Talmud

23/10/2014 09:58
Talmud (de l’hébreu lamad, enseigner, signifie enseignement, doctrine). Vaste compilation des traditions juives relatives à l’Ancien Testament et à toutes les branches de la vie civile, morale, philosophique, juridique, médicale, autant que religieux du judaïsme. Remonte en fait au IVe siècle après Jésus-Christ. Voici ce qu’il importe le plus de connaître de l’histoire du Talmud : 
 
      Sous prétexte de préserver la Loi, base religieux et juridique de la communauté juive, les rabbins l’entourèrent, après l’exil, d’une exégèse subtile appelée Midrash (Interprétation). L’interprétation parfois fort originale et libre de la Loi mosaïque, donna des prescriptions nouvelles, des règles de conduite qu’il fallait suivre sur le culte et le droit (les Halâkoth). L’interprétation des parties historiques du Pentateuque donna des récits et des légendes (l’Haggada). Toutefois, par égard pour la Loi mosaïque, ces midrashim ne devaient être transmis de génération en génération qu’oralement, quoique leur autorité finît par égaler pratiquement celle de la Loi. 
 
      Parmi les auteurs réputés de ces traditions midrashiques on peut citer Hillel, Schammei et Gamaliel, le maître de Saul de Tarse (#Ac 22:3). Leurs successeurs (tannaïm) créèrent les Écoles talmudiques de Palestine dont Yabné fut la plus célèbre. 
 
      C’est au début du IIIe siècle après Jésus-Christ seulement que Yehoudâ Ha-nâsi, un Rabbi, fixa par écrit les nombreuses traditions que certains docteurs juifs tels que Akiba et R. Meier avaient notées pour leur propre compte en des recueils clandestins. Cet ouvrage fut appelé Mishna (Enseignement). Il était écrit en langue araméenne, avec des mots grecs et latins hébraïsés. Bientôt la Mishna fit autorité dans les écoles rabbiniques. Voir Mishna. 
 
      Plus tard, alors que florissaient, à côté des Écoles palestiniennes, les célèbres écoles rabbiniques de Babylonie, les docteurs de ces diverses académies (amoraïm) résolurent d’écrire des commentaires de la Mishna. Ces commentaires furent appelés Gemaras( étude définitive). Rédigées en araméen, ces Gemaras (prononcé Guémaras), celle de Palestine et celle de Babylone, sont restées inachevées. 
 
      Le Talmud est composé de la Mishna et des Gemaras. En réalité, il y a 2 Talmuds : un Talmud palestinien, appelé Talmud de Jérusalem qui fut achevé au Ve siècle, et un Talmud babylonien, appelé Talmud Babli. Ce dernier, qui fait autorité aujourd’hui parmi les Juifs, fut achevé définitivement vers l’an 500 de notre ère. 
     Le Talmud de Jérusalem a été imprimé pour la première fois à Venise, en 1523 (cf. une traduction française par Moïse Schwab, première édition 1871-1890, en 12 volumes, Paris). Le Talmud babylonien fut imprimé également à Venise pour la première fois, par Daniel Bomberg, entre 1520 et 1523 (cf. traduction allemande de Lazarus Goldschmidt, Berlin et Leipzig, 1899-1921, en 8 volumes ; réédition en 1930-1936 en 12 volumes sous le titre : Der Babylonische Talmud). H. L. Strack a publié en 1912 (Leyde, 1 volume) le seul manuscrit complet du Talmud babylonien daté de 1343, qui se trouve à la bibliothèque de Munich. 
 
      Si les Talmuds n’intéressent pas directement les chrétiens par le fait qu’ils ne sont qu’une immense compilation de règles et de doctrines judaïques, dont un très grand nombre sont étrangères à l’Ancien Testament, ils offrent un très gros intérêt d’ordre historique pour tous ceux qui connaissent et aiment la Bible. Par eux, nous sont connues bien des coutumes séculaires juives que nous ignorerions autrement ; leurs commentaires, qui portent sur tous les domaines de la science au cours des 5 premiers siècles de notre ère, sont d’un incomparable prix pour les études d’archéologie aussi bien que pour celles de l’histoire du peuple juif. Il est extrêmement regrettable que l’antisémitisme du Moyen Âge ait censuré, altéré, ou supprimé un grand nombre de passages se rapportant à Jésus. Mais malgré ces lacunes, l’historien chrétien et l’exégète reconnaissent au Talmud une importance certaine pour l’interprétation, non seulement de l’Ancien Testament, mais aussi du Nouveau Testament. La Mishna renferme des traditions remontant au Ier siècle avant Jésus-Christ, et bien des passages éclairent pour nous le temps de Jésus et les coutumes de ses contemporains (cf. par exemple les prescriptions pascales et la cène du Seigneur). Beaucoup d’autres passages aussi, par leur opposition à l’enseignement du Christ et leur strict légalisme, nous font comprendre clairement les apostrophes de Jésus aux pharisiens de son époque, et la distance qui sépare le judaïsme orthodoxe de tous les siècles de l’Évangile de Jésus-Christ. 
 
      Ajoutons que, si les Juifs préfèrent le Talmud babylonien qu’ils appellent le Talmud tout court, les chrétiens préfèrent au contraire le Talmud de Jérusalem, non qu’il soit d’un hébreu moins défectueux, mais parce qu’il contient moins de légendes ou d’absurdités que le premier. 
 
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