OSÉE

02/01/2014 13:23
 

 

OSÉE

 

755-710 AVANT J.C. OSÉE

 

Le livre du prophète

Titre

       Le livre porte le nom de son auteur et protagoniste, qui signifie « sauve, salut ». C’est, en substance, le même nom que Josué (cf. #No 13: 8, #No 13: 16) ou Jésus (#Mt 1:21). Osée est le premier des douze petits prophètes. On les appelle « petits » en raison de la brièveté de leurs prophéties, comparées à celles d’Esaïe, de Jérémie et d’Ézéchiel.

 

Auteur et date

       Le livre d’Osée est notre seule source d’information sur son auteur. Autant dire que nous ne savons pas grand-chose à son sujet, et encore moins à propos de son père Beéri (#Os 1:1). Il était probablement natif du royaume du nord d’Israël, puisqu’il en connaissait bien l’histoire, la vie et la topographie (cf. #Os 4:15 ; #Os 5:1, #Os 5:13 ; #Os 6:8-9 ; #Os 10:5 ; #Os 12:12-13 ; #Os 14: 6). Il serait donc, avec Jonas, le seul prophète écrivain originaire du royaume du nord. Bien que s’adressant autant à Israël (royaume du nord) qu’à Juda (royaume du sud), il appelait le roi d’Israël « notre roi » (#Os 7:5).

       Osée eut un long ministère, puisque, d’après #Os 1:1, il prophétisa environ de 755 à 710 av. J.-C., pendant les règnes d’Ozias (av. J.-C.), de Jotham (av. J.-C.), d’Achaz (av. J.-C.) et d’Ézéchias (av. J.-C.) sur Juda, et de Jéroboam II (793 à 753 av. J.-C.) sur Israël. Il connut les six derniers rois d’Israël, de Zacharie (av. J.-C.) à Osée (av. J.-C.). Le renversement de Zacharie (dernier roi issu de la dynastie de Jéhu) en 752 av. J.-C. est décrit comme encore à venir (#Os 1:4). Ainsi donc, il intervint après la prédication d’Amos pour le nord, et il était contemporain d’Esaïe et de Michée, tous deux prophètes en Juda. Le contexte historique de son ministère est relaté en #2R 14:1-20: 2 et #2Ch 26:1-32:2.

Contexte et arrière-plan

       Osée commença son ministère pendant les derniers jours de Jéroboam II, sous la conduite duquel Israël (aussi appelé Éphraïm, d’après le nom de sa plus grande tribu) jouissait à la fois de la paix politique et de la prospérité matérielle, et ce malgré la faillite spirituelle et la corruption morale de la nation. Après la mort de Jéroboam II (753 av. J.-C.) cependant, l’anarchie s’instaura dans le royaume, et il connut un rapide déclin. Au cours des trente années qui suivirent jusqu’à l’invasion assyrienne, quatre des six rois furent assassinés par leurs successeurs. Prophétisant dans la période de la chute de Samarie, Osée dénonça tout particulièrement l’égarement moral d’Israël (cf. le livre d’Amos) et sa rupture de l’alliance avec le Seigneur, et il annonça que le jugement était imminent.

       La situation n’était pas meilleure dans le royaume du sud: Ozias avait été frappé de lèpre pour avoir cherché à usurper les fonctions sacerdotales (#2Ch 26:16-21) et Jotham tolérait les pratiques idolâtriques, ouvrant la porte au culte de Baal qu’allait encourager Achaz (#2Ch 27:1-28:4). Le réveil spirituel d’Ézéchias ne servit qu’à ralentir la chute de Juda vers un sort similaire à celui du royaume du nord. De part et d’autre de la frontière, les rois, dans leur faiblesse, cherchaient à conclure des alliances avec leurs voisins païens (#Os 7:11 ; cf. #2R 15: 19 ; #2R 16: 7) plutôt que de compter sur le secours de l’Éternel.

