MALACHIE

02/01/2014 13:35
 

 

MALACHIE

 

433-424 AVANT J.C.

 

Le livre du prophète 

 

       Le livre porte le nom de son auteur. Avec ce dernier ouvrage de la série des petits prophètes, Dieu mit un point final au canon de l’A.T., aussi bien du point de vue historique que prophétique. 

 

Auteur et date 

 

       Certaines personnes ont suggéré que l’auteur de ce livre était un anonyme, puisque Malachie signifie « mon messager » ou « le messager de l’Eternel » et pourrait, par conséquent, correspondre à un titre plutôt qu’à un nom propre. Elles soulignent aussi qu’aucun autre personnage de l’A.T. n’est appelé ainsi et qu’aucun renseignement n’est fourni sur l’arrière-plan de l’auteur. Cependant, puisque tous les autres livres prophétiques présentent leur auteur dans les versets introductifs, il est fort probable que le dernier des prophètes écrivains de l’A.T. ait effectivement porté le nom de Malachie. D’après la tradition juive, il était membre de la « grande synagogue », le conseil qui rassembla et préserva les Ecritures saintes. 

 

     Les indices internes permettent de conclure que le texte fut rédigé à la fin du Ve siècle av. J.-C., probablement pendant l’absence de Néhémie, reparti quelques années en Perse (vers 433-424 av. J.-C.; cf. #Né 5:14 ; #Né 13: 6). Des sacrifices étaient offerts dans le second temple (#Mal 1:7-10 ; #Mal 3:8), achevé en 516 av. J.-C. (cf. #Esd 6:13-15). Plusieurs années s’étaient écoulées depuis la fin des travaux, puisque les sacrificateurs étaient devenus corrompus et arrogants (#Mal 1:6-2:9). La mention du « gouverneur » (#Mal 1:8) situe le texte à l’époque de la domination perse sur Juda et de l’absence de Néhémie (#Né 13: 6), alors que l’insistance de Malachie sur le respect de la loi (#Mal 4:4) correspond bien au centre d’intérêt de Néhémie et d’Esdras (#Esd 7:14, #Esd 7:25-26 ; #Né 8:18). Les trois hommes adoptèrent la même attitude réprobatrice face aux mariages avec des femmes païennes (#Mal 2:11-15 ; cf. #Esd 9:1-10:2 ; #Né 13:23-27), au non-versement de la dîme (#Mal 3:8-10 ; cf. #Né 13:10-14) et à l’injustice sociale (#Mal 3:5 ; cf. #Né 5:1-13). Venu à Jérusalem en 445 av. J.-C. pour reconstruire la muraille, Néhémie retourna en Perse en 433 av. J.-C. Il revint ensuite en Israël (vers 424 av. J.-C.) pour réprimer les péchés décrits par Malachie (#Né 13: 6). Le livre de Malachie fut donc probablement écrit pendant l’absence de Néhémie, près d’un siècle après le début du ministère prophétique d’Aggée et de Zacharie. De même qu’#Ap 2:1-3:2 révèle ce que Christ pense de l’état des Eglises, Dieu dévoile ici à son peuple, par l’intermédiaire de Malachie, ce qu’il pense de sa condition. 

 

Contexte et arrière-plan 

 

       Seuls 50 000 exilés étaient revenus de l’exil babylonien pour s’installer en Juda (en 538-536 av. J.-C.). Le temple avait été reconstruit sous la conduite de Zorobabel (en 516 av. J.-C), et le système sacrificiel avait été rétabli. Esdras était revenu dans le pays promis en 458 av. J.-C., suivi par Néhémie en 445 av. J.-C. Moins d’un siècle après les premiers retours, le peuple et les sacrificateurs s’étaient déjà détournés de la loi de Dieu, pratiquant un rituel religieux superficiel et laissant leur cœur s’endurcir face au grand amour de l’Eternel. Malachie réprimanda et condamna ces mauvais agissements, en montrant clairement au peuple sa culpabilité et en l’appelant à la repentance. Quand Néhémie revint pour la seconde fois de Perse (vers 424 av. J.-C.), lui aussi reprocha vivement à ses compatriotes leurs mauvais agissements dans le temple et dans l’exercice du sacerdoce, la violation du sabbat et les divorces illégitimes d’avec une épouse juive pour pouvoir s’unir à une femme païenne (cf. #Né 13). 

 

       Au cours des deux mille ans d’histoire postérieurs à Abraham, aucune des glorieuses promesses des alliances abrahamique et davidique, ni de la nouvelle alliance, ne s’était accomplie totalement. Certes, il y avait eu des moments forts dans l’histoire d’Israël, notamment avec Josué, David ou Josias, mais les Juifs avaient apparemment perdu toute occasion de jouir à nouveau des faveurs divines. En effet, moins d’un siècle après être revenus d’exil, ils avaient déjà sombré dans les profondeurs du péché, à tel point que leurs fautes dépassaient celles qui avaient entraîné leur déportation en Assyrie et à Babylone. De plus, le Messie qu’ils attendaient depuis si longtemps n’était pas apparu, et son avènement ne semblait pas être à l’ordre du jour. 

      C’est ainsi que, dans cette ultime prophétie de l’A.T., Malachie écrivit un message de jugement sur Israël à cause de son péché chronique, mais avec une promesse: un jour à venir, quand les Juifs se repentiraient, le Messie se révélerait et les promesses faites par Dieu dans le cadre de l’alliance seraient accomplies. Après les paroles de condamnation de Malachie, il y aurait plus de quatre siècles de silence divin, jusqu’au jour où un autre prophète parlerait de la part de Dieu: il s’appelait Jean-Baptiste et prêchait: « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche » (#Mt 3:2). Le Messie était arrivé. 

