Nouveau Testament

11/12/2019 12:32

Nouveau Testament. La seconde partie de la Bible. Le mot Testament, du latin testamentum, traduit le grec diathêkê, alliance, pacte (#2Co 3:14). Le Nouveau Testament contient le pacte nouveau, dont Jésus est le Médiateur (#Hé 9:15 ; cf. #Hé 10:16,17 ; #Jér 31:31-34). La 1re alliance, consacrée par l’aspersion du sang des victimes (#Hé 9:19,20), n’était nullement un testament. La seconde, à la fois Alliance et Testament, exigea la mort du testateur. Sans la mort expiatoire de Jésus, le Médiateur, cette Alliance n’eût pas été valable.

      Les 27 livres du Nouveau Testament, sauf peut-être l’évangile de Matthieu, ont été rédigés en « koinê », grec courant, qui s’était profondément implanté en Palestine durant plus de 3 siècles, après la conquête d’Alexandre le Grand. Dans l’empire romain tous les gens cultivés parlaient le grec et connaissaient sa littérature, dont ils appréciaient la beauté. Le rayonnement intellectuel de la Grèce continuait, bien que ce pays eût perdu son indépendance depuis longtemps.

      Les manuscrits originaux des livres du Nouveau Testament ont disparu, ainsi que presque toutes les copies des 3 premiers siècles. Le papyrus, employé pour correspondre (#2Jn 1:12) se détériorait vite, et au temps de Dioclétien (303 après Jésus-Christ), les persécuteurs des chrétiens recherchaient les exemplaires des Saintes Écritures et les détruisaient. L’imprimerie n’existait pas, mais des transcripteurs multiplièrent les copies. Les copistes s’attachèrent surtout aux 4 évangiles ; les transcriptions des épîtres de Paul furent un peu moins nombreuses. Quant à l’Apocalypse, elle ne fut que rarement copiée. Nous possédons entre 4000 et 5000 anciennes copies complètes ou partielles du Nouveau Testament, profusion contrastant avec le peu d’exemplaires des ouvrages classiques grecs et latins parvenus jusqu’à nous. Le texte des copies subit de bonne heure quelques modifications à cause des inadvertances des transcripteurs ou de leur connaissance imparfaite du grec. Le copiste de tel ou tel manuscrit de l’époque des Pères de l’Église se permit parfois « d’améliorer » la syntaxe, le style, de corriger de prétendues erreurs d’histoire, de géographie, d’adapter les citations de l’Ancien Testament au grec des Septante et d’harmoniser les évangiles. Ils insérèrent des notes marginales, ajoutèrent aux récits évangéliques des péricopes provenant de sources authentiques, comme #Jn 7:53-8:11 et #Mr 16:9-20. Il en résulta un grand nombre de variantes : à peu près 200 000. Mais les 19/20es de ces variantes, dépourvues d’authenticité, n’ont aucune valeur. Et seule une infime partie du reste affecte le sens. L’abondance même de ces diverses leçons, leur provenance de lieux et de manuscrits différents, tout cela permet aux exégètes de repérer et d’éliminer les erreurs, d’établir le texte original avec plus de sûreté que s’il y avait moins de variantes. Les savants ont poursuivi sans relâche ce travail fastidieux, mais indispensable. On peut connaître indirectement les leçons des manuscrits disparus, car il y eut de bonne heure des versions du Nouveau Testament en diverses langues, en syriaque, en latin, etc. On trouve aussi des citations du Nouveau Testament chez les écrivains chrétiens des premiers siècles, surtout dans Clément d’Alexandrie et Origène. Ces versions et ces citations proviennent de manuscrits disparus, mais qui peuvent avoir conservé le texte original.

      Les copies manuscrites du Nouveau Testament sont de 2 sortes : les onciales et les cursives. L’écriture dite onciale (en grec : majuscule) ne présenta d’abord ni signes d’aspiration ni accents ; elle ne séparait pas les mots, sauf incidemment, pour indiquer le début d’un nouveau paragraphe. Il n’y avait qu’un très petit espace entre les lignes. La cursive est écrite de façon courante, en petits caractères et en séparant les mots. Le changement d’écriture se produisit vers le IXe siècle.