 

Thèmes historiques et théologiques

       Le thème principal d’Osée est l’amour et la loyauté de Dieu envers le peuple de l’alliance, Israël, malgré son idolâtrie, si bien que le prophète a été appelé « le saint Jean (l’apôtre de l’amour) de l’Ancien Testament ». L’amour de l’Éternel pour son peuple est présenté comme authentique, éternel et ne tolérant aucun rival. Le message d’Osée contient de nombreuses condamnations, sur le plan national comme individuel, mais en même temps, d’une manière poignante, il dépeint avec émotion et passion l’amour de Dieu pour son peuple. Dieu demanda au prophète d’épouser une certaine femme pour illustrer pratiquement, par son expérience domestique avec elle, le péché et l’infidélité d’Israël. La vie conjugale d’Osée et de sa femme, Gomer, était une métaphore puissante, propre à éclairer les thèmes du livre: le péché, le jugement et l’amour qui pardonne.

 

Questions d’interprétation

    Le fait que Gomer, l’épouse infidèle, symbolise l’infidélité d’Israël ne fait aucun doute. Néanmoins, plusieurs questions demeurent.

       Premièrement, certains suggèrent que les scènes conjugales des chapitres 1 à 3 doivent être considérées comme une allégorie. Pourtant, rien dans le récit, fait d’une prose simple, ne permet de suggérer que les événements décrits ne se seraient pas produits littéralement. L’essentiel de l’impact serait même perdu, si le texte n’était pas à prendre au sens littéral. Les éléments figurés du livre sont, du reste, introduits par le verbe « voir » ou une notion associée (#Os 5:13 ; #Os 9:10, #Os 9:13), conformément à la formulation hébraïque classique. En outre, aucun prophète ne s’est présenté lui-même comme le sujet d’une allégorie ou d’une parabole.

       Deuxièmement, quelles sont les implications morales de l’ordre donné par Dieu à Osée d’épouser une prostituée? Il semble préférable de voir en Gomer une femme qui était chaste au moment de son mariage avec le prophète et n’a sombré que plus tard dans l’immoralité. L’ordre de prendre « une femme prostituée » (#Os 1:2) doit être compris comme une anticipation de l’avenir. Une femme immorale de bout en bout ne pourrait représenter Israël lors de la sortie d’Égypte (#Os 2:17 ; #Os 9:10), avant son éloignement de Dieu (#Os 11:1). Par ailleurs, dans le chapitre 3, Osée reprend sa femme après l’avoir rejetée pour adultère. Or, une telle répudiation aurait été injustifiable s’il l’avait épousée en sachant qu’elle était une prostituée.

       Une troisième question naît de la relation entre les chapitres 1 et 3: s’agit-il dans les deux cas de Gomer ou faut-il envisager la présence d’une autre femme? Plusieurs éléments plaident en faveur d’une double allusion à Gomer. Tout d’abord, en #Os 1:2 Dieu ordonne à Osée: « Va, prends », tandis qu’en #Os 3:1 il lui intime: « Va encore, et aime », ce qui implique un renouvellement de son amour pour la même femme. De plus, dans l’analogie du chapitre 1, Gomer représente le peuple de Dieu; si l’Éternel renouvelle son amour à l’infidèle Israël, alors le prophète doit aussi renouveler son amour à l’infidèle Gomer. Si le chapitre 3 introduisait une autre femme, l’analogie deviendrait confuse.

 

Plan

I. Une épouse adultère et un époux fidèle (1:1-3:5)

A. Osée et Gomer (1:1-9)

B. Dieu et Israël (2:1-25)

C. La réconciliation (3:1-5)

 

II. Un peuple adultère et un Dieu fidèle (4:1-14:9)

A. La culpabilité d’Israël (4:1-6:3)

B. L’abandon d’Israël (6:4-10:15)

 

C. La restauration d’Israël (11:1-14:9)

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