L’Imitation de Jésus-Christ 21. Qu’il faut établir son repos en Dieu, plutôt que dans tous les autres biens

12/09/2019 00:43

L’Imitation de Jésus-Christ

21. Qu’il faut établir son repos en Dieu, plutôt que dans tous les autres biens

Le fidèle : En tout et par-dessus tout, repose-toi en Dieu, ô mon âme, parce qu’il est le repos éternel des saints. Aimable et doux Jésus, donnez-moi de me reposer en vous plus qu’en toutes les créatures ; plus que dans la santé, la beauté, les honneurs et la gloire ; plus que dans toute puissance et dans toute dignité ; plus que dans la science, l’esprit, les richesses, les arts ; plus que dans les plaisirs et la joie, la renommée et la louange, les consolations et les douceurs, l’espérance et les promesses ; plus qu’en tout mérite et en tout désir ; plus même que dans vos dons et toutes les récompenses que vous pouvez nous prodiguer ; plus que dans l’allégresse et dans les transports que l’âme peut concevoir et sentir ; plus enfin que dans les anges et dans les archanges, et dans toute l’armée des cieux ; plus qu’en toutes les choses visibles et invisibles, plus qu’en tout ce qui n’est pas vous, ô mon Dieu !

Car vous seul êtes infiniment bon, seul très haut, très puissant ; vous suffisez seul, parce que seul vous possédez et vous donnez tout, vous seul nous consolez par vos douceurs inexprimables ; seul vous êtes toute beauté, tout amour ; votre gloire s’élève au-dessus de toute gloire, votre grandeur au-dessus de toute grandeur ; la perfection de tous les biens ensemble est en vous, Seigneur mon Dieu, y a toujours été, y sera toujours. Ainsi, tout ce que vous me donnez hors de vous, tout ce que vous me découvrez de vous-même, tout ce que vous m’en promettez est trop peu et ne me suffit pas, si je ne vous vois, si je ne vous possède pleinement. Car mon cœur ne peut avoir de vrai repos ni être entièrement rassasié jusqu’à ce que, s’élevant au-dessus de tous vos dons et de toute créature, il se repose uniquement en vous.

Tendre époux de mon âme, pur objet de son amour, ô mon Jésus, Roi de toutes les créatures ! qui me délivrera de mes liens, qui me donnera des ailes pour voler vers vous et me reposer en vous ? Oh ! quand serai-je assez dégagé de la terre pour voir, Seigneur mon Dieu, et pour goûter combien vous êtes doux ? Quand serai-je tellement absorbé en vous, tellement pénétré de votre amour, que je ne me sente plus moi-même et que je ne vive plus que de vous, dans cette union ineffable et au-dessus des sens, que tous ne connaissent pas ? Maintenant, je ne sais que gémir et je porte avec douleur ma misère. Car en cette vallée de larmes, il se rencontre bien des maux, qui me troublent, m’affligent et couvrent mon âme comme d’un nuage. Souvent ils me fatiguent et me retardent ; ils s’emparent de moi ; ils m’arrêtent et, m’ôtant près de vous un libre accès, ils me privent de ces délicieux embrassements dont jouissent toujours et sans obstacle les célestes esprits. Soyez touché de mes soupirs et de ma désolation sur la terre !

ô Jésus, splendeur de l’éternelle gloire, consolateur de l’âme exilée ! ma bouche est muette devant vous et mon silence vous parle. Jusqu’à quand mon Seigneur tardera-t’il de venir ? Qu’il vienne à ce pauvre qui est à lui et qu’il lui rende la joie. Qu’il étende la main pour relever un malheureux plongé dans l’angoisse. Venez, venez, car sans vous, tous les jours, toutes les heures s’écoulent dans la tristesse, parce que vous êtes seul ma joie, et que vous pouvez seul remplir le vide de mon cœur. Je suis oppressé de misère, et comme un prisonnier chargé de fers, jusqu’à ce que, me ranimant par la lumière de votre présence, vous me rendiez la liberté et jetiez sur moi un regard d’amour.

Que d’autres cherchent, au lieu de vous, tout ce qu’ils voudront ; pour moi, rien ne me plaît ni ne me plaira jamais que vous, ô mon Dieu ! mon espérance, mon salut éternel ! Je ne me tairai point, je ne cesserai point de prier jusqu’à ce que votre grâce revienne et que vous me parliez intérieurement.

Jésus-Christ : Me voici, je viens à vous parce que vous m’avez invoqué. Vos larmes et le désir de votre âme, le brisement de votre cœur humilié m’ont fléchi et ramené à vous. Le fidèle : Et j’ai dit : Seigneur, je vous ai appelé et j’ai désiré jouir de vous, prêt à rejeter pour vous tout le reste. Et c’est vous qui m’avez incité le premier à vous chercher. Soyez donc béni, Seigneur, d’avoir usé de cette bonté envers votre serviteur selon votre infinie miséricorde. Que peut-il vous dire encore et que lui reste-t’il, qu’à s’humilier profondément en votre présence, plein du souvenir de son néant et de son iniquité ? Car il n’est rien de semblable à vous dans tout ce que le ciel et la terre renferment de plus merveilleux. Vos œuvres sont parfaites, vos jugements véritables, et l’univers est régi par votre providence. Louange donc et gloire à vous, ô sagesse du Père ! Que mon âme, que ma bouche, que toutes les créatures ensemble vous louent et vous bénissent à jamais.

 

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