   5 manuscrits du Nouveau Testament presque entiers (sur un total de 297) sont très antérieurs à l’époque des cursives.

1. Le Codex Alexandrinus, désigné par la lettre A. Cyril Lucar, patriarche de Constantinople, en fit présent à Charles I, roi d’Angleterre. On pense que ce manuscrit a été écrit à Alexandrie, d’où son nom ; il date de la première moitié du Ve siècle Outre une grande partie de l’Ancien Testament, la première épître de Clément, et une fraction de la 2e, ce Codex renferme le Nouveau Testament entier, excepté les feuillets contenant #Mt 1:1-25:5 ; #Jn 6:50-8:52 ; #2Co 4:13-12:6, qui ont disparu. La page a 2 colonnes, le texte se divise en chapitres ; Marc par exemple en a 48.

2. Le manuscrit désigné par B. Le Codex Vaticanus fut déposé à la Bibliothèque Vaticane, à Rome en 1481 ou à une date antérieure. Sa première édition, qui ne parut qu’en 1857, par ordre du Cardinal Mai, n’avait pas grande valeur au point de vue scientifique. Mais en 1889-1890 fut publié un fac-similé que tous les savants peuvent étudier. Le Codex Vaticanus date du milieu du IVe siècle ou d’une époque antérieure. Outre la majeure partie de l’Ancien Testament, il renferme tout le Nouveau Testament, sauf #Hé 9:14-13:25,1 et 2 Timothée, Tite, Philémon et l’Apocalypse. Le texte, présenté sur 3 colonnes, se répartit en chapitres fort courts : Matthieu en a 170.

3. Le manuscrit appelé C est un palimpseste, le Codex d’Ephrem. Au XIIe siècle, on effaça le texte original pour le remplacer par des traités ascétiques d’Ephraem le Syrien. Mais on distingue encore l’ancienne écriture. Tous les fragments du Nouveau Testament qu’il contient furent lus et publiés par Tischendorf, en 1843. On pense que ce texte remonte au Ve siècle, qu’il est peut-être légèrement postérieur au Codex Alexandrinus. Le Codex d’Ephrem renferme des portions de l’Ancien Testament et 5/8 du Nouveau Testament.

4. Le manuscrit D est le Codex de Bèze, qui en devint propriétaire quand on l’emporta de l’église de St-Irénée lors du sac de Lyon, en 1562. Ce manuscrit, qui date du VIe ou du Ve siècle renferme la majeure partie du texte grec des évangiles et des Actes, ainsi qu’une traduction latine. La plus grande partie du texte constitue le seul exemplaire grec que nous ayons d’un type déjà fort répandu au IIe siècle ; les versions Vieille Latine et Vieille Syriaque appartiennent aussi à ce type, écrit en stiques : chaque ligne contient le nombre de mots que l’on pouvait prononcer d’une seule émission de voix et sans nuire au sens.

5. Le 5e manuscrit figure sous le signe N ’aleph, première lettre de l’alphabet hébreu. Il s’agit du Codex Sinaïticus que Tischendorf acquit, en 1844 et en 1859 des moines du couvent de Ste-Catherine, sur le mont Sinaï. Il renferme la majeure partie de l’Ancien Testament, le Nouveau Testament intégral, l’épître de Barnabas, et l’essentiel du Pasteur d’Hermas. Les 12 derniers versets de Marc manquent. Ce manuscrit, datant du IVe siècle est légèrement postérieur à Codex Vaticanus ; il a 4 colonnes par page. Voir Papyrus.

