L’épître de Jacques 44-49 Après Jésus-Christ

21/05/2014 18:08
L’épître de Jacques

 

L’épître de Jacques porte le nom de son auteur, comme toutes les épîtres générales,
à l’exception de celle aux Hébreux.

Auteur et date

Il y a quatre Jacques dans le Nouveau Testament, mais deux seulement peuvent être considérés comme les rédacteurs de cette épître. Aucun commentateur sérieux n’a retenu la candidature de Jacques le mineur, fils d’Alphée (#Mt 10:3 ; #Ac 1:13), ni celle du père du disciple nommé Jude (#Lu 6:16 ; #Ac 1:13). Certains ont suggéré qu’il pouvait s’agir du fils de Zébédée et frère de Jean (#Mt 4:21); il est toutefois mort martyr avant de pouvoir rédiger cette épître (#Ac 12:2). Il ne reste donc que l’aîné des demi-frères de Christ (#Mr 6:3), qui était aussi le frère de Jude (#Mt 13:55), auteur de l’épître qui porte son nom (#Jude 1). Ce Jacques a tout d’abord rejeté l’idée que Jésus puisse être le Messie (#Jn 7:5), mais, par la suite, il a cru (#1Co 15:7) et est devenu l’un des principaux responsables de l’Eglise de Jérusalem (cf. #Ac 12:17 ; #Ac 15:13 ; #Ac 21:18 ; #Ga 2:12). Il est en effet présenté comme l’une des « colonnes » de cette Eglise, titre qu’il partage avec Pierre et Jean (#Ga 2:9). Il est aussi connu sous le nom de Jacques le juste, du fait de son engagement en faveur de la justice. Si l’on en croit l’historien juif du Ier siècle Flavius Josèphe, Jacques mourut en martyr vers 62 apr. J.-C. La comparaison lexicale entre la lettre transcrite en #Ac 15 et cette épître fournit une confirmation supplémentaire qu’il en est bien l’auteur. Si les termes peuvent différer en français, ils sont identiques en grec.

Comparaison lexicale entre Jacques et Actes 15 ==> figure 11954

Jacques écrit avec l’autorité que lui confère sa qualité de témoin oculaire de la résurrection de Christ (#1Co 15:7). Il était reconnu comme compagnon d’œuvre des apôtres (#Ga 1:19) et comme chef de l’Eglise de Jérusalem.

Jacques destinait sans doute cette épître aux croyants dispersés (#Ja 1:1), suite à l’agitation politique mentionnée en #Ac 12 (vers 44 apr. J.-C.). Elle a très probablement été rédigée vers 44-49 apr. J.-C., puisqu’elle ne contient aucune allusion au concile de Jérusalem évoqué en #Ac 15 (vers 49 apr. J.-C.). Elle serait donc la plus ancienne du canon du Nouveau Testament.

Contexte et arrière-plan

Les destinataires de cette épître étaient les chrétiens d’origine juive dispersés (#Ja 1:1), suite peut-être au martyre d’Etienne (#Ac 7:1 ; 31-34 apr. J.-C.), ou, ce qui constitue l’hypothèse la plus vraisemblable, du fait des persécutions subies sous le règne d’Hérode Agrippa Ier (#Ac 12, vers 44 apr. J.-C.). Ils sont appelés « frères » à 15 reprises (#Ja 1:2, #Ja 1:16, #Ja 1:19 ; #Ja 2:1, #Ja 2:5, #Ja 2:14 ; #Ja 3:1, #Ja 3:10, #Ja 3:12 ; #Ja 4:11 ; #Ja 5:7, #Ja 5:9-10, #Ja 5:12, #Ja 5:19), épithète courante parmi les Juifs du Ier siècle. Par ailleurs, le mot grec traduit par « assemblée » (#Ja 2:2) est le même que celui traduit par « synagogue », et Jacques fait plus de 40 allusions à l’Ancien Testament (et plus de 20 au sermon sur la montagne, #Mt 5:1-7:@). L’épître porte donc clairement l’empreinte du judaïsme.

Thèmes historiques et théologiques

L’épître de Jacques rappelle le livre des Proverbes par sa manière directe et pragmatique d’évoquer la vie du chrétien victorieux. Elle met l’accent sur la pratique de la sainteté plutôt que sur une simple connaissance théorique de la vérité. Jacques désirait passionnément voir ses lecteurs faire preuve d’une obéissance sans compromis à la Parole de Dieu. En homme habitué à vivre à l’extérieur, il mentionne à 30 reprises au moins la nature (p. ex. « flot de la mer » 1:6; « bêtes » 3:7; « le ciel donna de la pluie » 5:18). A l’instar de Paul, il insiste sur la justification par la foi, mais en mettant l’accent sur les fruits spirituels comme démonstration d’une foi authentique.

