, et ce par la discipline à laquelle Dieu soumet tous ses enfants ; quatrièmement, du jugement terrifiant qui doit tomber sur quiconque connaissant tout cela, le rejette. Après s’être efforcé de les rendre conscients de ces choses, l’auteur a ensuite pour but de les pousser à agir en conformité avec son enseignement. Tous ces buts sont repris tout au long de l’épître, en utilisant successivement l’exposition raisonnée, l’exhortation pressante et l’avertissement solennel.

 

CONTENU

Comme nous l’avons vu, le contenu de cette épître ne peut être valablement évalué qu’en fonction des circonstances de sa rédaction et de son but. Manifestement l’auteur considère l’Écriture de l’Ancien Testament. comme la parole de Dieu lui-même, faisant autorité, riche en images et anticipation des vraies réalités du dessein du Seigneur. Il l’utilise donc sans cesse pour étayer, illustrer et développer son propre thème. Il rappelle, par exemple, comment Dieu fit sortir tout un peuple d’Égypte, établit une alliance avec lui au Sinaï, et institua un corps de prêtres ainsi que le culte du Tabernacle en vue de la continuité de cette relation-là. Il évoque la multitude de ceux qui, après avoir suivi Dieu, périrent dans le désert (#Hé 3:16,17). D’une part, à cause d’un manque de foi, ils ne surent s’emparer de la promesse de Dieu et entrer en possession de l’héritage (#Hé 3:18,19; 4:2,6). D’autre part, ils encoururent le jugement divin en désobéissant aux clauses de l’alliance (#Hé 2:2). Par exemple, le châtiment pour ceux qui commettaient l’adultère spirituel en adorant d’autres dieux, était la mort (#Hé 10:28). De même, lorsque Ésaü, né et élevé au sein d’une famille privilégiée, méprisa son droit d’aînesse et le vendit, il était perdu sans recours ; pour lui, aucune possibilité de repentance (#Hé 12:16,17). Fort de ces exemples tirés des Saintes Écritures, l’auteur sait parfaitement que ceux qui reçoivent la lumière et l’appel de Dieu, ou bien marchent avec lui dans la foi et l’obéissance pour posséder l’héritage total, ou bien rejettent la lumière et l’appel, et sont passibles du jugement.

 

   Aussi l’auteur forme-t-il des vœux pour ses lecteurs et craint-il pour eux ; il espère ardemment qu’ils puissent atteindre la maturité ou la perfection (#Hé 6:1) ; mais il a peur que l’un d’eux ne se relâche ou ne se prive de la grâce de Dieu (#Hé 12:15). Car ils ont goûté aux privilèges du grand « exode » (« départ », « sortie » ; grec exodos, #Lu 9:31) accompli par Jésus à Jérusalem. Ils ont été scellés et sanctifiés par le sang de la Nouvelle Alliance (voir #Hé 10:29). Comme pour les Israélites au Sinaï, ces choses non seulement leur imposent des obligations de foi et d’obéissance, mais aussi placent devant eux l’occasion d’hériter des promesses divines. Or les dangers qui les menacent sont également très semblables à ceux qui assaillaient les Israélites sous la première alliance. Il y a le danger d’incrédulité ; il y a le danger supplémentaire de désobéissance et d’apostasie, du rejet délibéré de la lumière, et de la séparation d’avec le Dieu vivant (#Hé 3:12; 10:26,38). Ils ont donc besoin d’encouragements pour aller de l’avant, et d’avertissements contre l’abandon ; l’épître en est remplie.

 

   L’auteur n’en est pas moins persuadé qu’en contraste avec l’Ancienne Alliance, la révélation et la rédemption données en Christ aux hommes constituent la vérité finale de Dieu. L’obligation de rester vigilant et l’assurance du secours divin complet sont par conséquent absolues. Ces choses règlent soit le salut total, soit la condamnation entière et finale de chacun. Aussi le désir pressant de ce même auteur est-il d’exhorter à fond ses lecteurs à répondre favorablement, de les prévenir d’avoir à prendre garde comme il convient.

Il fournit une base solide à ces exhortations et avertissements par un exposé détaillé de la supériorité de Christ et de ce qu’offre la Nouvelle Alliance, comparé à ce qui était utilisé ou donné sous l’Ancienne Alliance. En Christ est la révélation finale de Dieu, plus grande que tout ce qui avait été communiqué jusqu’ici par l’intermédiaire des prophètes et des anges, parce qu’il est lui-même Dieu le Fils. C’est en Christ qu’est la réconciliation décisive avec Dieu, parce que, ayant condescendu à devenir un homme réel, participant comme nous au sang et à la chair, il s’abaissa encore davantage et connut la mort pour tous les hommes, ôtant le péché en s’offrant lui-même comme sacrifice pour le péché. Ainsi s’érige la vraie maison, ou la communauté, du peuple de Dieu, dont Christ est le chef et à laquelle tous ceux qui croient en lui sont appelés à appartenir. Ils n’en deviendront membres que s’ils restent fermes dans leur foi tout au long de l’épreuve de la traversée du désert, qui sépare le grand « exode » du salut de l’héritage prochain de la promesse.

 

   En outre, cette communauté est appelée à participer à la Nouvelle Alliance, pleine de promesses meilleures, et dont Jésus est devenu le médiateur efficace, par son œuvre décisive de rédemption et par la dispensation incessante de ses bienfaits. En tant que Grand-Prêtre de cette communauté, il en a fini avec le péché une fois pour toutes, par l’offrande unique de sa vie humaine et terrestre sur la croix. Ce qui lui a valu, à titre de représentant des croyants, non seulement l’entrée en la présence de Dieu mais aussi une place sur le trône, à sa droite.

