Souverain sacrificateur

14/01/2015 09:15
Souverain sacrificateur. Le plus haut dignitaire religieux, représentant de la nation devant l’Éternel. Aaron fut désigné pour cette charge après la proclamation de l’alliance du Sinaï et le commandement de construire le tabernacle (#Ex 27:21; 28). Au début, Aaron avait été seulement le porte-parole, le « prophète » de Moïse (#Ex 4:14-16; 7:1) ; il exécuta l’ordre concernant le vase de manne sûrement plus tard (#Ex 16:33-34) ; il monta sur le Sinaï avec ses fils et les anciens d’Israël (#Ex 24:1,9). Moïse, à ce moment-là, était seul à être admis en la présence même de Dieu, soit sur la montagne, soit dans la tente d’assignation (#Ex 19:3,19; 20:21; 24:12-18; 33:7-11; 40:35). Mais lorsque le tabernacle eut été dressé et prêt à recevoir les sacrifices, un sacerdoce permanent devint indispensable. Aaron, avec ses fils, fut solennellement consacré, purifié, oint et revêtu des vêtements sacerdotaux (#Lé 8). Ayant offert les premiers sacrifices, pour lui-même, pour sa maison et pour Israël, Aaron bénit solennellement le peuple (#Lé 9). Le Seigneur signifie son approbation en manifestant sa gloire et en consumant les offrandes par le feu du ciel (#Lé 9:23-24). 
 
      Le fait que les fils d’Aaron lui étaient associés faisait prévoir que la charge de ce dernier deviendrait héréditaire (#Ex 28:43). Éléazar, son fils, lui succéda en effet (#No 20:25-26). Par la suite, le chef légal de la maison d’Aaron était investi de la souveraine sacrificature. Dans la maison d’Aaron, le droit d’aînesse conférait probablement le droit de succession, excepté si l’ayant-droit était écarté par une infirmité prévue par la Loi (#Lé 21:16-23). Souvent aussi, des considérations politiques jouaient un rôle lors de l’élection (#1R 2:26,27,35). La tradition avait fixé à 20 ans l’âge de l’entrée en fonctions ; Aristobule fut cependant sacrificateur à 17 ans (Antiquités 15.3.3). Des lois spéciales déterminaient quelle devait être la conduite du souverain sacrificateur (#Lé 21:1-15). 
 
      La fonction la plus importante du souverain sacrificateur était de faire une fois par an l’expiation (voir ce mot) de tous les péchés du peuple. Porteur du sang expiatoire, protégé par la nuée du parfum tout autour de lui, il pénétrait seul au-delà du voile, devant le propitiatoire (voir ce mot). Il faisait l’expiation pour lui-même, sa maison, le sanctuaire et le peuple tout entier (#Lé 16:11-19). Puis il confessait encore sur la tête du bouc émissaire toutes les iniquités d’Israël, et l’animal, chassé dans le désert, les emportait loin de la face de l’Éternel (#Lé 16:20-22). En tout cela, Aaron agissait comme un type de Christ (voir plus bas). 
 
      Le souverain sacrificateur exerçait en outre la surveillance générale du sanctuaire, de ceux qui en assuraient le service, et du trésor (#2R 12:8; 22:4). C’est lui qui devait consulter Dieu au moyen de l’Ourim et du Toummim (#Ex 28:30 ; #No 27:21 ; #De 33:8). Outre cela, il avait le droit de remplir n’importe quelle charge sacerdotale. Il avait coutume d’offrir les sacrifices aux jours de sabbat, de nouvelle lune et lors des fêtes annuelles (Guerre juive 5.5.7). Il présidait le sanhédrin, quand ce conseil devait débattre des questions religieuses (#Mt 26:57 ; #Ac 5:21). 
 
