Perse

09/07/2018 13:06

Perse. Le pays des anciens Perses s’étendait au sud-est de l’Élam et s’appelait Pârça. Des inscriptions assyriennes mentionnent les Persouas, nom dont les Grecs firent Persai, les Perses. Les Arabes appelèrent Fars le territoire de la Perse moderne (Iran), qui correspond presque à celui de l’antiquité. La Perse proprement dite était limitée au nord par la Grande Médie (Media Magna), au sud-ouest par le golfe Persique, à l’est par la Carmanie (le Kirman actuel), au nord-ouest par la Susiane. La Perse antique avait approx. 400 km de long, 320 de large en moyenne et une superficie inférieure à 125 000 km2. On se servit aussi du mot Perse dans un sens plus général pour désigner le plateau de l’Iran, la région voisine du golfe Persique, et les contrées baignées par le Tigre, le Cyrus, la mer Caspienne, l’Oxus, l’Iaxartès et l’Indus (#/APCJ 1Ma 6:1 ; #/APCJ 2Ma 1:19). À son apogée, l’empire perse s’étendait des Indes, à l’est, aux îles de la mer Égée, à l’ouest ; au nord, il atteignait le Danube, la mer Noire, le Caucase, la mer Caspienne ; au sud, les déserts d’Arabie et de Nubie (#Est 1:1; 10:1). Cet empire avait presque 4800 km de long, et une largeur variant de 800 à 2400 km. Sa superficie, de 5 000 000 km2, représentait la moitié de celle de l’Europe. Les habitants de la Perse proprement dite étaient de race aryenne, étroitement apparentés aux Mèdes.

      La table généalogique des nations ne mentionne pas les Perses (#Ge 10) dont la puissance politique ne se manifesta que de longs siècles après Moïse. Vers 700 avant Jésus-Christ, la Perse était au nombre des alliés de l’Élam. Téispès, chef de tribu, de la dynastie des Achéménides, conquit l’Élam et se proclama roi du territoire d’Anzan (dans l’Élam). Il eut 2 lignées de descendants : l’une régna sur l’Anzan, l’autre resta en Perse. Cyrus II, arrière-petit-fils de Téispès, devint roi d’Anzan vers 558 avant Jésus-Christ, et créa l’unité perse. Vers 550, Cyrus conquit la Médie ; en 546, la Lydie, en Asie Mineure ; en 539, Babylone. Il permit aux déportés juifs de regagner le pays d’Israël ; voir Cyrus. Cambyse, son fils, lui succéda en 529 ; jaloux de Smerdis (Bardiya), son frère, il le fit mettre à mort secrètement. En 525, Cambyse conquit l’Égypte et y resta 3 ans. Un Mage, nommé Gaumata, réussit à se faire passer pour Smerdis et régna 7 mois de l’année 522, date de la mort de Cambyse, dont on s’est demandé s’il s’était suicidé. Darius I, fils d’Hystaspe, était apparemment le parent le plus proche de Cyrus, dont la ligne directe s’éteignit. Darius I commença à régner en 521 avant Jésus-Christ. Son avènement déclencha une révolte générale des provinces. Le souverain réprima l’insurrection et réorganisa l’empire, qui s’étendit des Indes aux îles grecques et au Danube ; il divisa ses États en 20 satrapies. C’est sous Darius que les Juifs rebâtirent le Temple de Jérusalem. Ce monarque mourut en 486 avant Jésus-Christ ; voir Darius, 2. Son fils et successeur, Xerxès I, est l’Assuérus du livre d’Esther, et probablement d’#Esd 4:6. Il reprit l’Égypte et tenta d’envahir la Grèce, mais son armée fut écrasée, voir Assuérus 2. Xerxès I régna 21 ans, puis fut assassiné en 465 avant Jésus-Christ. Artaxerxès Longue-Main, son fils et successeur, caractère plus élevé, mais versatile et faible, ne fut pas hostile aux Juifs. Il permit à Esdras de ramener de nombreux Juifs à Jérusalem, et autorisa Néhémie à reconstruire les remparts, voir Artaxerxès. Ce souverain, qui mourut en 424 avant Jésus-Christ, régna 40 ans. Liste de ses successeurs et dates de leur avènement : Xerxès II, 424 ; Sogdianus, 424 ; Darius II Nothos (l’illégitime), 423-404 ; Artaxerxès II Mnemon (doué d’une mémoire étonnante), 404-359/8 ; Artaxerxès III Ochos, 359/8-338/7 ; Arsès 338/7-336/5 ; Darius III Codoman, 336/5-331 vaincu par Alexandre le Grand en 331 avant Jésus-Christ, fut le dernier souverain de l’empire perse à son déclin, voir Darius, 3. Résidence des rois de Perse : Persépolis (#/APCJ 2Ma 9:2) ; Suse (Shushan) (#Né 1:1 ; #Esa 1:2). Ecbatane (Ahmetha) (#Esd 6:2 ; Antiquités 10.11.7) et Babylone, dans une certaine mesure (#Esd 6:1).