 

Thèmes historiques et théologiques 

 

       L’Eternel fit constamment allusion à son alliance avec Israël (cf. #Mal 2:4-5, #Mal 2:8, #Mal 2:10, #Mal 2:14 ; #Mal 3:1), en rappelant aux Juifs, dès les premiers versets, leur infidélité envers lui, malgré la relation d’amour /de mariage qu’il avait instaurée avec eux (cf. #Mal 1:2-5). Chaque page du livre reflète l’amour de Dieu pour son peuple. C’était comme si les promesses des premiers prophètes (qui avaient annoncé la venue du Messie pour apporter la délivrance et de nouvelles bénédictions) et les encouragements, plus récents (vers 500 av. J.-C.), d’Aggée et de Zacharie n’avaient réussi qu’à conforter le peuple et ses chefs dans leur apathie. Ils croyaient en effet que cette relation d’amour pouvait être entretenue par de simples rituels, indépendamment de leur manière de vivre. En réprimandant à la fois les sacrificateurs (#Mal 1:6-2:9) et les Juifs dans leur ensemble (#Mal 2:10-16), le prophète rappela que la venue du Seigneur (#Mal 3:1) serait accompagnée de jugement, car il viendrait fondre, purifier et épurer (#Mal 3:2-3) son peuple. L’Eternel ne se contentait pas d’une soumission extérieure à sa loi, il voulait aussi l’engagement intérieur correspondant (cf. #Mt 23: 23). Le prophète s’attaqua à la corruption, la méchanceté et la fausse assurance qui prévalaient en prononçant des jugements contre l’hypocrisie, l’infidélité, les compromis, les divorces, la fausse adoration et l’arrogance. 

 

       Malachie présenta sa prophétie sous la forme d’une discussion, en recourant à la méthode des questions-réponses. Aux accusations du Seigneur, le peuple répond fréquemment par des questions cyniques (#Mal 1:2, #Mal 1:6-7 ; #Mal 2:17 ; #Mal 3:7-8, #Mal 3:13). Parfois, le prophète se présente lui-même comme l’avocat du Seigneur dans un procès, répondant aux critiques du peuple par des questions rhétoriques (#Mal 1:6, #Mal 1:8-9 ; #Mal 2:10, #Mal 2:15 ; #Mal 3:2). 

 

       Malachie répertoria au moins six péchés délibérés dont les sacrificateurs et le peuple se rendaient coupables: 

1° repousser l’amour de Dieu (#Mal 1:2-5); 
2° refuser d’accorder à Dieu l’honneur qui lui était dû (#Mal 1:6-2:9); 
3° rejeter la fidélité envers Dieu (#Mal 2:10-16); 
4° contester la justice de Dieu (#Mal 2:17-3:6); 
5° voler à Dieu ce qui lui revenait (#Mal 3:7-12); 
6° mépriser la grâce de Dieu (#Mal 3:13-15). 
 
Le verdict divin est exprimé dans trois intermèdes, adressés: 
1° aux sacrificateurs (#Mal 2:1-9), 
2° à la nation (#Mal 3:1-6); 
3° au reste fidèle (#Mal 3:16-4:6). 
 
Questions d’interprétation 
 
       Le sens à donner à l’avènement d’Elie « avant que le jour de l’Eternel arrive, ce jour grand et redoutable » (#Mal 4:5) a fait l’objet de nombreuses discussions. Jean-Baptiste a-t-il accompli cette prophétie ou doit-elle encore s’accomplir? Faut-il attendre une nouvelle incarnation d’Elie? Il est préférable de considérer que cette prophétie visait Jean-Baptiste et n’annonçait pas un retour littéral d’Elie, en chair et en os. En effet, l’ange a annoncé que Jean-Baptiste marcherait « devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Elie » (#Lu 1:17), et Jean-Baptiste lui-même a déclaré qu’il n’était pas Elie (#Jn 1:21). Il était donc semblable à Elie par son état d’esprit et sa force intérieure ainsi que par son comportement, caractérisé par l’indépendance et le non-conformisme. Si les Juifs avaient accueilli le Messie, il aurait été l’Elie annoncé (cf. #Mt 11:14 ; #Mt 17:9-13); puisqu’ils le repoussèrent, un autre prophète semblable à Elie sera envoyé dans l’avenir, peut-être l’un des deux témoins de l’Apocalypse (cf. #Ap 11:1-19). 
 
Plan 
 
I. Dénonciation des péchés d’Israël (1:1-2:16)
 
A. Rappel de l’amour de Dieu pour Israël (1:1-5)
B. Reproches aux sacrificateurs (1:6-2:9)
 
1. Mépris envers l’autel de Dieu (1:6-14)
2. Mépris envers la gloire de Dieu (2:1-3)
3. Mépris envers la loi de Dieu (2:4-9)
 
C. Reproches au peuple (2:10-16)
 
II. Promesse de jugement et de bénédiction sur Israël (2:17-4:6)
 
A. Venue d’un messager (2:17-3:6)
B. Appel à la repentance (3:7-12)
C. Critiques d’Israël contre l’Eternel (3:13-15)
D. Consolation pour le reste fidèle (3:16-4:6)
 
 
* * * 
 
1:1-2:16 Dans la première des deux sections de son ouvrage (cf. #Mal 2:17-4:6), Malachie transmit des messages divins qui dénonçaient le péché présent au sein du peuple d’Israël. 
 
       1:1 
 
Oracle. Littéralement « fardeau », terme qui souligne la sévérité du verdict prononcé par le prophète. 
 
* * * 

 

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