Retomber ; Rechuter dans le péché

25/07/2016 16:55

Retomber ; Rechuter dans le péché. Le terme de rétrograde s’applique à ceux qui retournent ne fût-ce que temporairement dans l’incrédulité et le péché, après avoir passé par une conversion spirituelle. Les termes hébreux contiennent l’idée de « retourner en arrière, revenir sur son chemin » (#Pr 14:14), être entêté, réfractaire (#Os 4:16), retourner (#Jér 3:6; 31:22) à son ancienne vie de péché et d’idolâtrie. La Colombe traduit ce retour en arrière par le mot inconstance (#Jér 5:6; 8:5 ; #Os 11:7).

 

      Bien des péchés mentionnés dans l’Ancien Testament peuvent être attribués à un relâchement spirituel : la femme de Lot avait  —  comme son mari  —  le cœur partagé (#Ge 19:25) ; Miryam, la sœur de Moïse a laissé l’amertume qui avait gagné son cœur déborder en plaintes (#No 12:1) ; après un bon début, Saül s’est abandonné à l’orgueil de son cœur et s’est engagé dans la voie de la désobéissance (#1S 15) ; David céda à l’attrait du plaisir (#2S 11:1-12:@) ; Salomon s’est laissé entraîner à l’idolâtrie par ses femmes étrangères (#1R 11) ; Guéhazi qui s’était mis avec abnégation au service du prophète Élisée, a permis à la cupidité d’envahir son cœur (#2R 5:20 et suivants) ; Asa qui « fit ce qui est bien et droit aux yeux de l’Éternel, son Dieu » (#2Ch 14:1) s’est appuyé plus tard sur le roi de Syrie au lieu de se confier en l’Éternel (#2Ch 16:7), fit emprisonner le prophète qui l’avait repris (#2Ch 16:10), opprima des croyants et « ne rechercha pas l’Éternel » (#2Ch 16:12) ; Ozias également « fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel » (#2Ch 26:4), et s’appliqua à rechercher Dieu du vivant de Zacharie (#2Ch 26:5), « mais lorsqu’il eut affermi son pouvoir, son cœur s’enhardit jusqu’à entraîner sa perte » (#2Ch 26:16). Les prophètes montrent que l’abandon de Dieu équivaut à la rupture du lien sacré du mariage (#Jér 3:6-22).

 

      Le Nouveau Testament cite également de nombreux exemples de disciples rétrogrades dans leur foi. Mis à part le cas de Judas qui a trahi son Maître (#Mt 26:14 et suivants), les évangiles ne nous cachent ni le triple reniement de Pierre (#Mt 26:69-75) ni l’abandon de tous les disciples au moment de l’arrestation de Jésus (#Mt 26:56). Dans l’Église primitive, Ananias et Saphira furent sévèrement jugés à cause de leur mensonge (#Ac 5), Hyménée et Alexandre ont été séduits par de fausses doctrines (#1Ti 1:20 ; #2Ti 2:16-17), Démas a abandonné l’apôtre Paul par amour pour le monde (#2Ti 4:10). L’Église de Corinthe fut rétrograde in corpore en quittant le bon chemin sur lequel l’apôtre Paul l’avait engagée (#2Co 12:20-21), et l’Église de Laodicée est devenue spirituellement tiède (#Ap 3:14 et suivants).

Si ceux qui ont passé par une authentique conversion retombent dans une vie de péché, c’est parce qu’ils ont toujours en eux la « vieille nature » qui se corrompt par les convoitises trompeuses (#Ep 4:22). L’homme abandonne Dieu parce qu’il l’oublie (#Ez 23:35), qu’il refuse de lui faire confiance (#Hé 3:12), qu’il entretient de l’amertume dans son cœur (#Hé 12:15), qu’il se laisse séduire par le monde présent (#2Ti 4:10), par l’amour de l’argent (#1Ti 6:10), ou par les philosophies non chrétiennes (#Col 2:8). Le Seigneur « ne prend pas plaisir » en ceux qui se retirent (#Hé 10:38), et le Saint-Esprit est attristé (#Ep 4:30).

 

      En conséquence, Dieu punit les apostats (#Lé 26:16,18-25) par des châtiments (#1Co 11:31 ; #Hé 12:6) destinés à les faire revenir. Bien que cette attitude provoque de grandes souffrances pour les infidèles, la plupart des chrétiens pensent que les châtiments du Seigneur auront en eux l’effet souhaité et qu’ils reviendront à Dieu, fût-ce au dernier moment. L’Écriture nous avertit cependant qu’ils perdent dans leur état d’impénitence tous les privilèges rattachés à la communion avec Christ (voir #1Jn 1:7) et perdront dans l’avenir leur récompense (#2Co 5:10). Dans les cas extrêmes, la mort physique peut être un châtiment de l’apostasie (#1Co 5:5 ; #1Jn 5:16) afin que « l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur ». En effet, l’union du croyant avec le Christ scellée par le sceau du Saint-Esprit (#Ep 1:13-14), lui garantit le salut. La protection de Dieu (#2Ti 1:12), l’intercession de Jésus-Christ (#Hé 7:25) et le fait que la vie donnée par Dieu est éternelle (#Jn 3:16; 10:28) sont des garanties du salut final de chaque enfant de Dieu racheté par le sang de Christ.

 

      On peut prévenir le glissement spirituel en demeurant en Christ (#Jn 15:4-7), en persévérant dans la prière (#Ep 6:18) et en gardant une bonne conscience (#1Ti 1:19), ce que Jean exprime par « marcher dans la lumière » (#1Jn 1:7). Les appels et les promesses pour les rétrogrades sont pleines de grâce : « Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l’Éternel des armées » (#Mal 3:7) ; « Je guérirai leur inconstance, j’aurai pour eux un amour généreux » (#Os 14:5). Les cas de David et de Pierre nous montrent que Dieu est prêt à rétablir celui qui confesse sa faute.

 

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