      Ses vêtements. En plus de la tunique de fin lin blanc, vêtement de tous les sacrificateurs, il avait un costume officiel comprenant : 
1. Le pectoral ; carré, fait d’or, de fil bleu, pourpre, cramoisi et de fin lin retors ; il avait 4 rangées de 3 pierres précieuses, gravées, portant chacune le nom d’une des 12 tribus. L’Ourim et le Toummim étaient à l’intérieur du pectoral ; voir Ourim.
2. L’éphod, vêtement brodé de fils de couleur et fait du même tissu précieux que le pectoral. Ses 2 pièces, recouvrant le dos et la poitrine, étaient agrafés aux épaules par 2 pierres d’onyx, portant chacune les noms de 6 tribus. L’éphod, muni du pectoral sur le devant, se serrait à la taille par une ceinture tissée de la même manière.
3. La robe de l’éphod : plus longue que ce dernier, portée dessous, entièrement bleue, sans manches, garnie à sa partie inférieure d’une bordure de grenades alternant avec des clochettes d’or ; voir Clochettes.
4. La tiare : bonnet ou turban de lin, surmonté, du moins dans la période tardive, d’une autre coiffure bleue, surmontée à son tour d’une triple couronne d’or. Une lame d’or, portant l’inscription « Sainteté à l’Éternel » était fixée sur le devant de la tiare par un ruban bleu (#Ex 28:36-37 ; #/APCJ Sir 45:8-13 ; Antiquités 3.7.1-6 ; cf. #/APCJ 1Ma 10:20). Le souverain sacrificateur revêtait ce costume officiel pour remplir ses obligations particulières, mais il s’en dépouillait au moment d’entrer dans le lieu très saint où il faisait la propitiation lors de la fête des expiations. #Ex 29 décrit la consécration du souverain sacrificateur. Entre autres cérémonies, on répandait de l’huile d’onction sur sa tête (#Ex 29:7 ; #Lé 8:12 ; #Ps 133:2) ; c’est pourquoi, pour le caractériser, on le nomme « sacrificateur ayant reçu l’onction » (SEGOND), « sacrificateur oint » (DARBY), « prêtre avant reçu l’onction » (SYNODALE), (#Lé 4:3,5,16; 21:10 ; #No 35:25). La différence entre la consécration des souverain sacrificateurs et celle des sacrificateurs ordinaires n’est pas entièrement précisée (#Ex 29:21 ; #Lé 8:30) ; mais la tradition des rabbins fait résider cette distinction dans la quantité d’huile employée. Abondamment répandue sur la tête du souverain sacrificateur, l’huile ne l’était qu’avec parcimonie sur la tête du sacrificateur ordinaire. À l’origine, la fonction de souverain sacrificateur était conférée à vie ; mais Hérode, puis les Romains, jaloux de l’autorité qu’une charge à vie octroyait aux souverains sacrificateurs, les nommèrent et les destituèrent à volonté.
 
 
      Jésus est le souverain sacrificateur de la foi que nous professons (#Hé 3:1-3), dont Aaron n’était que le type. Aaron et ses successeurs étaient des hommes pécheurs, obligés de faire d’abord l’expiation pour leurs propres fautes. Ils ne pouvaient offrir que des sacrifices d’animaux, incapables d’ôter réellement les péchés. Enfin, ils étaient mortels et leur sacerdoce était constamment interrompu. Christ, par contre, est éternel à la manière de Melchisédek ; absolument sans tache, il a offert le seul sacrifice efficace ; il vit maintenant éternellement, de sorte que son sacerdoce intransmissible suffit pour nous sauver parfaitement (#Hé 4:14-5:6 ; #Hé 7:21-8:6; 9:11-14; 10:11-14). Jésus, étant entré au-delà du voile dans le ciel même avec son propre sang, plaide maintenant en notre faveur devant son Père. De là, il reviendra bientôt pour nous apporter la bénédiction éternelle (#Hé 9:24-28). Voir Hébreux (Épître aux). 
 
      Pour les expressions « principaux sacrificateurs » et « chefs des prêtres », voir la fin de l’article Sacrificateur. 
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