Rabba (DARBY, SYNODALE, Français Courant, T.O.B.) ; Rabbath (SEGOND, SYNODALE) ; Ha-Rabba (JÉRUSALEM) : grande, dans le sens de : capitale (la forme hébraïque est Rabba, si ce nom est joint au terme suivant).
1. Ville située dans le bassin supérieur du Yabboq, à 37 km à l’est du Jourdain. Capitale des Ammonites. Quand David eut accédé à la royauté, les Ammonites défièrent Israël, se préparèrent à l’attaquer et engagèrent des mercenaires chez les Araméens. Tous vinrent camper devant la ville de Médeba (#1Ch 19:7) ou peut-être devant les « eaux de Rabba ». Joab et les Israélites se tenaient devant la porte de Rabba ; les Araméens dressèrent leur camp derrière eux, dans la campagne. Les ennemis attaquèrent Israël par devant et par derrière (#2S 10:8,9 ; #1Ch 19:9). Joab répartit ses hommes en 2 corps de troupes et défit les ennemis sur 2 fronts (#2S 10:13,14). Le printemps suivant, il assiégea de nouveau Rabba. Urie le Hittite fut tué devant la ville, lors d’une sortie des assiégés. Joab s’empara de la « cité des eaux », partie de Rabba située entre la citadelle et la rivière, mais la citadelle ne se rendit pas. Joab fit venir David pour que le roi ait la gloire de conquérir la forteresse. David remporta la victoire, et condamna les habitants aux travaux forcés (#2S 11:1; 12:26-31 ; #1Ch 20:1-3). Avec le temps, les Ammonites reprirent la ville. Jérémie (#Jér 49:2-6) et Ézéchiel (#Ez 21:25) annoncèrent les jugements qui devaient frapper Rabba. Ptolémée Philadelphe (285-246 avant Jésus-Christ) embellit cette localité et lui donna le nom de Philadelphie ; elle se trouvait à la limite orientale de la Pérée (Guerre juive 3.3.3) : c’était la plus méridionale des 10 villes de la Décapole. La grande artère commerciale reliant Damas à l’Arabie, et longeant le désert, traversait Philadelphie. De là, une route commerciale atteignait Scythopolis, par Gérasa et Pella. Le nom moderne de Rabba est ‘Amman, qui évoque le nom d’Ammon.
2. Ville et villages attenants, dans la contrée montagneuse de Juda (#Jos 15:60) localité située probablement non loin de Jérusalem, et correspondant à Rubute des Tablettes de Tell el-Amarna.
Note archéologique. Bien que Rabba (aujourd’hui Amman, capitale du royaume hachémite de Jordanie) soit une ville moderne, des fouilles considérables y ont eu lieu. On a mis au jour un théâtre, un nymphée et un temple dédié à Zeus, datant des périodes grecque et romaine. Mais plus intéressante encore fut la découverte, en 1955, d’un bâtiment carré de 12 m de côté, trouvé alors qu’on faisait des travaux à l’aéroport d’Amman, un peu à l’extérieur de la ville.
Cet édifice a été fouillé par Basil Hennessy et ses associés en 1966, puis par L. G. Herr en 1976. On y a trouvé tout un petit trésor : des bijoux en or, des objets d’os et d’ivoire, des colliers, des scarabées, des sceaux cylindriques, de la poterie grec et cypriote. D’abord identifié par les archéologues comme un sanctuaire, ce bâtiment est aujourd’hui considéré plutôt comme une chambre mortuaire, d’autant plus qu’à quelques mètres de là se trouve un carré de grosses pierres non équarries qui portent des marques d’incinération. La plupart des ossements humains trouvés là (plus de 1000) font penser à un bûcher funéraire, peut-être d’origine hittite (les Hittites étaient crématistes). Mais d’autres spécialistes se sont demandé si cet ensemble n’était pas un haut lieu consacré à Milkom ou à Molok (« l’abomination des Ammonites »), car Amman est un mot dérivé de Ammon (#1R 11:5-7). On offrait des sacrifices humains à Molok (#Lé 18:21; 20:1-5). Ce bâtiment remonte au 13e siècle avant Jésus-Christ, c’est-à-dire grosso modo vers l’époque de la Conquête, lorsque les ordonnances du Lévitique furent données.
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