LE BLASPHÈME CONTRE LE SAINT-ESPRIT

09/07/2016 17:00

LE BLASPHÈME CONTRE LE SAINT-ESPRIT

Ce péché, commis par des pharisiens, consiste en un rejet délibéré et conscient de la vérité connue.

Ils avaient en effet assimilé les oeuvres de Jésus -pourtant réalisées par l’Esprit de Dieu (Matt 12:28)- à celle du diable.

Et Jésus déclare qu’un tel péché ne sera jamais pardonné dans ce siècle, comme dans celui à venir. Celui qui le commet est “coupable d’un péché éternel” (Marc 3:29, Matt 12:22-32).

Il est conduit inexorablement dans un état moral incorrigible, parce qu’il a volontairement péché contre sa propre conscience.

Selon Jean, un tel pécheur a “préféré les ténèbres à la lumière” (Jean 3:18-21), et en conséquence, “mourra dans son péché” (Jean 8:24).

Son péché, “mène à la mort”. Le résultat est la ruine spirituelle, la “seconde mort” réservée à ceux dont le nom “n’est pas écrit dans le livre de vie” (Ap. 20:15; 21:8).

Certains objecteront peut-être que, si le “péché qui mène à la mort” était le blasphème contre le Saint-Esprit d’un non-croyant endurci, Jean ne saurait l’appeler “frère”.

Pour être exact, Jean ne le fait pas : c’est celui dont le péché “ne mène pas à la mort” qui est appelé frère. Pour celui dont le péché mène à la mort, il n’est ni nommé, ni décrit.

En outre, Jean utilise parfois le terme “frère” pour désigner un voisin, un comparse, ou quelqu’un qui lui est semblable, sans pour autant désigner un chrétien régénéré. L’exemple est évident en 1 Jean 2:9, 11 ou encore en 1 Jean 3:16-17.

Mais, supposons un instant que Jean regarde les deux personnages de 5:16 comme des “frères”. Qu’impliquerait une telle situation?

Même dans un tel cas, on peut affirmer avec certitude qu’aucun des deux n’est vu comme un enfant de Dieu, même celui dont le péché ne mène pas à la mort.

En effet, il y a un point crucial que, malheureusement, les commentateurs omettent généralement : la vie est donnée en réponse de la prière, dans les deux cas. En vérité, les deux sont donc morts et ont besoin de recevoir la vie.

Aucun des deux n’est un chrétien authentique. La vie, pour Jean, est synonyme de relation avec Dieu, de communion avec Dieu (1 Jean 1:5-6). Le chrétien est passé “de la mort à la vie” (1 Jean 3:14, Jean 5:24). Le jugement et la mort sont derrière lui; il “a la vie” (5:12).

Et même quand il est séduit par lé péché, ce qui peut arriver (1 Jean 2:1), il a un avocat auprès du Père (1 Jean 2:2) qui offre un plein pardon. Nulle part, Jean ne dit qu’un tel chrétien aurait besoin de “recevoir la vie”.

Quelle est donc la différence entre les deux protagonistes de 1 Jean 5:16?

Les deux sont “morts par leurs offenses” (Eph 2:1), mais l’un peut recevoir la vie grâce à l’intercession de chrétiens, tandis que le deuxième, d’ores et déjà spirituellement inerte, souffrira la mort éternelle.

Seul un cas d’une telle gravité permettrait à Jean de demander à ses lecteurs de ne pas prier pour…

 

Il reste une dernière question en suspens : et si en réalité Jean faisait allusion aux faux docteurs, en parlant du péché qui conduit à la mort?

De nombreux commentateurs se joignent à cette idée.
Mais il est aisé de répondre : pour Jean, les faux docteurs ne sont pas des apostats, mais des contrefaçons de chrétiens.

Ce ne sont pas des frères qui auraient un fois reçu la vie éternelle pour ensuite renoncer à la foi. Ce sont des “antichrists”, qui, en niant le Fils, n’ont pas le Père (1 Jean 2:22-23 ; 2 Jean 1:9), des enfants du diable, et non des enfants de Dieu (1 Jean 3:10).

Certes, ils ont été membres visibles d’une assemblée et se sont fait passer pour des “frères”. Comme le dit Jean : “ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres” (2:19).

En rejetant le Fils, ils ont rejeté la vie (5:12). Leur péché conduit bel et bien à la mort.

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