      On possède au moins 53 fragments sur papyrus, parfois minuscules, de manuscrits du Nouveau Testament. Les plus importants sont ceux que découvrit M. A. Chester Beatty. Des morceaux de 30 feuilles des évangiles et des Actes ont été conservés, provenant d’un codex primitif d’environ 220 feuilles. 86 feuilles, légèrement mutilées, émanent d’un autre codex, lequel avait à l’origine, les épîtres aux Romains, Hébreux, 1 et 2 Corinthiens, Éphésiens, Galaltes, Philippiens, Colossiens, 1 et 2 Thessaloniciens, dans cet ordre-là. Ces 2 codex datent du début du IIIe siècle après Jésus-Christ. Dix feuilles d’un codex de l’Apocalypse, du IIIe siècle forment une 3e section de ces célèbres papyrus.

     Les papyrus Bodmer de Cologny, près de Genève, constituent une collection importante des textes du Nouveau Testament. On trouve des parties des évangiles, des épîtres catholiques et des Actes, au total plus de 200 pages. Certains de ces manuscrits datent approximativement de 200 après Jésus-Christ. Le fragment le plus ancien que nous connaissons du Nouveau Testament grec est un minuscule lambeau de papyrus, d’un codex qui n’est pas postérieur à 140 après Jésus-Christ ; il contient une partie de #Jn 18:31-33,37 et suivants.

      Manuscrits en cursive : il y en a à peu près 2429, alors qu’on ne possède que 212 manuscrits en onciales ; mais la majorité de ces documents en cursive, datant de la fin du Moyen Âge, ne permet pas d’établir le texte primitif. Il existe, en outre, 1678 lectionnaires catalogués (manuscrits médiévaux renfermant les péricopes du Nouveau Testament destinées à la lecture pendant l’année ecclésiastique). Les critiques n’en ont examiné que fort peu.

      En 1516, Érasme publia la première édition imprimée du Nouveau Testament grec ; on la réimprima en 1518. La 2e édition, plus exacte, parut en 1519 ; la 3e en 1522 ; la 4e en 1527 ; la 5e en 1535. Le cardinal Ximénès, primat d’Espagne, prépara durant plusieurs années une édition polyglotte du Nouveau Testament grec ; imprimée en 1514, elle ne parut qu’en 1521 ou 1522. Les catholiques romains appellent « Complutensis » cette édition, effectuée à l’Alcala. D’autres éditions du Nouveau Testament grec suivirent ; nulles ne furent plus célèbres que celles du Parisien Robert Estienne, qui parurent en 1546, 1549, 1550, 1551. Théodore de Bèze, le réformateur, fit paraître de 1565 à 1604, 9 éditions du Nouveau Testament grec ; elles ont pour base la 3e édition du Nouveau Testament grec d’Érasme. L’édition de 1550 d’Estienne a été le textus receptus, texte reçu. Les anciennes traductions reposaient sur ce texte reçu (par exemple la version d’Osterwald). Depuis le 19e siècle, on a fait plusieurs éditions du Nouveau Testament grec où l’on cherche à établir un texte aussi proche que possible de celui qui est sorti de la plume des apôtres (Édition de Tischendorf, de Soden, de Nestlé). Les traductions modernes sont basées sur le texte ainsi revu, en particulier sur celui de Nestlé. La 1re édition des Elzévirs (imprimeurs hollandais), imprimée à Leyde, en 1624, repose sur celui de l’édition de 1550 d’Estienne ; il présente 287 variantes, qui ne sont que des différences orthographiques.

      La division actuelle de l’Ancien et du Nouveau Testament en chapitres a été souvent attribuée au cardinal Hugo, moine dominicain, décédé en 1263. Il l’aurait élaborée en faisant une concordance de la Vulgate. Auparavant on se bornait à faire allusion à tel livre ou à tel récit important (cf. #Mr 2:26; 12:26 ; #Ro 11:2). Mais cette division remonte à Stephen Langton, archevêque de Canterbury, mort en 1228. La division actuelle du Nouveau Testament en versets, dépend du Nouveau Testament grec de Robert Estienne, publié en 1551. Voir Ancien Testament ; Bible ; Versions de la Bible.

 

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