 

   Le voile de séparation qui maintenait les hommes hors du sanctuaire est définitivement déchiré. Aussi peuvent-ils s’approcher du trône même de Dieu, et découvrir que c’est un trône de grâce, avec, toujours présent, celui qui est prêt à intercéder en leur faveur. Aussi peuvent-ils compter sur leur Grand-Prêtre qui, de son trône, pourvoira à leurs besoins et parachèvera pleinement l’œuvre de leur salut. Ils peuvent également compter sur l’accomplissement en eux-mêmes, en tant que peuple du Christ, de toutes les promesses divines de la prestigieuse Alliance Nouvelle. Avec des privilèges aussi merveilleux qui s’offrent à eux, qu’ils restent inébranlables dans la foi et la confessent ouvertement, et qu’ils recherchent ardemment une expérience et une jouissance plus complètes des bienfaits mis à leur disposition.

  Les lecteurs de l’épître avaient également besoin d’apprendre pratiquement une autre vérité importante. Ceux qui veulent ainsi collaborer avec Dieu doivent compter sur lui par la foi. Il est celui qui est invisible, et dont les plus grandes récompenses se situent dans l’avenir. En réalité, la perspective immédiate et l’expérience actuelle de chacun peuvent sembler nier la présence du Seigneur et contredire l’espoir de sa récompense. La foi, par conséquent, est indispensable à une vigilance de bon aloi et une ferme poursuite de l’action. Ici, une fois de plus, l’Écriture de l’Ancien Testament est le manuel qui nous apporte les directives de Dieu ; elle montre, par le témoignage de la vie des croyants et de leurs réalisations, que ces choses se sont immanquablement révélées vraies dans l’expérience de tous ceux qui ont de quelque manière plu à Dieu, et sont devenus héritiers de ses promesses. Aussi l’auteur encourage-t-il ses lecteurs à ne pas se laisser décourager par l’absence dans le Christianisme de gloire visible, immédiate et terrestre. Plutôt, dit-il, « confessons notre espérance avec un inflexible attachement, car celui qui a fait la promesse est fidèle » (#Hé 10:23). « Car nous n’avons pas ici de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir » (#Hé 13:14). Le royaume qui nous est donné pour que nous en jouissions, sera révélé complètement, mais seulement quand cet état de choses temporel aura disparu au jour du jugement.

 

   Par conséquent, que les lecteurs recherchent leur tout en Christ, dans sa personne immuable (#Hé 13:8), dans sa sollicitude permanente (#Hé 13:5,6), et dans la pleine suffisance de son acte expiatoire hors de la porte de Jérusalem (#Hé 13:12). Au lieu de céder à la tentation d’abandonner le Christianisme et de retourner au Judaïsme, qu’ils se tiennent à l’écart de ce dernier une fois pour toutes, quelle que soit la réprobation encourue, et qu’ils s’attachent ouvertement à Jésus le crucifié comme à leur seule espérance (#Hé 13:13). Car, dit l’auteur dans sa bénédiction finale, ce Jésus est « notre Seigneur » ; il est « le grand berger des brebis » (#Hé 13:20). Tous nos espoirs, à juste titre, reposent sur lui. Non, une telle confiance n’est pas vaine. Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts. L’alliance que son sang a scellée est déjà opérationnelle. Dieu lui-même s’active à la réaliser. Nous pouvons donc compter sur lui pour achever de façon parfaite ce qui nous concerne. Aussi, alors que d’autres peuvent régresser  —  et il est bon que le terrible avertissement retentisse  —  il est inconcevable que nous agissions ainsi. Certes non, « nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui croient pour sauver leur âme » (#Hé 10:39).

 

   Pour des notes complémentaires sur la Nouvelle Alliance, la prêtrise de Christ et les passages d’avertissement, voir Appendices 1, 2 et 3, pages 1280-1283.

SOMMAIRE

 

   Notez l’alternance de l’exposition et de l’exhortation ainsi que l’enchaînement rigoureux de la pensée dans les passages doctrinaux.

 

   1.1-4 Introduction : ultime message de Dieu par son Fils

 

   1.5-14 La supériorité du Fils sur les anges

 

   2.1-4 Application pratique et avertissement personnel

 

   2.5-18 L’incarnation, les souffrances et la mort du Fils de Dieu

 

   3.1-6 Christ supérieur à Moise

 

   3.7-4.13 Application et avertissement

 

   4.14-5.10 Christ, notre grand-prêtre souverain

 

   5.11-6.20 Exhortation à progresser et à persévérer

 

   7.1-28 Les caractéristiques et l’efficacité de l’éternelle prêtrise de Christ

 

   8.1-6 L’excellence du ministère de Christ comme souverain sacrificateur

8.7-13 Les deux alliances

 

   9.1-10 Description du ministère de la première alliance

 

   9.11-10.18 Les caractéristiques du sacrifice de Christ

 

   10.19-39 Exhortations pratiques

 

   11.1-40 Les réalisations triomphantes de la foi

 

   12.1-29 Appropriation personnelle : appel à un service agréé par Dieu

 

   13.1-17 Diverses exhortations supplémentaires

 

   13.18-25 Messages personnels et bénédiction finale 

 

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