Richesse

25/06/2016 13:31

Richesse. Abondance de biens. En hébreu le nom ocher désigne la fortune (#Ge 14:11 ; #1S 17:25 ; #1Ch 29:28). Le nom hôn, qui apparaît surtout dans les livres sapientiaux, s’applique aux richesses en général (#Ps 112:3; 119:14 ; #Pr 10:5). En grec, le nom ploutos désigne les richesses matérielles (#Mt 13:22 ; #Mr 4:19 ; #Lu 8:14 ; #1Ti 6:17 ; #Ja 5:2), spirituelles et morales (#Ro 2:4; 9:23 ; #Ep 3:16 ; #Ph 4:19 ; #Col 1:27). Le mot chrêma signifie littéralement ce que quelqu’un emploie ou ce dont il a besoin et s’applique donc également aux richesses (#Mr 10:23-24 ; #Lu 18:24).

 

      À l’époque des patriarches, la richesse d’un homme était déterminée par l’importance de son cheptel constitué de moutons, de chèvres, de bœufs, d’ânes et de chameaux. Abraham, Isaac et Jacob furent des hommes riches (#Ge 13:2; 26:12-14; 30:43; 32:5). Mais les peuples antiques comptaient également les terres, les habitations, les serviteurs, les esclaves et les métaux précieux au nombre de leurs richesses. Le roi Salomon dont l’immense richesse est décrite dans #1R 10:14-29, est un exemple de premier ordre d’homme riche.

 

      La richesse est un sujet important de la littérature sapientiale (#Pr 10:15; 13:11; 19:4). Dans ces écrits, elle est vue comme un cadeau de Dieu (#Pr 3:9-10), le juste est florissant  —  aussi sur le plan matériel  — «  comme un arbre planté près d’un courant d’eau » (#Ps 1:3), « l’homme qui craint l’Éternel a dans sa main des biens et des richesses » (#Ps 112:1,3). Ils sont, en règle générale, le produit d’un travail assidu (#Pr 12:27). Pour Job, ils étaient le corollaire de sa vie juste (#Job 1:1-2:@) et, à la fin du livre, la récompense de l’épreuve victorieusement surmontée (#Job 42:10), mais elle n’est pas toujours l’indice de sa faveur (#Pr 10:15; 28:6). Parmi les dangers de la richesse que signale déjà l’Ancien Testament mentionnons : l’orgueil (#Pr 28:11), la vantardise (#Jér 9:22), la confiance mise dans les biens matériels au lieu d’être placée en l’Éternel (#Ps 52:9), l’ingratitude envers Dieu (#De 8:17-18 ; #Os 2:8). La Bible mentionne aussi beaucoup de biens spirituels plus importants que la richesse : la crainte de l’Éternel, la sagesse, la connaissance, l’intégrité, l’humilité, la justice et la paix. Un thème cher aux auteurs de l’Ancien Testament tient dans la question : « Pourquoi la voie des méchants est-elle prospère ? ». Dans le livre de Job, l’auteur dément la théorie selon laquelle la pauvreté attend toujours le méchant et la richesse récompense le juste.

 

      Dans son livre, le prophète Amos condamne les Israélites prospères qui « ont vendu le juste pour de l’argent et le pauvre pour une paire de sandales » (#Am 2:6). Il annonce que la richesse fondée sur l’exploitation du pauvre sera la cause de leur jugement et de leur condamnation.

   Le Nouveau Testament reconnaît aussi que Dieu est la source de toute richesse matérielle (#1Ti 6:17), mais celle-ci implique le devoir de générosité envers ceux qui sont moins favorisés (#1Ti 6:18 ; et #2Co 8; 9) à l’exemple de Christ qui « de riche qu’il était s’est fait pauvre afin de nous enrichir » (#2Co 8:9). Jésus utilise la parabole de l’économe infidèle pour exhorter ses disciples à utiliser les biens matériels pour se « faire des amis » afin d’hériter de bénédictions spirituelles (#Lu 16:11). C’est aussi la perspective que l’apôtre Paul présente aux Corinthiens comme motivation pour la collecte : leur libéralité « aura pour résultat des actions de grâces envers Dieu …  ils (les bénéficiaires de vos dons) glorifient Dieu au sujet de votre obéissance à confesser l’Évangile du Christ et de la libéralité de votre communion envers eux et envers tous » (#2Co 9:11-13).

 

      Dans le Nouveau Testament, de nombreux avertissements concernent le danger que représentent l’argent ou les biens. Dans le sermon sur la montagne, Jésus fait la différence entre les trésors terrestres et célestes, met en garde contre l’avarice et l’inquiétude, et dit que l’argent érigé en idôle (Mammon) détourne les affections, obscurcit la vue, dresse une barrière au service de Dieu et provoque la présomption. Ainsi il appelle ses auditeurs à choisir la bonne part (#Mt 6:19-34). Il avertit ses disciples qu’il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le Royaume de Dieu (#Mr 10:23,27). Le cœur s’attache aux biens matériels au lieu de chercher à être « riche en Dieu » (#Lu 12:21 ; cf. #Ap 3:17). Dans la parabole du semeur, l’attrait des richesses étouffe la Parole (#Mt 13:22).

 

      Plusieurs paraboles de Jésus (par exemple le riche insensé, #Lu 12:13-21 ; l’homme riche et le pauvre Lazare, #Lu 16:19-31), parlent d’êtres humains qui ont fait le mauvais choix, préférant la richesse terrestre aux biens célestes. L’amour de l’argent, dit l’apôtre Paul est la source de tous les maux (#1Ti 6:9-10). Mais les richesses spirituelles de Dieu constituent la seule vraie richesse durable (#Mt 13:44-46 ; #Lu 12:33; 16:11). Ces richesses se trouvent en Christ (#Ep 3:8) et fortifient l’homme intérieurement (#Ep 3:16).

 

      Le Nouveau Testament emploie plusieurs fois le mot richesse dans un sens métaphorique : richesse de Dieu (#Ro 11:33 ; #Ph 4:19 ; #Col 3:16), de sa parole (#1Co 1:5). #Ro 9:23 et #Ep 1:18; 3:16 parlent de la richesse de la gloire de Dieu ; #Ep 1:7; 2:7 mentionnent la richesse de sa grâce et #Ro 2:4 se réfère à la richesse de sa bonté et de sa patience. Dans #Col 1:27, Paul parle de la glorieuse richesse du mystère de l’Évangile.

 

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