      En autorisant les Juifs à rentrer dans leur pays, en 538 avant Jésus-Christ, Cyrus le Grand ne leur accorda pas l’indépendance. Ils devaient obéissance à des gouverneurs nommés par le roi de Perse (#Né 3:7), et faisaient partie de la satrapie « d’au-delà du fleuve » (#Esd 8:36), laquelle comprenait la Syrie, la Palestine, la Phénicie, Chypre (Hérodote 3.91). La sujétion des Juifs aux Perses dura 207 ans : dès l’entrée de Cyrus à Babylone, en 539, jusqu’à 332, année où Alexandre le Grand acheva la conquête de la Palestine.

      Religion. Les rois de Perse pratiquaient la religion de Zarathoustra (Zoroastre), qu’ils n’imposaient pas à leurs sujets. Ce système (mazdéisme) distingue Dieu de la nature, l’esprit de la matière, et n’admet pas que l’on représente la divinité. Cette religion enseigne l’existence de 2 principes opposés : le bien et le mal ; la lumière et les ténèbres. Il y a 2 royaumes d’esprit :

1. Une hiérarchie d’anges et d’archanges, que dirige Ahura-Mazda (en langage moderne Ormuzd), Dieu très sage, très spirituel, assisté de 7 esprits saints, exécutant sa volonté et exprimant ses attributs. Ahura-Mazda commande aussi à 1000 génies bienfaisants.

2. Le royaume des esprits mauvais, gouverné par Ahriman, l’ennemi spirituel.

 

      La religion de Zoroastre recommandait la lutte contre le mal, la pratique du bien, la recherche de la pureté de pensée, de parole, d’action. L’immortalité et le ciel devaient récompenser les âmes des saints. Ahura-Mazda a créé ce qui est bon : le feu, l’air, la terre, l’eau, tenus pour sacrés, voir Mages. Le judaïsme tardif a subi dans une certaine mesure l’influence de la domination perse.

     L’empire perse tomba sous la domination des Macédoniens, puis sous celle des Parthes. En 208 après Jésus-Christ, Ardaschir, fondateur de la dynastie des Sassanides, jeta les bases d’un nouvel empire perse. En 224, il vainquit et tua Artaban V, dernier roi des Parthes. Les Sassanides s’opposèrent victorieusement à l’expansion des Romains en Orient. En 637 et en 641, Yezdedjerd III, le dernier des Sassanides, fut défait par les Musulmans, qui s’emparèrent de la Perse. Certains Perses, refusant de se soumettre à la domination mahométane, s’enfuirent dans les déserts et les montagnes. Au VIIIe siècle après Jésus-Christ, un grand nombre de Persans se réfugièrent aux Indes. Leurs descendants continuèrent à pratiquer le culte mazdéen. On les appela « Parsis ». La Perse actuelle se nomme Iran.

      Archéologie. Des fouilles organisées à Persépolis par l’Oriental Institute de l’Université de Chicago, de 1931 à 1939, ont fait apparaître les splendeurs de l’ancienne capitale perse. Elles ont mis à jour notamment : le palais de Darius (le Tachara), la salle aux 100 colonnes, la porte de Xerxès, le harem de Darius et de Xerxès, le palais de Xerxès (le Hadish), ainsi que le trésor royal. On a découvert à Ecbatane une inscription d’Artaxerxès II Mnemon rappelant la construction d’un palais. À Suse est réapparu le magnifique palais royal commencé par Darius I, puis complété et embelli par ses successeurs. La décoration la plus remarquable était faite de briques émaillées, avec des griffons et des taureaux en relief. La frise des archers de Suse est particulièrement célèbre (on en voit une partie au Musée du Louvre, à Paris). Voir l’article Suse.

 

 

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