Nom.

14/01/2020 12:36

Nom.

      Son importance. À l’époque biblique, on attribue au nom une importance considérable. Il y a une relation directe entre le nom et la personne, ou la chose nommée ; le nom participe en quelque sorte à son essence, qu’il a pour but de révéler. Il exprime la personnalité à tel point que, savoir le nom de quelqu’un, c’est le connaître intimement, et même en un sens avoir prise sur lui. Jacob demande à l’ange de l’Éternel : « Fais-moi, je te prie, connaître ton nom. » Il répond : « Pourquoi demandes-tu mon nom ? » (#Ge 32:30 ; cf. #Jug 13:17-18). Au moment d’accomplir de grands actes rédempteurs, Dieu fait comprendre à Moïse qu’il va se révéler, non plus comme le Tout-Puissant seulement, mais « sous son nom, l’Éternel » (#Ex 6:3). Le nom rend aussi proche la présence de la personne : on ne peut résister à l’ange de l’Éternel, le nom de Dieu est en lui (#Ex 23:21). Le sanctuaire où Dieu est adoré est sacré, car il y fait résider son nom (#De 12:11). Jésus dit à son Père qu’il a « fait connaître son nom aux hommes » (#Jn 17:6), c’est-à-dire toute sa divine nature. Jean nous parle de Christ, afin qu’en croyant nous ayons la vie en son nom (#Jn 20:31). Le nom prononcé agit avec la puissance même de la personne (#Ac 3:16; 4:10,12, etc.) et le nom du Sauveur est par définition au-dessus de tout autre nom (#Ep 1:21). Voir Dieu (Les noms de).

      Sens et choix du nom. Le nom des personnes humaines correspond à la même conception. Dans la Bible, il n’est pas donné comme aujourd’hui, presque au hasard (le prénom) ou par le seul fait de la filiation (nom de famille). Autant que possible, le nom doit exprimer la nature de celui qui le porte, et son choix est influencé par telle circonstance de la naissance, ou tel vœu des parents à l’égard de l’enfant. On se laisse guider aussi par l’assonance générale ou la consonance des syllabes, qui permet un rapprochement de sens, ou une étymologie populaire naturelle au génie hébreu mais parfois surprenante pour nous. Voyez comment sont nommés : Ève (vie, #Ge 3:20). Noé (repos, #Ge 5:29), Isaac (rire, #Ge 17:19), Ésaü (velu, #Ge 25:25), Édom (roux, #Ge 25:30), Jacob (supplanteur, #Ge 25:26) ; le nom des fils de Jacob comporte toujours une signification (#Ge 30) ; voir encore : Pérets (brèche, #Ge 38:29), Manassé (oublier, #Ge 41:51), Éphraïm (fécond, #Ge 41:52), etc. Le nom doit être si possible de bon augure. Rachel mourante appelle son dernier fils Ben-Oni (fils de ma douleur), mais Jacob aussitôt le nomme Benjamin (fils de ma droite ; #Ge 35:18).

      Fréquemment, les noms comportent une signification religieuse et une mention du Seigneur lui-même ; (El pour Dieu, ou Jah pour Jahvé) ils sont souvent dans ce cas des noms composés, parfois même une courte phrase : Nathanaël (Dieu a donné), Jonathan (Jahvé a donné), Élimélek (Dieu est mon roi), Ézéchiel (Dieu est fort), Adoniya (Jahvé est maître) ; ou bien : Tob-Adoniya (le Seigneur Jahvé est bon, #2Ch 17:8), Elyoénaï (mes yeux sont sur l’Éternel, #1Ch 3:23). Bien entendu, d’autres appellations sont simplement tirées de la nature, ou inspirées d’images de la vie courante : Laban (blanc), Léa (vache sauvage), Rachel (brebis), Tamar (palmier), Débora (abeille), Jonas (colombe), Tabitha (gazelle), Peninna (perle), Suzanne (lis). Certaines circonstances en suggèrent parfois aussi : I-Kabod (point de gloire ! #1S 4:21), Zorobabel (né à Babylone). C’est à cause de ce désir constant de donner un sens réel et personnel aux noms, que dans ce dictionnaire nous nous efforçons, autant que possible, d’en fournir une étymologie, une traduction ou une explication, même si à première vue cela peut paraître superflu à certains lecteurs.

      Le nom était probablement conféré au nouveau-né le 8e jour après la naissance (#Ge 17:12; 21:3-4 ; #Lu 1:59; 2:21).

   Le changement de nom. À cause du sens très personnel attaché au nom, une nouvelle appellation était parfois donnée à quelqu’un pour marquer la transformation de son caractère ; voir par exemple Abram-Abraham, Saraï-Sara (#Ge 17:5,15) ; Jacob-Israël (#Ge 32:28-29) ; Naomi-Mara (#Ru 1:20). Il arrive que le deuxième nom soit une traduction du premier : Céphas (araméen), Pierre (grec) ; Thomas (araméen), Didyme (« jumeau » en grec) ; Messie (hébreu), Christ (grec). Un jour, nous recevrons tous le nom nouveau qui convient aux rachetés du Seigneur (#Ap 3:12).

      Les noms de famille n’étaient pas usuels parmi les Hébreux, mais on ajoutait au nom de la personne l’indication de son origine : Jésus de Nazareth, Joseph d’Arimathée, Marie de Magdala, Nahoum d’Elqoch, ou bien c’était un rappel de son ascendance : Simon fils de Jonas, Jacques et Jean, fils de Zébédée ; ou encore, de son caractère, de sa profession : Nathan le prophète, Joseph le charpentier, Simon le Zélote, Matthieu le publicain, Denys l’aréopagite.

 

      Noms romains. Tout Romain avait 3 noms :

a) le praenomen, prénom, désignation personnelle ;

b) le nomen, indication de la « gens » ou maison ;

c) le cognomen, nom de la famille, qui figurait en dernier lieu. Par exemple, le procurateur Félix #Ac 23:24 s’appelait en réalité Marcus (son prénom) Antonius (de la gens Antonia) Félix (de la famille surnommée Félix, heureux). Le prénom était souvent omis et l’on parlait de Julius Caesar, Pontius Pilatus, Claudius Lysias.

 

 

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