Règne, Régner. Le principal verbe hébreu utilisé, mâlaK (qui a donné méléK, roi), se rapporte aussi bien aux souverains de grands empires (Babylone, Assyrie, Égypte : #Ge 10:9-10; 40:1 ; #2R 18:19) qu’à ceux des petits royaumes autour d’Israël (Édom : #Ge 36:32 ; Philistie : #Ge 26:1 ; Moab et Basan : #No 21:26,33 ; Syrie : #1R 11:25). En Israël, c’est Dieu qui règne (#Ex 15:18 ; #1S 8:7; 12:12 ; #2S 23:3 ; #1Ch 29:11). C’est contre son plan originel que fut instituée la royauté. Il a cependant béni les règnes de Saül (#1S 13:1), de David (#2S 7:16), de Salomon (#1R 11:42). Roboam, Asa, Josaphat ont régné sur Juda (#1R 12:17; 15:24,28 ; #2R 12:1; 14:1; 15:32; 16:1; 21:26; 24:6), Jéroboam, Omri, Achab … sur Israël. Le règne est l’expression d’un pouvoir royal (#Est 1:3,20; 2:16 ; #1Ch 11:10). Ce pouvoir est exercé par Dieu sur l’univers (#Ex 15:18). Il est chanté par les Psaumes (#Ps 9:8; 29:10; 47:9; 96:10; 146:10). À la fin des temps Dieu établira son règne. En Israël les rois étaient oints par des prophètes (#1S 10:1). À ce titre ils étaient les « oints du Seigneur ». Ils préfiguraient l’Oint par excellence, le Messie capable de faire régner éternellement la justice et la paix (voir #Esa 9:5 et suivant et #Jér 23:5). Nathan l’a annoncé à David (#2S 7:11 et suivants). C’était l’espérance d’Israël (#Za 3:8; 6:12 et suivants) que différents Psaumes rapportent (les Psaumes dits « messianiques », tel le #Ps 2).
Le Nouveau Testament emploie le verbe régner (basileuô) et le nom règne ou royaume (basileia) dans le sens propre pour des rois humains (#Mt 2:22 ; #Lu 3:1), mais surtout pour Dieu et pour Christ (#Mt 6:10,13; 13:43; 16:28; 20:21; 21:5 ; #Mr 11:10 ; #Jn 18:36 ; #1Co 15:24-25 ; #2Ti 4:1 ; #Ap 11:15,17; 12:10; 19:6). Ce règne est à la fois présent et futur. Le règne est présent depuis que Jésus est venu. Jésus est le Roi, le règne est arrivé avec lui (#Mt 6:9-10; 12:28 ; #Mr 1:15 ; #Lu 11:20). Les miracles qu’il accomplit en sont la preuve (#Mt 11:2; 12:28-29 ; #Lu 7:18; 11:2) ainsi que le pardon accordé aux pécheurs (#Mr 2:1-12). Investi de la puissance du Saint-Esprit (#Mt 3:16) et de toute l’autorité divine, il est venu annoncer que le règne prédit par les prophètes (#Lu 24:25-27,44-47) est déjà là (#Lu 17:20-21). Ainsi, dès à présent Christ règne dans les cieux (#1Co 15:25 ; #Hé 10:12-13). À présent, tous ceux qui acceptent de se soumettre au règne de Jésus, c’est-à-dire qui acceptent ses lois font partie de son royaume. Ils y entrent par la nouvelle naissance (#Jn 3:3,5) et le manifestent par un comportement différent de celui de leurs semblables (#Ro 14:17). Dans ce sens, la Pentecôte marque l’inauguration du règne. Mais la pleine réalisation de ce règne est encore à venir (#Lu 22:16; 23:42 ; #Ap 19:6). Les fidèles prient pour qu’arrive ce règne (#Mt 6:10) auquel ils seront associés (#2Ti 2:12 ; #Ap 5:10). Au sens figuré, Paul parle de la grâce de Dieu qui règne depuis la venue de Christ comme la mort a régné auparavant (#Ro 5:14,17). C’est pourquoi les croyants peuvent à présent régner dans la vie par Jésus-Christ (#Ro 5:17) ; ils ne doivent plus laisser régner le péché dans leur corps (#Ro 6:12), mais il faut que la paix règne dans leur cœur (#Col 3:15 : littéralement arbitre dans le cœur). Voir Roi, Royaume de Dieu.
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