Siloé

11/04/2015 08:05
Siloé (SEGOND, Français Courant, JÉRUSALEM, T.O.B.). La piscine de Siloé (Birket Silwan), entourée de maçonnerie, que l’on montre très souvent aux touristes aujourd’hui, se trouve juste à la sortie de l’aqueduc d’Ézéchias. Cette piscine aurait pu être le lieu où est allé se laver l’aveugle-né guéri par Jésus (#Jn 9). Ou peut-être se serait-il lavé dans la « basse » piscine, Birket el-Hamra, quelques dizaines de mètres plus loin ? 
 
      Déjà Ésaïe parle des eaux de Siloé qui « coulent doucement » (#Esa 8:6) et il est question de l’Étang de l’Emissaire (Siloé = envoyé) au moment de la reconstruction de la muraille de Jérusalem par Néhémie (#Né 3:15). Il semblerait que les eaux de Siloé, dont parle Ésaïe, coulèrent dans un conduit à ciel ouvert, les amenant de la source de Guihon, vers le sud, le long de la muraille de la Cité de David. La source souterraine de Guihon, à 500 m au nord, dans la vallée du Cédron, était plutôt cachée. 
 
      Mais quelque temps après la parole d’Ésaïe au sujet de ces eaux, Jérusalem fut menacée par les armées assyriennes de Sennachérib. C’est alors que le roi Ézéchias décida d’amener l’eau de la source de Guihon à l’intérieur de la muraille de Jérusalem, par un aqueduc de 400 m de longueur creusé dans la roche. Le plan ci-joint en donne le tracé. Il s’agit de l’un des grands ouvrages de génie civil des temps bibliques anciens. À cause de ces travaux, les armées assyriennes n’allaient plus pouvoir s’approvisionner en eau. 
 
      En 1880, un jeune garçon pénétrant dans ce tunnel par son extrémité de Siloé, découvrit sur ses parois une inscription de 6 lignes, en hébreu très pur. Elle date de l’époque d’Ahaz ou d’Ézéchias. L’érosion ayant effacé une partie des trois premières lignes, il est difficile de déterminer certains caractères, mais le sens est évident : c’est la description du forage et de la rencontre, au milieu du tunnel, des ouvriers dont les pioches finirent par se rejoindre. Le sommet du rocher était à 100 coudées au-dessus de la tête des mineurs. Les caractères montrent que les scribes de Juda étaient depuis longtemps habitués à écrire sur papyrus ou parchemin. 
 
      Cette inscription, retirée de la paroi de l’aqueduc, est aujourd’hui au Musée d’Archéologie d’Istanbul : il en existe des moulages au Musée du Louvre et au British Museum. En voici la traduction (quelques mots manquent) : « … était creusé. Il était creusé ainsi …  pics, chaque ouvrier vers l’autre, et quand il y avait encore trois coudées à creuser, la voix d’un ouvrier appelant l’autre fut entendue, montrant qu’il déviait (?) vers la droite. Lorsque l’aqueduc fut creusé, les mineurs frappèrent l’un à la rencontre de l’autre, pic contre pic, et les eaux coulèrent sur 1200 coudées, de la source au réservoir. La hauteur de la roche au-dessus de la tête des mineurs était de 100 coudées. » (Voir #2R 20:20 ; #2Ch 32:30). 
    Cet aqueduc a été pour ainsi dire redécouvert par Edward Robinson qui l’a traversé en 1838. Ensuite, en 1867, Sir Charles Warren, l’a de nouveau traversé, passant quatre heures dans les eaux. Parfois, il n’y avait que 10 cm d’espace entre l’eau et le plafond de l’aqueduc. Il fallut attendre jusqu’en 1909 pour que M. Parker le nettoie complètement de sorte qu’il peut aujourd’hui être traversé entièrement par les touristes. C’est grâce à ces travaux que les versets de #2R 20:20 et #2Ch 32:30 nous sont devenus intelligibles. 
 
      Josèphe situe la piscine de Siloé à l’extrémité de la vallée du Tyropéon, près d’une courbe de l’ancien rempart, sous la colline de l’Ophel (Guerre juive 5.4.1-2). 
 
      La tour de Siloé, dont #Lu 13:4 mentionne l’écroulement, se trouvait probablement sur la crête de l’Ophel, près de Siloé. Voir Jérusalem, II, 2. 
 
Esquisse de l’inscription de Siloé.
 
 
 
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