Sacrifice pour les idoles

24/01/2016 08:24
Sacrifice pour les idoles. Étymologiquement le mot latin sacrificium désigne l’ensemble des opérations rituelles par lesquelles un aliment ou un animal sont soustraits à l’usage normal et rendus intouchables. Dans les civilisations antiques, le sacrifice a toujours été pratiqué. 
 
      En Grèce les hommes imaginaient les dieux comme des êtres très puissants qui pouvaient à leur gré faire beaucoup de bien ou de mal aux humains. Ainsi ils cherchaient par tous les moyens à leur plaire et à les flatter. La façon la plus habituelle de plaire aux dieux était de leur faire des offrandes (nourriture, vêtements, bijoux, vases) et des libations (vin, lait). La viande d’animal était l’offrande principale. 
 
      Les Grecs sacrifiaient aux endroits où ils pensaient que les dieux se tenaient (sommet d’une montagne, dans un bois, à l’entrée d’une grotte). Ils aménageaient le lieu consacré (enceinte, bouquet d’arbres, tertre). Les animaux destinés aux dieux étaient amenés devant l’autel (en général des taureaux ou des génisses, des béliers ou des brebis, des boucs ou des chèvres, des porcs ou des truies, c’est-à-dire les animaux dont les Grecs se nourrissaient). Les bêtes devaient être sans défaut et sans blessure. Elles étaient conduites sur le tertre ornées de couronnes et de guirlandes. Les sacrificateurs répandaient des grains d’orge grillés sur leur cou puis les sacrifiaient d’un coup de massue ou de hache. Ils saignaient le cou et recueillaient le sang dont ils aspergaient l’autel (cherchant par là à atteindre la divinité d’aussi près que possible). Ensuite ils enlevaient la peau et découpaient l’animal. Pendant ce temps un musicien jouait de la flûte. 
 
      Les entrailles, la graisse, les os et une petite part de chaque morceau, étaient réservés à la divinité et brûlés sur l’autel avec de l’encens. Le reste de la viande (la plus grande partie) était gardée et mangée par les sacrifiants et leurs amis. 
 
      Parfois, l’animal entier était brûlé (= holocauste). Dans les grandes occasions cent bœufs à la fois étaient sacrifiés (= hécatombe). À Rome, le sacrifice était l’acte religieux par excellence. Son déroulement était minutieusement réglé : la victime animale, couronnée de bandelettes, était amenée devant l’autel situé en face du temple. Un praeco imposait le silence et un musicien se mettait à jouer de la flûte. Le célébrant aspergeait l’animal de vin et versait sur lui un mélange de sel et de farine d’épeautre torréfiée (mola salsa) préparé par les Vestales. Il passait sur le corps de la victime, de la tête jusqu’à la queue, la pointe du couteau sacrificiel. Puis d’autres sacrificateurs achevaient l’animal. Le foie, la vésicule biliaire, le cœur, le poumon et la membrane du péritoine subissaient un examen rigoureux. Si un défaut était observé, le sacrifice devait être répété au moyen de victimes de substitution. Si l’aspect des viscères était satisfaisant, on admettait que les dieux agréaient le sacrifice et l’on brûlait la part de viande qui leur était réservée. Les prêtres mangeaient les chairs qui leur revenaient. L’officiant et ses invités consommaient leur part à l’occasion d’un culte privé. Certaines corrélations existaient entre les victimes et les dieux auxquels elles étaient offertes : les dieux voulaient des animaux mâles, les déesses des femelles. Jupiter et Junon préfèraient les bêtes blanches, etc. 
 
      Dans la Bible, Dieu a interdit aux Israélites d’offrir des sacrifices à d’autres dieux (#Ex 22:19), mais les Hébreux ont parfois enfreint ce commandement (#Jug 16:23 ; #Ac 7:41). À Lystre, le prêtre de Zeus voulut offrir un sacrifice à Paul, qu’il prenait pour le dieu Hermès après le miracle de la guérison de l’infirme (#Ac 14:8-13). D’une manière générale, les premiers chrétiens étaient exhortés à s’abstenir de manger de la nourriture offerte aux idoles (divinités) (#Ac 15:29 ; #1Co 8:4-13; 10:18-33). Voir Idolâtrie ; Sacrifice. 
 
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