Psalmodier

20/06/2017 11:07

Psalmodier. La Septante a rendu par psallô : chanter avec accompagnement d’un instrument à cordes ou jouer de cet instrument, deux verbes hébreux : nagan et zamar. Le verbe français psalmodier apparaît dans la Colombe là où Segond traduisait généralement par célébrer et où la Bible de Jérusalem met : jouer (d’un instrument). Ce verbe apparaît une trentaine de fois dans les Psaumes qui étaient toujours, non pas lus ou récités, mais chantés, et toujours chantés avec un accompagnement instrumental. Dans certains psaumes le sens de jouer semble prédominer : « Jouez-lui sur la lyre à dix cordes » (#Ps 33:2 ; cf. #Ps 144:9), « jouez pour l’Éternel sur la harpe, au son des instruments » (#Ps 98:5 ; cf. #Ps 147:7). Lorsque ce mot est associé à chanter, il est également probable qu’il se rapporte à un jeu d’instrument : « Nous chanterons, nous jouerons pour ta vaillance » (#Ps 21:13), « Je veux chanter, je veux jouer pour l’Éternel » (#Ps 27:6 ; cf. #Ps 57:8; 108:2, où SEGOND traduit par : je ferai retentir mes instruments ; #Ps 68:5; 105:2). D’après #Ps 150:3-5, les instruments accompagnant la louange comprenaient non seulement des instruments à cordes (luth, harpe, lyre), mais encore des instruments à vent (trompette, chalumeau) et à percussion (cymbales, tambourin) (cf. #Né 12:27 ; #1Ch 15:16; 25:6). N’oublions pas non plus les 71 séla (pause) de l’Ancien Testament (39 fois dans les Psaumes) qui, d’après la Mishna, introduisaient un intermède instrumental. Les psaumes étaient chantés soit en solo, soit en style antiphoné, responsorial ou en litanie, c’est-à-dire avec répétition d’un refrain par le chœur. Dans le chant antiphoné, deux chœurs alternent ; dans le chant responsorial, un chœur ou toute l’assemblée répond à un soliste. Le chant alterné date d’une époque très ancienne. Nous le trouvons déjà dans #1S 21:12; 28:6-7; 29:5 (cf. #De 27:14-26). Nous en trouvons un exemple sous le règne de David lorsqu’il « chargea pour la première fois Asaph et ses frères de célébrer les louanges de l’Éternel » (#1Ch 16:7) Le soliste ou le chœur chantait les paroles du psaume transcrites dans #1Ch 16:8-35, ensuite tout le peuple chantait ce refrain qui revient à la fin de chaque livre du Psautier (#1Ch 16:36 ; #Ps 41:13; 72:19; 89:52; 106:48) : « Amen ! Louez l’Éternel ! » Dans le même Psaume, nous trouvons un autre refrain qui revient souvent : « Louez l’Éternel car il est bon, car sa miséricorde dure à toujours » (#1Ch 16:34 ; #Ps 106:1 ; #Esd 3:11). Probablement, Asaph chantait la première ligne et le chœur ou l’assemblée la seconde. Le #Ps 136 est caractéristique à cet égard : le refrain revenant à chaque verset alterne avec l’histoire des interventions de Dieu dans la vie du peuple. Le #Ps 118 est très précis quant aux groupes de chanteurs chargés de reprendre le refrain : « Qu’Israël dise : Car sa miséricorde dure à toujours ! Que la maison d’Aaron (c’est-à-dire les prêtres et les Lévites) dise : Car sa miséricorde dure à toujours ! Que ceux qui craignent l’Éternel (les ‘craignant-Dieu’, c’est-à-dire les païens assimilés jusqu’à un certain degré au peuple d’Israël) disent : Car sa miséricorde dure à toujours ! » (#Ps 118:2-4).

 

      Le chant antiphoné est mentionné après l’exil dans #Né 12. Au verset 8 il est question des Lévites qui « dirigeaient le chant des louanges » et au verset 9, de deux autres Lévites qui, avec leurs frères, « étaient en fonction vis-à-vis d’eux » (COLOMBE) ou « alternaient avec eux » (Maredsous), « formaient le chœur des répondants » (P. de Beaumont). Au verset 24, même mention de deux chœurs qui se tenaient les uns en face des autres. « Ils étaient chargés de louer et de célébrer l’Éternel selon l’ordre (les instructions) de David, homme de Dieu, groupe par groupe » ou « en groupes alternés, un chœur répondant à l’autre » (Jérusalem).

 

      Lors de la dédicace des murailles de la ville, on fit venir les Lévites de toutes leurs localités « afin que l’on puisse célébrer l’événement dans la joie par des chœurs de louanges et le chant de cantiques accompagnés de cymbales, de luths et de harpes » (#Né 12:27). À cette occasion, Néhémie constitua « deux grands chœurs » (#Né 12:31). Après avoir parcouru les remparts en sens opposés, ils se retrouvèrent près du Temple où les sacrificateurs jouèrent de leurs trompettes et « les chœurs firent résonner leurs cantiques à pleine voix » (#Né 12:42). D’autres exemples de chœurs antiphonés nous sont donnés dans #1S 18:6-7 et #Esd 3:10-11.

 

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