Papyrus

09/03/2019 14:33

Papyrus. Le terme papyrus signifie à la fois : une plante, du papier et des manuscrits.

 

a) La Plante.\


(#Job 8:11 ; #Esa 18:2, DARBY). Hébreu gome’, plante qui croît dans les marais (#Esa 35:7). Nos versions traduisent habituellement par jonc (voir ce mot), ou roseau. Le papyrus proprement dit est le Papyrus antignorum, de la famille des cypéracées (ce n’est donc ni une graminée, ni une joncacée). Ses tiges triangulaires, hautes de 2 1/2 à 3 m, sont surmontées d’une touffe de fleurs. On trouve le papyrus dans la plaine de Saron, près du lac de Tibériade, dans les eaux du lac Houlé, appelées d’ordinaire eaux de Mérom. Prospère autrefois au bord du Nil, il en a presque entièrement disparu. Le papyrus se prêtait à de nombreux emplois. Les Égyptiens en faisaient des chaussures, des paniers, des canots, du papier et d’autres objets (cf. #Ex 2:3 ; #Esa 18:2).

 

b) Le papier.

Le papier sur lequel ils écrivaient, était fait de fibres tirées de l’intérieur de la tige. L’apôtre Jean rédigea sa 2e épître sur un tel papier, que les Grecs appelaient chartês (#2Jn 1:12). Voici comment on traitait le papyrus : le cœur de la tige se partageait en fines bandes que l’on disposait horizontalement pour faire le recto d’une feuille, tandis que le verso consistait en fibres placées verticalement, perpendiculaires à celles du recto. Le verso et le recto, pressés et collés ensemble, formaient des feuilles que l’on ajoutait les unes aux autres pour avoir un rouleau. Certains rouleaux mesurent 38 cm de haut ; mais ceux des scribes n’étaient en général que de 25 cm. Quant à la longueur, quelques rouleaux liturgiques égyptien atteignent 15 m et davantage. On en possède même un qui va jusqu’à 40 m Dès le début du IIe siècle après Jésus-Christ, les chrétiens mirent les feuilles de papyrus en cahiers, à l’instar des codex (dans l’antiquité, les codex étaient primitivement des tablettes de bois que l’on reliait). Pour obtenir cette sorte de livre, on pliait les feuilles de papyrus par le milieu.

c) Les manuscrits.

      Quiconque étudie la Bible devrait connaître l’histoire et l’usage du papyrus, qui fournissait le matériau nécessaire pour les manuscrits égyptiens déjà 3000 ans avant Jésus-Christ, sinon plus tôt. C’est en 1778 que le premier papyrus parvint en Europe. Il s’agissait du célèbre Papyrus Borgianus, dont le déchiffrement marqua les débuts de la papyrologie.

      Le climat sec et les sables de l’Égypte ont préservé de nombreux papyrus. Le papyrus de Nash, actuellement à l’Université de Cambridge, est un petit fragment hébreu datant d’environ 100-200 avant Jésus-Christ. Il présente, semble-t-il, un texte biblique d’un rouleau liturgique et non pas d’un rouleau de la Bible. La bibliothèque de John Rylands possède, du IIe siècle avant Jésus-Christ, de petits fragments grec du Deutéronome. Des célèbres Logia (paroles du Christ) écrites sur papyrus, ont été découvertes à Oxyrhynchus (désert de Libye, à 180 km au sud du Caire). Un autre papyrus de la bibliothèque de John Rylands, le plus ancien fragment manuscrit du Nouveau Testament que nous ayons, contient #Jn 18:31-33,37,38 ; il date vraisemblablement de la première moitié du IIe siècle ; voir Jean (Évangile de) ; Manuscrits pour une reproduction de ce fragment. Le manuscrit grec de Freer, qui se trouve à Washington, contient certaines parties des Petits Prophètes. Les papyrus découverts par M. A. Chester Beatty ont des portions de l’Ancien Testament grec et du Nouveau Testament.

      Les papyrus bibliques de John H. Scheide (#Ez 19:12-39:29, en grec et présentant quelques lacunes) datent de la fin du IIe ou IIIe siècle après Jésus-Christ. Déposés à l’Université de Princeton, ils ont été édités et publiés par A. C. Johnson, H. S. Gehman, et E. H. Kase. Les papyrus d’Éléphantine sont des documents divers, rédigés en araméen. La plupart émanent du Ve siècle avant Jésus-Christ d’une colonie juive en garnison à Éléphantine et à Syène, où elle séjourna du VIe siècle à environ 400 avant Jésus-Christ, pour protéger la frontière méridionale de l’Égypte. Voir Yohanân ; Syène. Cette collection de papyrus contient des documents légaux, sociaux et religieux, des lettres, un fragment des Paroles d’Aniqour (voir Proverbes), une version araméenne de l’inscription de Béhistoun, etc.

      Parmi les documents religieux (dont certains sont aussi des lettres), nous trouvons des références au sabbat, à la fête des pains sans levain, à un temple déjà construit avant que Cambyse II, le Perse, ne fasse la conquête de l’Égypte en 525 avant Jésus-Christ. Dans ce temple, des sacrifices étaient offerts pendant le culte, Yahu (= YHWH), peut-être aussi une déesse appelée Anath-Bethel, ou un autre dieu y étaient adorés. Y avait-il donc sur cette île un culte juif syncrétiste ? Est-ce à cause de cela que les sacrificateurs à Jérusalem n’ont apparemment pas répondu ? Pourtant Albright se demande si ces noms (Anath-Bethel, Herem-Bethel) ne seraient pas plutôt des hypostases de la divinité, un peu comme les Juifs ont hypostasié par la suite la Sagesse et la Présence divine.

Quoi qu’il en soit, la lettre de ces Juifs adressée entre autres à Sanballat (l’ennemi de Néhémie), a reçu, semble-t-il, une réponse positive pour la reconstruction du temple, mais probablement seulement pour y faire des offrandes non sanglantes (voir Sanballat, Yohanân 14). Voir Jonc ; Roseau.

Verso d’une lettre écrite sur du papyrus. On voit les bandes verticales collées perpendiculairement aux bandes horizontales.  ==> figure 10962

Le papyrus Nash. Il contient une partie du décalogue (#Ex 20:2-17 ; #De 5:6-21) ainsi que le schéma apparaissant dans #De 6:4.  ==> figure 10963

 

Copyright Editions Emmaüs

 

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