Questions d’interprétation

Deux textes significatifs au moins présentent des difficultés d’interprétation.

1° en #Ja 2:14-26, quelle relation y a-t-il entre la foi et les œuvres? L’accent mis par Jacques sur les œuvres contredit-il Paul et l’importance qu’il donne au salut par la foi?

 

2° Les promesses de guérison en #Ja 5:13-18 concernent-elles le domaine spirituel ou physique? Ces questions difficiles sont traitées dans les notes.

Plan

Il y a différentes manières possibles de mettre en évidence l’articulation de cette épître. L’une d’entre elles consiste à mettre l’accent sur la série de tests permettant de mesurer l’authenticité de la foi du croyant.

 

Plan

 

Introduction (#Ja 1:1)

 

I. Le test de la persévérance dans la souffrance (#Ja 1:2-12)
II. Le test de la tentation (#Ja 1:13-18)
III. Le test de la réponse donnée au monde (#Ja 1:19-27)
IV. Le test de l’amour impartial (#Ja 2:1-13)
V. Le test des œuvres justes (#Ja 2:14-26)
VI. Le test de la langue (#Ja 3:1-12)
VII. Le test de la sagesse dans l’humilité (#Ja 3:13-18)
VIII. Le test de la compromission avec le monde (#Ja 4:1-12)
IX. Le test de la dépendance (#Ja 4:13-17)
X. Le test de la patience dans la souffrance (#Ja 5:1-11)
XI. Le test de l’authenticité (#Ja 5:12)
XII. Le test de la persévérance dans la prière (#Ja 5:13-18)
XIII. Le test de la foi authentique (#Ja 5:19-20)

 

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1:1

Jacques. Le demi-frère du Seigneur Jésus (voir l’introduction {==> "Ja 1:1"}, auteur et date {==> "Ja 1:1"}; cf. #Ga 1:19 ; #Ga 2:9).

serviteur. Voir la note sur Ro 1:1 {==> "Ro 1:1"}.

douze tribus. Appellation communément donnée aux Juifs dans le N.T. (cf. #Mt 19:28 ; #Ac 26:7 ; #Ap 7:4). Après le règne de Salomon, le royaume fut divisé en deux. Celui du nord, appelé Israël, était constitué de dix tribus. Benjamin se joignit à Juda pour former le royaume du sud, appelé Juda. Suite à la chute du royaume du nord et à sa déportation en Assyrie (722 av. J.-C.), quelques-uns de ceux qui restaient des dix tribus du nord parvinrent à s’introduire en Juda et à se rendre à Jérusalem pour adorer dans le temple (#2Ch 29:1-30:@ ; #2Ch 34). Ainsi put être préservée l’existence des douze tribus en terre de Juda. Quand le royaume du sud fut emmené en exil à Babylone (586 av. J.-C.), il devint impossible d’établir avec certitude l’identité tribale des habitants. Néanmoins, les prophètes prédirent l’avènement d’un temps où Dieu reconstituerait la nation tout entière et redonnerait à chacun son appartenance tribale (cf. #Esa 11:12-13 ; #Jér 3:18 ; #Jér 50:4 ; #Ez 37 ; #Ap 7:5-8).

dans la dispersion. Le mot grec diaspora qui signifie littéralement « à travers un ensemencement » (cf. #Jn 7:35) - était devenu un terme technique pour désigner les Juifs établis hors du territoire d’Israël (cf. #1Pi 1:1). De nombreux Juifs avaient été expulsés de leur terre par les Assyriens (#2R 17 ; #1Ch 5) et les Babyloniens (#2R 24:1-25:@ ; #2Ch 36), puis emmenés en esclavage à Rome lors de la conquête romaine (autour de 63 av. J.-C.). En outre, au cours des siècles qui précédèrent la première venue de Christ, des milliers de Juifs quittèrent le pays promis pour s’installer dans tout le monde méditerranéen (voir les notes sur Ac 2:5-11 {==> "Ac 2:5"}). Les destinataires de cette épître étaient, en premier lieu, ceux qui avaient été dispersés suite aux persécutions (voir l’introduction {==> "Ja 1:1"}, contexte et arrière-plan {==> "Ja 1:1"}).

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